La centrale nucléaire de Fessenheim « devrait être fermée le plus vite possible »

Fessenheim

La centrale nucléaire de Fessenheim (est de la France), située près des frontières allemande et suisse, le 18 mars 2014 © AFP/Archives SEBASTIEN BOZON

Berlin (AFP) – La centrale nucléaire française de Fessenheim, toute proche de la frontière avec l’Allemagne et la Suisse, est « trop vieille » et « devrait être fermée le plus vite possible », a déclaré vendredi un porte-parole de la ministre allemande de l’Environnement Barbara Hendricks.

Mme Hendricks, membre du parti social-démocrate (SPD), a déjà par le passé exprimé cette position sur Fessenheim, la plus vieille centrale du parc nucléaire français, revenue dans l’actualité en Allemagne vendredi à propos d’un incident survenu en 2014.

« Pour nous il est très clair que Fessenheim est très vieille, trop vieille pour être encore en activité », a dit son porte-parole, interrogé lors d’un point de presse régulier du gouvernement. « La ministre demande à ce que (la centrale) soit fermée le plus possible », a-t-il ajouté.

« Évidemment, un réacteur aussi âgé a beaucoup de problèmes techniques », a-t-il dit, et « pour nous des réacteurs aussi vieux représentent un risque sécuritaire ». Il a évoqué « les inquiétudes des habitants des régions frontalières », alors que des élections régionales sont prévues dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest) le 13 mars.

Deux médias allemands revenaient vendredi sur un incident survenu en 2014 à Fessenheim, qui aurait été plus grave qu’annoncé. Néanmoins aux yeux du ministère allemand de l’Environnement, en charge de la sécurité nucléaire, la France ne s’est rendue coupable d’aucun manquement dans ce cas particulier.

La classification par les autorités françaises de l’incident en niveau 1 – sur une échelle qui en compte 8 de gravité des incidents nucléaires – « était justifiée » selon l’Allemagne.

La position sur Fessenheim, déjà exprimée par Mme Hendricks par exemple en septembre dernier quand le gouvernement français a décidé de prolonger la durée de vie de la centrale alsacienne, est celle de l’Allemagne de longue date. Mais nous « n’avons aucune prise sur la durée de vie des centrales en France », a reconnu le porte-parole de la ministre.

L’Allemagne, en pleine transition énergétique arrête progressivement ses propres réacteurs nucléaires, dont le dernier sera débranché en 2022.

 

© AFP

3 commentaires

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  • […] La centrale nucléaire de Fessenheim « devrait être fermée le plus vite possible &… […]

    • Rozé

    Il y a de très nombreuses raisons pour fermer cette centrale:
    1) Son risque d’accident important du:
    à sa situation d’inondabilité possible
    à sa situation inverse de perte de toute eau de refroidissement
    à sa situation sur une faille sismique
    à sa vieillesse dont le dernier incident du 9 mars 2014 où on a frôlé l’incident majeur
    2) A l’engagement d’un président de la république élu par tous les français et qui se doit de respecter sa parole, et la volonté des citoyens français
    3) au fait que le dérèglement climatique a fortement limité la consommation électrique cette année et sans doute les suivantes permettant ainsi l’arrêt de cette centrale parmi d’autres
    4) au fait que les Etats voisins à juste titre s’inquiètent du niveau de sécurité de cette centrale et demandent son arrêt définitif rapidement
    5) au fait que l’arrêt de tout réacteur nucléaire est toujours possible très rapidement ne serait ce qu’en cas de situation critique comme avéré le 9 mars 2014.
    6) au fait que l’ensemble des remarques ci-dessus devraient inciter toutes les autorités compétentes à prendre leurs responsabilités et arrêter immédiatement une centrale dangereuse; ces autorités sont:
    L’exécutif de l’Etat français,
    L’ASN dont le rôle essentiel est justement la sécurité des gens
    EDF production

    Je suis citoyen français, je demande la fermeture immédiate de cette centrale dangereuse et même inutile compte tenu des autres moyens de production d’EDF.

    • Oskar Lafontaine

    Indépendamment même de toutes les raisons, sécuritaires autant qu’écologiques, et elles sont sérieuses, quoi que puisse en penser l’ASN, dont l’objectivité proclamée demeure, quand on creuse un peu la question, plus que douteuse, et raisons qui militent en faveur d’un arrêt à très court terme de cette aberration intégrale de centrale nucléaire de Fessenheim, il conviendrait d’abord de prendre en compte l’inutilité économique de la poursuite du fonctionnement de ces deux réacteurs alsaciens, qualifiables, sans exagération aucune, mais au sens évidemment figuré, d’antédiluviens.
    Le coût de production d’électricité à Fessenheim s’élève au moins à ce que la Cour des comptes a calculé depuis moins d’un an pour l’ensemble du parc des 58 réacteurs d’EDF en France, soit 62 euros du mégawattheure délivré au réseau. La simple consultation du prix côté en Bourse tous les jours ouvrables pour février et mars 2016, laisse apparaître un tarif d’achat de l’électricité de gros, nettement inférieur à 40 euros, le plus souvent autour de 30, voire 26. Il n’y a donc pas photo, le nucléaire d’EDF produit à pertes, et pour Fessenheim, certainement à plus de pertes encore que pour les autres réacteurs, moins anciens.Et la démission récente du Directeur financier d’EDF, s’explique aussi, en plus de l’affaire Hinkley Point où EDF pourrait bien se retrouver ruinée, par cette réalité comptable de base de production à pertes d’électricité. Seule la production hydroélectrique d’électricité d’EDF demeure financièrement incontestable, quant aux renouvelables, une fois en service, ils produisent pour rien, puisque leur « coût marginal de production », terme économique, contrairement au nucléaire ou au gaz, tend vers zéro, d’où d’ailleurs, et c’est le bon sens même, leur priorité d’accès au réseau, critiquée pourtant, par des gens mal informés ou, pire encore, de mauvaise foi.
    Il devient donc urgent de limiter sérieusement la production électrique nucléaire d’EDF, de plus en plus à la charge du budget global de l’Etat et donc de nos impôts.
    Surtout en abaissant significativement sa production électrique la plus onéreuse, celle du nucléaire, EDF améliorerait ses comptes, qui virent au rouge vif, et de plus, loi de l’offre et de la demande aidant, ferait remonter le cours, en Bourse, du mégawattheure.
    L’arrêt des réacteurs nucléaires de Fessenheim est donc d’abord, sinon surtout, un impératif économique urgent.