Évrecy (France) (AFP) – Une dizaine de militants de Greenpeace ont mené vendredi matin une action près de Caen pour bloquer le camion transportant le couvercle de la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), a constaté un photographe de l’AFP.
Arrivés peu avant l’aube sur le parking où stationnait le camion, sur la commune d’Evrecy à 20 km au sud-ouest de Caen, ils sont parvenus à atteindre le véhicule malgré la surveillance des gendarmes et deux d’entre eux se sont enchainés sur le toit du camion.
Ils y étaient toujours vers 9h30 tandis que les autres militants avaient été écartés par les gendarmes.
Le convoi par route de cet équipement de 110 tonnes et 5,5 mètres de diamètre a quitté l’usine d’Areva de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) lundi matin en direction de la Normandie.
« Depuis 07h30 ce matin, 12 militants de Greenpeace bloquent à Evrecy près de Caen un convoi exceptionnel transportant le couvercle de la cuve de l’EPR, malgré sa non-conformité aux minima de sûreté », a revendiqué Greenpeace dans un communiqué.
Une anomalie avait été détectée dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de troisième génération, fabriqués par Areva et assemblés par l’électricien EDF.
L’anomalie est liée à la présence d’une forte concentration en carbone à certains endroits, qui conduit à des propriétés mécaniques moins bonnes qu’attendu, notamment une moindre résistance.
Fort du feu vert donné en décembre par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à son programme d’essais, Areva doit néanmoins conduire cette année de nouveaux tests mécaniques et chimiques pour démontrer la résistance de ces équipements clés du futur réacteur.
« Au-delà de l’EPR en lui-même, c’est l’intenable équation de l’industrie nucléaire qui est pointée du doigt », ajoute Greenpeace vendredi.
« Alors que le gouvernement doit faire des annonces concrètes, secteur par secteur, avant la fin du mois sur la transition énergétique, Greenpeace pose la question de la cohérence entre les orientations de la loi et les actes d’EDF », conclut le communiqué.
Le chantier de l’EPR de Flamanville accumule les déboires depuis son lancement en 2007. Son coût, estimé aujourd’hui à 10,5 milliards d’euros, a plus que triplé par rapport au devis initial et sa mise en service a été repoussée à fin 2018.
Selon le dernier calendrier communiqué par EDF, la finalisation des montages mécaniques du circuit primaire, dont la cuve est l’élément central, est prévue au premier trimestre de 2016, avant le début des essais d’ensemble au premier trimestre de 2017.
© AFP
5 commentaires
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Oskar Lafontaine
Tout ce qui peut retarder les travaux sur cette aberration intégrale, technologique d’abord et financière ensuite d’EPR de Flamanville est une excellente chose et qu’il convient de saluer et d’encourager. En tout état de cause, et même si l’EPR, pour (European Pathetic Reactor) parvenait, suite à un miracle, à fonctionner normalement un jour, ce ne serait pas pour longtemps, puisque, fonctionnant alors à pertes, et aux frais des contribuables, il faudra bien le stopper très vite, et définitivement, d’une manière ou d’une autre, tout comme le fut déjà avant lui, et pour échec grave de conception technique, Superphénix en 1997, les écologiques étant alors condamnés depuis à porter le chapeau alors qu’ils n’y étaient strictement pour rien, mais avaient opportunément servi de prétexte tout trouvé, à l’immonde, abject et criminel lobby du nucléaire. Pour info Superphénix n’avait jamais pu atteindre, même en cinq longues années d’essais, seulement 10% de sa puissance nominale, tant fut grande, en plus de multiples fuites de sodium liquide, chaud et radioactif, et autres incidents, et donc non sans raisons sérieuses, la frousse de le voir exploser; la Suisse était même diplomatiquement intervenue, Genève est à 80 kms, pour inciter fortement les expérimentateurs du monstre, à la prudence, la suisse étant paraît-il allée jusqu’à bloquer certains comptes bancaires très opaques de diverses personnalités françaises du monde politique, pour accentuer la pression à la prudence….et au bon sens.
pierre d'argentine
de la FRANCE COLONIALE PARLERONS NOUS?
et on ne parle pas du masacre des Touaregs par Areva et autres filiales, extractrices d’uranium. Ces « bienfaiteurs », financent la construction d’hopitaux oú meurent discrétement les victimes de l’extraction criminelle…
C’est monstrueux et nous les français nous insurgeons contre les attentats, les réfugiés etc. oú sont les causes???
Grossmann
J’ai une vision différente de Oskar Lafontaine et de Pierre d’Argentine
Je pense que l’on aurait dû persévérer encore un ou deux ans avec superphénix
Les militants de Greenpeace pour qui j’ai une grande admiration lorsqu’ils militent pour la préservation de la faune aquatique (pêche illégale) ou terrestre (braconnage) sont de mon point en tort lorsqu’ils freinent les travaux de sécurisation du 2ème EPR construit dans le monde. Il y avait on le sait un défaut métallurgique dans le couvercle de la cuve du réacteur. Le fait que EDF, après avoir hésité, respecte pour finir les recommandations de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN ) de remplacer le couvercle douteux par un couvercle conforme et ceci quitte à augmenter les coûts va dans le bon sens. Une dizaine d’année pour produire une électricité abondante et relativement bon marché pendant une centaine d’années reste acceptable en termes de rentabilité. Les militants de Greenpeace ont de mon point de vu tort de freiner le mouvement mondial engagé suite à la COP21 vers l’atténuation climatique. Le laisser allez vers le réchauffement et l’acidification des océans c’est assurément des conséquences graves pour la faune aquatique , voir lien ci-dessous
http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-chaines-energetiques.pdf
Il faut se rappeler que la décision de construire un 2ème réacteur nucléaire dit de 3ème génération du type EPR de 1600 mégawatts à Flamanville a été prise fin octobre 2004. Ce sera le deuxième réacteur de ce type après le réacteur finlandais. Il sera plus sûr que les réacteurs existants qui n’ont pour finir jamais créé de PB grave au niveau de la sécurité.
