Notre-Dame-des-Landes: les ONG accueillent le référendum avec circonspection

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Manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 13 janvier 2016 à Nantes © AFP/Archives JEAN-SEBASTIEN EVRARD

Paris (AFP) – Les ONG environnementales ont accueilli vendredi l’annonce d’un référendum local sur le sort de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avec « prudence », voire réserve, réclamant des garanties sur ses modalités.

« Les modalités du référendum devront obligatoirement être définies en accord avec l’ensemble des parties prenantes », prévient la Fondation Nicolas Hulot (FNH), qui accueille l’annonce faite à la télévision par le président, François Hollande, « avec une grande prudence ».

La FNH réclame notamment l’implication des régions Bretagne et Pays de la Loire et la mise à disposition auprès du public d’une nouvelle étude sérieuse des alternatives possibles.

« Sans un consensus sur son périmètre, sur la question posée et le contenu du dossier d’information, l’exercice souffrira des mêmes problèmes de légitimité que le projet existant », relève-t-elle dans un communiqué.

Dans une interview à l’AFP fin janvier, Nicolas Hulot, opposé au projet, avait estimé que, si le gouvernement ne renonçait pas à cet aéroport, il pouvait au moins envisager une consultation pour tenter de sortir de l’impasse. « Un référendum, oui il est encore temps de le proposer » avait-il dit.

Un référendum, « c’est plus +piégeux+ qu’autre chose », a dit à l’AFP Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement, première fédération environnementale de France (3.000 associations).

« Quel va être le périmètre du référendum? Pour le moins, il faudrait l’élargir à la Bretagne, qui a elle-même des aéroports dont elle ne sait que faire. Et quelle sera la question posée? Trop souvent, les gens ne répondent pas à la question, ils vont se prononcer pour ou contre le gouvernement, ou bien pour ou contre les élus locaux », a-t-il commenté, se préoccupant des risques « de manipulation ».

Pour Agir pour l’environnement, la question de ce projet d’aéroport dépasse désormais le seul cadre local, par son ambition et ses implications politiques et écologiques, et devrait même donner lieu à une consultation nationale.

Dans un communiqué, l’association « s’interroge sur les raisons ayant conduit le chef de l’Etat à choisir une consultation locale et l’appelle à élargir le cadre territorial afin de permettre une expression démocratique la plus large possible ».

© AFP

2 commentaires

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    • Mathelin

    Personnellement , je ne comprendrais pas que le référendum concernant projet aéroportuaire appelé’ Aéroport du Grand Ouest » -AGO-ne s’ étende pas à la Bretagne et l’ ensemble des Pays de Loire;
    La Bretagne a donné 29 MILLIONS d ‘€uros à ce projet (POUR ce projet, malgré la volonté exprimée à REDON , en public par Mr Le Drian, de ne rien donner à NDDL qu’ il considérait comme un projet « Nanto- Nantais »)de plus l’ aéroport de Rennes st Jacques sera inévitablement impacté, sans parler de Lann-Bihoué , Quimper Pluguffan , Brest-Guipavas …

    Oui , ce projet concerne aussi les Bretons et ils doivent étre consultés .

    • Sparrow Jack

    On comprends mieux aujourd hui pourquoi les opposants à l’ aéroport(notamment les élus )ont mis tant de temps à avoir certains chiffres !!
    en effet ,
    beaucoup de données demeurent à ce jour inaccessibles. Cette semaine encore le Cedpa (élus)a montré que certains chiffres utilisés pour justifier le projet étaient grossièrement erronés. Le referendum doit mettre à disposition des données claires, lisibles et consensuelles.

    De plus, se limiter à mettre en débat le projet de nouvel aéroport, sans alternative, serait une mascarade, je suis d’ accord avec Mathelin. L’optimisation de Nantes-Atlantique et la mise en réseau des aéroports du grand ouest doivent être également mises en débat, avec comparaison des coûts de chaque projet et du niveau de service global. Le travail lancé par la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, doit aller à son terme avant tout lancement de référendum.

    Par ailleurs,le Président affirme que ce nouvel aéroport aurait un impact sur le Grand Ouest. C’est donc à cette échelle que le référendum doit être posé. Une telle infrastructure impacterait l’aménagement du territoire de l’ensemble du Grand Ouest, et les régions Bretagne et des Pays de la Loire contribuent à son financement. Les habitants des deux régions doivent être consultés.