Japon, France et Etats-Unis s’associent pour démanteler Fukushima

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La centrale nucléaire Fukushima Daiichi (à l'arrière-plan) vue depuis la ville de Tomioka, au Japon, le 11 mars 2016 © JIJI PRESS/AFP JIJI PRESS

Tokyo (AFP) – Le Japon a fait part lundi de son intention d’associer des experts des Etats-Unis et de France au développement de nouvelles technologies pour récupérer le combustible fondu des réacteurs endommagés de la centrale Fukushima daiichi, opération la plus délicate du processus de démantèlement.

Le ministère japonais des Sciences et de la Technologie va travailler avec le département de l’Energie américain et l’Agence nationale de la Recherche (ANR) française, a expliqué à l’AFP un fonctionnaire du ministère.

« Il s’agit de premières recherches fondamentales menées par le gouvernement pour contribuer au démantèlement de Fukushima daiichi, parallèlement aux travaux conduits dans le secteur privé par l’exploitant Tepco (Tokyo Electric Power) en collaboration avec ses partenaires à l’étranger », a-t-il expliqué.

Le gouvernement japonais prévoit de travailler avec les Etats-Unis sur les dispositifs requis pour la reprise du corium (« débris », selon le terme employé par les Japonais), tandis que la France se concentrera sur les moyens de contrôle distants (via notamment la robotique et l’analyse des images) spécialement conçus pour fonctionner dans un environnement hautement radioactif.

Le Japon entend financer ces projets à l’aide du budget de 3.000 milliards de yens (24 milliards d’euros) dédié au volet technologique du démantèlement de Fukushima.

Cinq ans après le tsunami de mars 2011, les réacteurs 1 à 3 de la centrale, dont les coeurs ont fondu au moment de l’accident, doivent encore être continuellement refroidis et le déblayage alentour se poursuit pour diminuer les radiations.

Des robots télécommandés sont envoyés régulièrement dans les installations pour y retirer des décombres et effectuer différents examens afin de préparer des investigations plus cruciales sur la localisation précise du combustible fondu, dont l’extraction constitue la phase la plus complexe et la plus longue d’un processus qui doit durer au minimum 40 ans.

Les scientifiques ont prévenu que la technologie requise pour ce faire n’existait pas et devrait être inventée, mais le gouvernement japonais préfère cette option à la construction d’un « sarcophage » en béton comme ce fut le cas après la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Un hommage national a été rendu vendredi au Japon aux victimes du séisme et du tsunami survenus le 11 mars 2011 dans le nord-est de l’archipel, catastrophe naturelle qui a emporté 18.500 vies et a été amplifiée par l’accident nucléaire.

Environ 100.000 habitants de la seule région de Fukushima vivent toujours hors de chez eux, chassés par la contamination, selon les données actualisées de l’Agence de la reconstruction.

© AFP

Un commentaire

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    • Oskar Lafontaine

    Beau discours, belles intentions, mais qui ne suffiront pas à une avancée significative des travaux. Il ne fallait tout simplement pas ouvrir la boite de Pandore de l’électronucléaire, et au Japon, encore moins qu’ailleurs.
    Le nombre de morts, imputable aux rayonnements est appelé, inexorablement et progressivement, à dépasser celui du nombre de victimes du tsunami, c’est malheureusement une certitude, Tchernobyl l’a déjà démontré, le pic des décès par irradiation n’étant atteint que trente ans après la catastrophe, et pour Tchernobyl on en est, chiffre qu’aune « autorité » en Biélorussie, Ukraine, Russie ou France ne veut avouer et reconnaître, tant il est énorme et symbolique, à plus d’un million de morts, soit quatre fois plus que pour l’acte de guerre des bombardements atomiques. Et c’est logique, les quantités de produits radioactifs mortels liés aux bombes nucléaires n’étant que de quelques kilos, moins de 20 en tout, et ceux liés à Tchernobyl et maintenant Fukushima se mesurant en tonnes… Morts quasi instantanées dans le cas militaire et sur des décennies dans le cas civil.
    L’électronucléaire doit et sera, déclaré au plan international, « hors la loi ». C’est un crime contre la biosphère et donc l’Humanité, et tenter de promouvoir l’électronucléaire oralement ou par écrit, relève déjà de  » l’apologie de crime contre l’Humanité ». Et les juges, CRS et autres « forces du désordre » qui osent condamner, même symboliquement, ou s’opposer à un anti-nucléaire, se rendent complices de ce crime global et majeur contre la biosphère et l’Humanité.