Guadeloupe: le ramassage des algues Sargasses est une priorité

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Des algues sargasses sur le rivage en Martinique, le 28 juillet 2011 © AFP/Archives PATRICE COPPEE

Basse-Terre (AFP) – Le ramassage des algues sargasses qui s’échouent régulièrement en nombre sur les côtes des îles de Guadeloupe depuis des dizaines de mois, posant de sérieux problèmes sanitaires et économiques, est un enjeu majeur selon la mission interministérielle d’études sur les sargasses de passage dans l’archipel jeudi.

« Ce qui frappe le plus : la nécessité de ramasser pour éviter les nuisances sanitaires, olfactives, les dégradations de matériel », a expliqué jeudi à l’AFP Tristan Florenne, inspecteur général de l’administration, membre de cette mission. Il souligne que le profil des côtes, « moins édentées » permet un ramassage plus facile qu’en Martinique d’où la mission arrivait. Par contre, il note que la particularité archipélagique de la Guadeloupe exige que les moyens de ramassage soient sur chaque île, « ce qui complique un peu plus les choses. »

Les membres de la mission se sont rendus dans les îles de Marie-Galante, la Désirade et des Saintes, durement frappées. L’une des deux communes des Saintes, Terre-de-Bas, a vu les algues brunes bloquer son port la semaine dernière. « Depuis leur arrivée (en juillet 2014), les Sargasses ont érodé de dix mètres notre seule plage de sable blanc. Les riverains souffrent de problèmes de santé. Les restaurateurs menacent de fermer boutique, » détaille le maire Emmanuel Duval.

Jeudi, une présentation des quatorze lauréats de l’appel à projets « Algues Sargasses, collecte et valorisation innovantes » lancé par l’Ademe en juin 2015 avait lieu à la préfecture à Basse-Terre. Six projets portent sur la collecte des algues et huit autres sur leur valorisation.

« Un domaine où l’on peut vraiment utiliser et valoriser les sargasses c’est l’agriculture comme engrais ou antiparasite. La priorité est là car c’est un circuit court : vous les prenez, vous les posez, » a précisé M.Florenne.

Selon l’Ademe, le gisement des algues est de 60 000 tonnes par an pour la Guadeloupe. Après la Martinique et Sainte-Lucie, la mission interministérielle sargasses, initiative des ministères de l’écologie, de l’agriculture et des Outre-Mer se rendra lundi à Saint-Martin et remettra d’ici quelques semaines son rapport au gouvernement.

 

© AFP

2 commentaires

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    • Gire

    D’ici quelques semaines?….. C’est tout de suite qu’il faudrait faire quelque chose. C’est une honte que l’état n’ait rien fait jusqu’à présent. C’est une urgence sanitaire, environnementale et économique.

  • Le gaz carbonique est un gaz plus lourd que l’air. On sait que les quantités de gaz carbonique importantes rejetées par la combustion des produits fossiles augmentent sensiblement le pH de l’eau de mer. Il n’est pas impossible que cette acidité accrue de la surface des océans soit à l’origine de la création de ces algues.
    Il nous faudra probablement reconsidérer les chaînes énergétiques nous permettant de produire notre besoin en énergie.

    Balendard
    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-chaines-energetiques.pdf