Paris (AFP) – Le démantèlement d’une centrale comme celle de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français qui suscite l’inquiétude des écologistes français, allemands et suisses, est un processus long, entre 20 et 30 ans dont voici les différentes étapes:
Avant tout, l’exploitant (EDF) doit déposer un dossier de demande de démantèlement auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
« D’expérience, l’exploitant a besoin de 2/3 ans pour préparer un dossier sérieux », a rappelé le président de l’ASN Pierre-Franck Chevet lors d’une audition à l’Assemblée nationale. « Il nous faut aussi à peu près 2/3 ans pour l’instruire et autoriser le démarrage du démantèlement ».
Ensuite, le démantèlement est prescrit par un nouveau décret qui fixe, entre autres, les principales étapes du démantèlement, la date de fin du démantèlement et l’état final à atteindre.
Le démantèlement, qui vise à assainir l’installation nucléaire en éliminant les substances dangereuses et les structures ou équipements les ayant contenues, se fait en trois étapes qui prendront entre 18 et 26 ans.
Après l’arrêt de l’exploitation, la première étape (préparatoire au démantèlement) consiste à l’évacuation des substances dangereuses et radioactives. Le combustible nucléaire est évacué. Toutes les parties non nucléaires comme la salle des machines sont démontées lors de cette phase qui prend entre 3 à 6 ans.
Suivra ensuite la partie démontage de l’ensemble des équipements qui ont vu de la radioactivité jusqu’à la découpe de la cuve du réacteur. La cuve étant trop irradiante, cette découpe est effectuée par des robots. L’ensemble de cette deuxième étape prend de 10 a 15 ans.
La phase assainissement vient clore le dispositif. Il peut y avoir eu des contaminations des surfaces par des fuites de liquide pendant l’exploitation. Il faut aller gratter les murs pour enlever une éventuelle radioactivité. Cette phase prend environ 5 ans.
En France, plusieurs réacteurs d’EDF sont en cours de démantèlement. Les sites de Chinon, du Bugey et de Saint-Laurent-des-eaux ainsi que le réacteur Superphénix à Creys-Malville, le site de Chooz A et la centrale de Brennilis.
Le parc nucléaire français a été mis en service entre la fin des années 1970 et la fin des années 1980. La durée de vie des 58 réacteurs nucléaires français est limitée à 40 ans.
Mais « un réacteur peut-être arrêté quand on veut », a rappelé Pierre-Franck Chevet. « Il faut distinguer le moment où un réacteur s’arrête et le moment où commence l’opération de démontage ».
© AFP
Ecrire un commentaire