Notre-Dame-des-Landes: nouvelle manifestation d’opposants à Rennes

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Le site de Notre-Dame-Des-Landes le 5 janvier 2016 © AFP/Archives LOIC VENANCE

Rennes (AFP) – Entre 2.000 et 5.000 opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon la police et les organisateurs, ont défilé samedi pacifiquement dans les rues de Rennes pour protester une nouvelle fois contre ce projet, avec une centaine de tracteurs.

Les opposants, qui protestent plus particulièrement contre la procédure d’expulsion d’une quinzaine d’habitants historiques du site de Notre-Dame-des-Landes, ont d’abord formé dans la matinée trois convois composés de tracteurs, vélos et piétons, qui se sont ensuite rejoints devant les locaux de Rennes métropole au sud de la ville.

« Ce que nous demandons, c’est que le président (François Hollande) respecte sa parole! Qu’il n’y ait pas d’expulsions tant que tous les recours juridiques n’auront pas été épuisés! », a demandé Sylvain Fresneau, l’un des agriculteurs opposant historique au projet d’aéroport, lors d’une prise de parole après un pique-nique bon enfant devant le siège de Rennes Métropole.

Les différents intervenants ont dénoncé tour à tour « les mensonges qui circulent » sur l’aéroport en projet, « la répression financière » exercée, estiment-ils, à leur encontre par les astreintes financières dont ils sont menacés, de même que la « diabolisation de la ZAD » où naissent pourtant, ont-ils dit, de « nombreux projets » malgré l’incertitude de la situation. Ils estiment également que réhabiliter l’actuel aéroport de Nantes Atlantique coûterait « moins cher » et serait « plus efficace ».

Selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine, les manifestants étaient 2.100 au total, dont 1.600 piétons, 375 cyclistes et 110 tracteurs. Les organisateurs ont pour leur part revendiqué « plus de 5.000 participants » qui se sont dispersés en fin d’après-midi.

A Guingamp (Côtes d’Armor), quelques centaines de personnes ont également participé dans le calme à un rassemblement similaire « tracto-vélo » (tracteurs, vélos, piétons) contre le projet de Notre-Dame-des-Landes.

Onze familles, anciens propriétaires ou locataires de maisons rétrocédées à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du site, et quatre exploitants agricoles qui ont refusé de vendre leurs terres à l’amiable, ont été assignés en référé mercredi devant le juge de l’expropriation du tribunal de grande instance de Nantes.

AGO réclame leur expulsion immédiate, assortie d’une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros et d’une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s’ils n’obtempèrent pas. La décision sur leur expulsion a été mise en délibéré au 25 janvier.

Les opposants accusent François Hollande d’avoir « trahi » son engagement, pris en 2012, de geler les expulsions tant que les recours déposés contre le projet n’avaient pas été épuisés, ce qui inclut, selon eux, les procédures d’appel.

Le transfert de l’actuel aéroport vers le site de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de l’agglomération nantaise, devait initialement s’achever en 2017 mais les travaux sont suspendus depuis 2012.

 

© AFP

3 commentaires

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    • Michel 1

    La DGAC(Direction Générale de l’Aviation Civile) refuse de communiquer -au élus « doutant de la pertinence de la construction d’ un nouvel aéroport à Notre – Dame des Landes-« -les chiffres qui estimaient à 911 millions d’ Euros(sur 50 ans )l’ avantage de construire NDDL plutôt que de garder et rénover L’ aéroport de Nantes Atlantique International, l’aéroport actuel (qui a eu l’ award du meilleur aéroport européen il y a 3 ans ).

    La Commission d’ Acces au Document Administratifs(CADA ) a donné l ‘ordre à la DGAC d’ obtempérer et de communiquer ces chiffres (chiffres qui sont la cause principale du résultat positif de l ‘ enquéte publique )
    Mais la DGAC ne les communique toujours pas .

    Comme le disait un retraité , en place à l’ époque de l’ enquéte publique « je vous souhaite bon courage , car il est évident que certains de ces chiffres sont érronés et portent en eux la possibilité réelle de discréditer totalement les responsables en place à l’ époque par un procés; ils ne voudront pas les communiquer pour cette raison … Vous les connaitrez peut etre un jour …; Mais ils auront eu le temps de commencer les travaux .. »

    Je suis absolument indigné et je souhaite que les travaux ne commencent pas tant que ce point TRES GRAVE n’ a pas été eclairci;

    • Rozé

    Construire l’Ayraultport de NDDL est une monumentale erreur que seuls quelques élus et notables de Nantes ou pire d’ailleurs, veulent ignorer quittes à se voiler la face et à perdre leur bonne conscience. L’erreur est évidente pour des tas de raisons que je ne développerai pas cette fois; d’autres l’ont déjà fait à maintes reprises et avec de très bons arguments bien avant que je prenne connaissance de NDDL. Mais il y a quelque chose d’important à comprendre de part les mouvements de plus en plus nombreux d’opposants à l’absurde NDDL ! Dans ce monde qui bouge très vite, de plus en plus vite, notre système démocratique est à la traîne, nos élus sont toujours en retard de plusieurs métros ! Voter pour un élu qui décide pendant 5 ans voire plus, pour nous citoyens, sans avoir à référer au fur et à mesure des opinions de ces citoyens est un non-sens. Il faut que nous citoyens puissions nous exprimer très souvent, presque chaque semaine ou du moins chaque mois. Cette concertation continue (à rapprocher de la formation continue) est indispensable pour une réelle démocratie dans un monde qui bouge vite, très vite !
    Merci à nous tous qui manifestons sans cesse pour cela !

    • Mona

    Encore un projet que nos gouvernants cherchent à nous imposer. Toutes les entreprises concernées ont les moyens pécuniaires et autres, pour faire fléchir toutes les personnes en charge des dossiers.
    Si les citoyens n’imposent pas des référendums pour de telles décisions, nous serons toujours plus imposés… danger.
    Actuellement, les régions, les départements commencent à nous prévenir…. Les impôts locaux devront être augmentés pour compenser le retrait de l’état au niveau national et laissant la charge aux départements… la délocalisation cela devait être la formule miracle…. Pour qui…?
    Les dérives au niveaux des décisions des communautés de communes, sont évidentes, elles aussi. Les élus sont tous sous la coupe des entreprises côtés en bourse….. On en finit plus de découvrir de telles manigances.