Marseille (AFP) – Environ un millier de personnes se sont rassemblées samedi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille pour dénoncer « le scandale des boues rouges », l’industriel Altéo ayant été autorisé à poursuivre des rejets d’effluents dans les eaux du Parc national des Calanques, a constaté un journaliste de l’AFP.
Altéo, après 50 ans de rejets de « boues rouges » polluantes en Méditérrannée, a obtenu fin novembre une nouvelle autorisation préfectorale : il a modifié ses procédés et ne rejette plus qu’un liquide filtré, mais que les opposants continuent de considérer comme polluant.
« Cette folie furieuse, ça fait 60 ans que ça dure (…) On se fiche des Marseillais, des pêcheurs et de tous ceux qui vivent de la mer », a déclaré l’eurodéputé EELV José Bové, présent au rassemblement.
« On a interpellé la ministre de l’Environnement (Ségolène Royal) : j’espère qu’on aura une annonce claire pour faire cesser ce scandale » des rejets d’arsenic et de métaux lourds en mer, a-t-il ajouté.
Mme Royal avait désapprouvé la décision d’autoriser de nouveau le rejet d’effluents, qui a selon elle été prise par le préfet sur « ordre » direct du Premier ministre Manuel Valls.
Les opposants aux rejets d’Altéo, écologistes, pêcheurs et riverains des calanques dénoncent, nombreuses analyses et études à l’appui, la menace que font peser ces rejets sur la santé et l’environnement.
En cinquante ans d’activité, le site de Gardanne (Bouches-du-Rhône) de production d’alumine à partir de bauxite importée de Guinée – propriété depuis 2012 du fonds d’investissement américain HIG après son rachat à Péchiney et au géant minier anglo-australien Rio Tinto – a déversé plus de 20 millions de tonnes de boues rouges sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne, en plein cœur du Parc national des Calanques.
Une pétition en ligne adressée au préfet a recueilli en un mois plus de 109.000 signatures (www.change.org/p/interdire-les-rejets-toxiques-dans-le-parc-national-des-calanques-bouesrouges).
De son côté, l’industriel Alteo assure que son « nouveau procédé d’exploitation du site de Gardanne aboutit à la réduction du flux de métaux rejeté de plus de 99% et constitue en cela une amélioration environnementale et industrielle majeure », grâce à l’utilisation d’un filtre-presse pour retenir les fameuse boues et les stocker en vue de leur valorisation.
« Il n’y a plus depuis le 1er janvier 2016 de rejet de boues rouges en mer », affirme l’industriel.
© AFP
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