Marseille (AFP) – Le tribunal administratif a étudié mardi un référé déposé par cinq associations demandant la suspension de l’arrêté préfectoral autorisant les rejets de l’usine d’alumine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) dans la Méditerranée.
Altéo, après 50 ans de rejets de « boues rouges » polluantes en Méditerranée, a obtenu fin novembre une nouvelle autorisation préfectorale : il a modifié ses procédés et ne rejette plus qu’un liquide filtré, que les opposants continuent de considérer comme polluant.
Les associations, représentées par Me Benoît Candon, reprochent au préfet de ne pas avoir été assez sévère, dans son arrêté, dans le suivi des rejets exigés de l’industriel, et l’absence de prescription de réduction des effluents dans la durée.
« Le rejet est à durée illimitée et ça c’est absolument scandaleux », s’est insurgé Me Candon, qui a dénoncé l’inaction de l’usine depuis le précédent arrêté en 1996. « Depuis 1996, on sait qu’il faut arrêter » le rejet, depuis 1996 on sait qu’il faut faire des études d’impact. Cette étude n’a jamais été produite, ou alors elle est tellement désastreuse qu’elle est restée cachée », a-t-il martelé.
Revenant sur « le chantage à l’emploi », Me Candon s’est également interrogé sur « le caractère non garanti de ce même emploi ». « Est-ce qu’au motif de 300 emplois, on doit continuer à polluer ? (…) en quoi ces emplois sont-ils garantis à long terme? ».
Dénonçant « un procédé industriel qui date de Zola », il a estimé que l’usine n’avait « aucun avenir ».
Un représentant de la préfecture a quant à lui estimé que l’arrêté préfectoral litigieux « rentre dans un caractère juridique parfaitement normé et parfaitement conforme ».
Il a également souligné que « les rejets sont supprimés à hauteur de 99,95% ». Un représentant de la DREAL est longuement revenu sur les mesures de suivis et les contraintes techniques du procédé.
« Il importe au demandeur de vous faire croire que rien n’a été fait dans le passé pour améliorer une situation critiquable », a plaidé Me Alain Vidal-Nacquet, en défense d’Altéo. « Depuis qu’elle est en possession de l’usine, Altéo n’a cessé de mettre en œuvre des mesures », estime-t-il au contraire, mettant en avant les 27 millions d’euros dépensés depuis 2012, date à laquelle elle a acquis l’usine auprès de Rio Tinto.
« Il n’y a pas d’urgence, car il n’y a plus de boues rouges », a-t-il affirmé.
En cinquante ans d’activité, le site de Gardanne (Bouches-du-Rhône) de production d’alumine à partir de bauxite importée de Guinée – propriété depuis 2012 du fonds d’investissement américain HIG – a déversé plus de 20 millions de tonnes de boues rouges sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne, en plein cœur du Parc national des Calanques.
© AFP
2 commentaires
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Grossmann
;Après les boues vertes bretonnes
http://www.rivieres.info/rep/11/11e.pdf
Et la pollution à venir des nappes phréatiques du bas Loup
http://www.rivieres.info/patri/CET-glaciere.htm
Voici venir, probablement suite à un nouveau chantage à l’emploi, les boues rouges méditerranéennes et la pollution d’un site merveilleux qui n’a rien à envier à notre Parc National de Port-Cros. Décidément le sud de la France ce n’est pas brillant non plus
Il faut dire que le responsable régional de la santé ce n’est pas le Préfet mais le Maire de la commune…..Un peu curieux que 36 000 Maires contre 13 responsables de régions ce soient trop souvent ces derniers qui l’emportent. Un référendum ?
Balendard février 2016
pierre d'argentine
a puerto madryn, une baie circulaire (eaux fermées!!!) oú se retrouvent anuellement les baleines,
ALUAR entreprise française, réalise la partie la plus polluante de la production de l’aluminium.
A moins d’1 km du centre ville, faisant disparaître les statistiques de cancer qui augmentent de forma exponentielle. Jusqu’où ira l’avarice, le mensonge de nos diplomates, négociants?????!!!!!!!