De plus le volume des déchets radioactifs serait moins importants. Dans le cadre de la préservation de la faune aquatique Greenpeace devrait aussi se réjouir que la mer et son eau salée remplace avantageusement la rivière pour le refroidissement du réacteur.
La Chine est visiblement intéressée par ce type de réacteur nucléaire puisqu’elle va participer au financement des deux réacteurs de ce type qui vont se construire prochainement en Angleterre. Consciente de l’aggravation du climat qui résulte de ses centrales au charbon les Indes envisagent de construire de nombreux réacteurs de ce type sur leur territoire
Oskar Lafontaine
Ce que vous nous ressortez là c’est la propagande du monstrueux lobby des nucléocrateux lorsqu’ils lancèrent ce projet délirant d’absurdité il y a plus de vingt ans maintenant. Vous semblez seulement ignorer une chose, pourtant essentielle concernant les EPR de Finlande, de Flamanville et de Chine, c’est qu’ils ne tiendront aucune des promesses que vous citez là, puisque toutes étaient liées à l’emploi d’un combustible spécial, certes nommé « mox » pour oxyde mixte d’U et Pu mais pas du tout à la concentration où on le trouve dans les réacteurs ordinaires, très peu nombreux, une vingtaine sur plus de 400 dans le monde, dont l’exploitant, EDF seul, persiste, à en employer sur injonction en fait du gouvernement et pour aider Areva qui avait beaucoup misé sur le « mox ». Tous les autres pays y ont renoncé, car ils savent compter, et leurs sous d’abord.
Notamment la puissance de 1650 MW toujours citée pour les EPR, ne pouvait être atteinte qu’avec l’emploi de ce « mox » spécial, de même les déchets moins nombreux en volume, mais devenus non re-traitables, ce qui n’était jamais précisé, ne pouvaient être moins abondants qu’en utilisant ce « mox » spécial à haute dose. Or aucun des 4 EPR en construction dans le monde n’utilisera de « mox », ni spécial, ni même seulement ordinaire. Donc les performances et économies promises ne seront pas tenues. Les 4 EPR en construction n’utiliseront que de l’uranium enrichi à 3,5 % en U 235, les faire fonctionner au « mox » s’est révélé, dès 2010, et grâce à des simulations de fonctionnement sur de très puissants ordinateurs, indisponibles auparavant et dont le CEA venait de s’équiper, beaucoup trop dangereux, le risque « d’excursion nucléaire » type Tchernobyl, y étant alors apparu beaucoup plus important que tout ce qui avait été envisagé lors de la conception, et qui pourtant exigeait déjà, vu la probabilité, de réaliser un réacteur superblindé pour résister à une « excursion nucléaire » qui détruirait définitivement le réacteur, mais, grâce au superbidage, ne fuirait pas à l’extérieur.Du moins les concepteurs l’espéraient, mais là aussi ils avaient tort.
Maintenant qu’on a renoncé, pour les EPR, au « mox », même ordinaire, le superblindage, très onéreux n’a plus lieu d’être et d’ailleurs depuis deux ans on nous entretient d’un EPR amélioré, moins cher à construire, moins blindé, et moins puissant 1500MW seulement, en fait un EPR qui ne fonctionnerait pas au « mox ».
Incidemment on notera aussi que tous les projets de nouveaux réacteurs dans le monde se limitent maintenant à 1000 MW, peut-être 1100, mais pas plus, car la probabilité d’explosion type Tchernobyl, même dans un réacteur à l’uranium enrichi seul est d’autant plus forte que le réacteur contient plus de combustible nucléaire, donc est plus puissant et dans lequel se forme en fonctionnement, du plutonium en plus grosses quantités, cause de tous les problèmes avec ses 15 isotopes aux interactions infinies à calculer. Car l’explosion de Tchernobyl a bien le plutonium formé, comme cause fondamentale. Quant à la prétendue « erreur » de l’équipe en place le soir du drame, ce n’a jamais été qu’un prétexte inventé dans la hâte. On en trouvera la preuve dans le fait que la Revue La Recherche, l’écrivit, dès 2010, en une seule petite phrase anodine dans un article bien plus vaste : « La cause de la catastrophe fait toujours débat ». C’est énorme et cela confirme l’énorme mensonge sur Tchernobyl des diverses « autorités » dans le monde qui accréditèrent cette hypothèse, de la gabegie soviétique, présentée comme une évidence.La vérité était bien plus difficile à découvrir et elle condamne l’emploi de plutonium aussi bien dans un surrégénérateur, type Superphénix, que dans un réacteur calculé (mais insuffisamment) pour en « brûler », cas de l’EPR.
dany
cher Monsieur,
Une telle catastrophe est unique… lorsque ça pête c’est définitif, ça n’arrive qu’une fois, pour vous, vos enfants, pour mes enfants, mes petits enfants, pour moi, etc…
Et puis on dira que c’est une erreur de pilotage !!! … juste un accident, et on recommence à faire de telles abbérations.
Fukushima, …. bin, ça ne devait pas arriver ! sauf que maintenant 1/3 du Pacifique est atteint par la radioactivité qui s’écoule dans l’océan, par Milliers de litres tous les jours.
Meueueueh non ! ça n’arrivera jamais