Diesel: Renault perquisitionné par la répression des fraudes, chute en Bourse

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Logo de Renault, au Salon automobile de Tokyo le 28 octobre 2015 © AFP KAZUHIRO NOGI

Paris (AFP) – Plusieurs sites de Renault ont été perquisitionnés la semaine dernière dans le cadre de l’enquête menée après le scandale Volkswagen, une révélation qui a entraîné l’effondrement en Bourse des constructeurs français et l’assurance par le groupe français qu’aucune fraude n’avait été détectée sur ses moteurs diesel.

A 15H20 (14H20 GMT) Renault perdait 8,87%, après avoir affiché à la mi-journée un recul supérieur à 20%. Dans son sillage, Peugeot reculait de 2,88% après avoir frolé les -9%, ainsi que les équipementiers automobiles Faurecia (-2,71%%), et Valeo (-2,69%) dans un marché en baisse de 1,72%.

Cette chute suivait l’annonce de perquisitions menées la semaine dernière dans plusieurs sites de Renault – le siège social, le Centre technique Renault de Lardy et le Technocentre de Guyancourt – par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Ces perquisitions ont été réalisées dans le cadre de l’enquête menée par une commission technique indépendante mise en place par le gouvernement français, et chargée de vérifier que les constructeurs n’ont pas équipé leurs véhicules de logiciels équivalents à ceux de Volkswagen.

Une conférence de presse était prévue à 16H30 ce jeudi au ministère de l’Ecologie à l’issue d’une réunion de cette commission indépendante.

Renault assure que « la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), qui est, au titre du ministère de l’Ecologie (…), l’interlocuteur pilote de la Commission technique indépendante, considère que la procédure en cours ne mettrait pas en évidence la présence d’un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault ».

« En parallèle, la DGCCRF a décidé de faire procéder à un complément d’investigation sur pièce et sur site, qui a vocation à valider définitivement les premiers éléments d’analyse réalisés par la Commission technique indépendante », ajoute le groupe, qui assure « (coopérer) pleinement aux travaux » de cette commission.

La CGT du Centre technique de Renault Lardy, qui avait fait état dans la matinée de ces perquisitions, confirmées ensuite par la direction, a souligné que les enquêteurs « ont récupéré les PC de plusieurs directeurs ».

Après le scandale Volkswagen, Renault a annoncé en décembre un plan d’investissements de 50 millions d’euros pour réduire l’écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d’homologation et en situation réelle.

Le constructeur PSA Peugeot Citroën, dont le titre a pâtit par ricochet de la chute de Renault, a rapidement envoyé un communiqué, et précisé « ne pas avoir fait l’objet d’une perquisition de la DGCCRF ».

« Les résultats des tests réalisés par la commission technique » présidée par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal « nous ont été communiqués et attestent de l’absence de toute anomalie », ajoute le groupe.

La commission technique indépendante chargée de réaliser ces tests pour le compte du gouvernement afin de détecter d’éventuelles fraudes à la pollution sur des voitures françaises était, jeudi en début d’après-midi, en cours de réunion au ministère de l’Energie, selon des sources concordantes.

Les résultats de ces tests, réalisés par le laboratoire Utac-Ceram depuis octobre dernier sur 100 voitures, y seront présentés, selon les ONG environnementales Fédération nature environnement (FNE) et Réseau action climat, qui ont des représentants au sein de cette commission.

Une conférence de presse est prévue ce jeudi à 16H30 au ministère à l’issue de la réunion.

Selon France Inter qui ne cite pas de sources, les résultats de Renault seraient particulièrement mauvais.

« Pour PSA, l’écart entre les émission lors des tests en laboratoire et sur route est classique, deux fois plus en conditions réelles. Pour Volkswagen, c’est trois ou quatre fois plus. Mais pour Renault, les résultats sont très mauvais, bien au-dessus des autres constructeurs », croit savoir la radio.

La commission technique est composée de chercheurs, d’associations de défense des consommateurs et de l’environnement et d’organismes gouvernementaux.

Le numéro deux automobile mondial Volkswagen avait équipé 11 millions de véhicules diesel dans le monde d’un logiciel spécifique pour déjouer les normes antipollution, mais se défend de tout « mensonge » dans cette affaire.

© AFP

2 commentaires

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    • Oskar Lafontaine

    Cette affaire détourne l’attention du véritable scandale automobile qui ne concerne pas les constructeurs automobiles, mais bien les carburants eux-mêmes, qui sont « arrangés » au niveau des raffineries, pour en faire consommer plus, ce qui grossit artificiellement et surtout scandaleusement les rentrées financières des pétroliers d’abord et des Etats ensuite, par leurs taxes sur les carburants.
    Et bien entendu cela aggrave la pollution. Des « retardateurs de flamme » ou même, en prime, de l’eau tout simplement,sont rajoutés au gazole surtout, et c’est la première raison pour laquelle il y a une différence sensible entre les consommations annoncées par les constructeurs, réalisées avec un gazole propre et exempt d’eau et de retardateur de flamme, et les résultats des essais sur route, réalisés par le premier venu, avec le gazole ordinaire vendu à la pompe. Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne, certains même ne rajoutent pas de retardateur de flamme et d’autres davantage au contraire. Il y a même des différences de qualité donc de corruption par des retardateurs de flamme, ou même simplement de l’eau, d’une pompe à l’autre. Il existe même une entreprise française qui a mis au point un analyseur de la qualité du gazole sur le véhicule lui-même ce qui permet ensuite, le fameux logiciel de contrôle étant alors rendu adaptable automatiquement et en permanence, de modifier automatiquement et en permanence les réglages du moteur en fonction de la qualité du carburant. Une diminution de la consommation et de la pollution de 4 à 10 % en résulte, mais les « pouvoirs publics », se gardent bien d’obliger à l’installation systématique d’un tel système. De même il existe, au moins un produit, qui, rajouté en très faible quantité au gazole, fait consommer et donc aussi polluer, de 2 à 5 % moins selon les véhicules et le gazole utilisé, mais ce produit, un désagrégateur de molécules agrégées, ce qui donc augmente la surface de contact entre l’air et les molécules du carburant, mais ce produit est de fait interdit à la vente en boutiques et magasins en France, comme de toute publicité, et on ne le trouve que sur Internet, c’est un ingénieur d’un pétrolier français qui l’avait mis au point avec son équipe, sur demande de son employeur, mais son utilisation, curieusement, n’a pas suivi immédiatement, et le carburant ainsi « traité » quand il a été enfin mis sur le marché, a alors été vendu bien plus cher, ce qui n’a aucune justification technique, c’est juste pour que pétroliers et Etats, n’y perdent rien, et même y gagnent davantage. Alors quand on me dit que les Etats s’acharneraient, et en France en particulier, à faire baisser la pollution automobile, je rigole.

    • ALEXANDRE

    La pollution ! c’est vaste…
    Personnellement, la fraude à la pollution de Volkswagen ou autres me laisse relativement indifférente
    Dans le nord Isère, la pollution atmosphérique industrielle est devenue chronique ! mais, ça, personne n’en parle !
    Quel intérêt ? emploi contre santé …
    Nous subissons une double peine, mais c’est pas grave, il parait qu’on a  » l’habitude de respirer de la merde  » nous dit un certain élu qui se qualifie lui même de primate réfractaire à l’environnement !
    La vie des uns n’a pas la même valeur que la vie des autres …

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