Fessenheim: c’est la procédure de fermeture qui sera engagée en 2016, dit Royal

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La ministre de l'Environnement Ségolène Royal à l'Hôtel Matignon à Paris le 18 février 2016 © AFP KENZO TRIBOUILLARD

Paris (AFP) – La ministre de l’Environnement et de l’Energie, Ségolène Royal, a confirmé lundi que la procédure de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) serait enclenchée en 2016, contredisant implicitement la nouvelle ministre du Logement Emmanuelle Cosse qui avait assuré qu’elle serait fermée dès cette année.

« Il y a deux choses dans le mot fermeture. (…) Il y a le retrait de l’autorisation de fonctionner » qui « sera fait lorsque le conseil d’administration (d’EDF) au mois de juin en aura fait la demande », a expliqué Ségolène Royal au journal télévisé de TF1.

« Lorsqu’EDF aura confirmé cette demande, le décret d’arrêt de fonctionnement sera pris », a-t-elle ajouté, assurant que la promesse de fermeture faite par le président François Hollande serait « tenue ».

Ségolène Royal avait demandé en octobre au géant de l’électricité, qui exploite les 58 réacteurs nucléaires français, d’entamer la procédure de fermeture de Fessenheim d’ici à « la fin juin 2016 », en vue d’une fermeture effective en 2018.

« Ensuite (…) est-ce que concrètement l’usine va fermer? Moi je voudrais quand même dire aux Français qui nous écoutent que fermer un réacteur ou une centrale nucléaire, c’est pas tourner un robinet », a-t-elle dit, citant des éléments de sûreté liés au combustible et au démantèlement, ainsi que des questions d’emploi.

« Une centrale nucléaire comme Fessenheim, c’est 2.000 emplois, c’est 2.000 personnes, c’est 2.000 salariés », a souligné la ministre, estimant que le site pourrait éventuellement à terme être reconverti dans les énergies renouvelables. « Pourquoi pas une usine de voitures électriques? », a-t-elle interrogé.

Ces propos contredisent implicitement ceux tenus la veille par la nouvelle ministre du Logement Emmanuelle Cosse, qui avait affirmé que la doyenne des centrales françaises serait fermée cette année.

« Le président de la République s’est engagé à fermer Fessenheim d’ici la fin 2016. C’est ça, la date », avait insisté l’ancienne chef de file d’Europe Écologie-Les Verts (EELV). « Le processus est assez simple pour arrêter un réacteur », avait-elle ajouté.

En septembre dernier, François Hollande avait déclaré que Fessenheim, en service depuis 1977, ne fermerait pas en 2016 comme initialement prévu, et contrairement à l’une de ses promesses électorales de 2012, en raison du retard pris par le chantier de construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche).

La loi sur la transition énergétique promulguée en août 2015 plafonnant la capacité du parc nucléaire français à son niveau actuel de 63,2 gigawatts, Fessenheim devra en effet fermer à l’entrée en service de cet EPR.

 

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