Notre-Dame-des-Landes: mobilisation samedi à Nantes pour réclamer l’abandon du projet

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Des représentants d'associations opposées à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 5 janvier 2016 à Notre-Dame-des-Landes © AFP LOIC VENANCE

Notre-Dame-des-Landes (France) (AFP) – Les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) appellent à une journée de mobilisation samedi à Nantes pour réclamer l’abandon de ce projet contesté et des procédures juridiques visant à expulser des habitants et paysans « historiques », ont-ils annoncé mardi.

Plusieurs centaines de tracteurs, ainsi que des cyclistes et des piétons, sont attendus en milieu de journée pour une « démonstration de force » sur le périphérique nantais, ont expliqué les organisateurs lors d’un point presse sur le site de la « Zad », la zone d’aménagement différé dédiée au projet, rebaptisée « zone à défendre » par les opposants.

Un premier convoi doit partir en début de matinée de Notre-Dame-des-Landes, et sera rejoint par trois autres convois de tracteurs et de vélos, ainsi que par des piétons sur le périphérique, avant que tous ne convergent au pied du pont de Cheviré, où se tiendra un « grand banquet », « dans une ambiance enthousiaste, conviviale et sereine », a assuré la coordination des opposants.

Cette manifestation, initialement prévue le 16 janvier, a été avancée d’une semaine à la suite de la relance par le concessionnaire du futur aéroport, une filiale de Vinci, des procédures d’expulsion à l’encontre de quatre exploitants agricoles et de onze familles, « habitants historiques » de la Zad.

La société Aéroports du Grand Ouest (AGO) a délivré le 30 décembre des assignations en référé (procédures d’urgence) pour demander l’expulsion immédiate de ces locataires, propriétaires et agriculteurs, sous peine d’une astreinte de 200 à 1.000 euros par jour et d’une mise sous séquestre des biens et cheptels. L’audience se tiendra le 13 janvier.

Une première audience devant le juge de l’expropriation était prévue le 10 décembre, mais elle ne s’était pas tenue à cette date. AGO avait cependant annoncé qu’elle renouvellerait les procédures d’expulsion début janvier, « en respect du calendrier fixé par l’Etat », celui-ci ayant décidé fin octobre « de lancer les travaux pour le début de l’année 2016 ».

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à remplacer celui de Nantes-Atlantique, devait initialement être inauguré en 2017. Sa construction était suspendue depuis 2012, en raison de l’engagement pris par l’Etat de ne pas débuter les travaux tant que les recours juridiques des opposants n’étaient pas épuisés.

Les opposants à l’aéroport avaient essuyé un nouveau revers judiciaire en juillet, après le rejet de leurs recours environnementaux par le tribunal administratif de Nantes. Ils ont depuis fait appel de cette décision.

 

© AFP

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  • Le gouvernement a prudemment attendu que la CoP 21 soit derrière nous pour relancer les hostilités.
    Rappelons que le sujet de l’aéronautique a été entièrement escamoté dans le nouvel accord sur le changement climatique. L’aviation n’y est pas mentionnée une seule fois, alors que :
    – ses effets sur le climat sont de l’ordre de 5% de l’effet anthropique global
    – ses émissions de CO2 ont pratiquement doublé depuis 1992
    – qu’elles devraient quadrupler ou quintupler entre 1992 et 2050
    Les Etats ont été incapables d’appliquer la moindre taxe au transport aérien, ce qui aurait été une mesure efficace pour freiner ses émissions. L’Union européenne encourage au contraire son développement en subventionnant lourdement le projet de « Ciel unique européen », qui profite avant-tout à l’industrie aéronautique mais supprimera de nombreux emplois.
    Dans un tel contexte, on ne peut qu’être opposé à la construction de nouveaux aéroports, comme un moyen de juguler la croissance du trafic aérien.

  • […] Nous sommes le 7 janvier 2016. Le gouvernement a prudemment attendu que la CoP 21 soit derrière nous pour relancer les hostilités à Notre Dame des Landes. Rappelons que le sujet de l’aéronautique a été entièrement escamoté dans le nouvel accord sur le changement climatique. L’aviation n’y est pas mentionnée une seule fois, alors que : – ses effets sur le climat sont de l’ordre de 5% de l’effet anthropique global – ses émissions de CO2 ont pratiquement doublé depuis 1992 – qu’elles devraient quadrupler ou quintupler entre 1992 et 2050 Les Etats ont été incapables d’appliquer la moindre taxe au transport aérien, ce qui aurait été une mesure efficace pour freiner ses émissions. L’Union européenne encourage au contraire son développement en subventionnant lourdement le projet de « Ciel unique européen », qui profite avant-tout à l’industrie aéronautique mais supprimera de nombreux emplois. Dans un tel contexte, on ne peut qu’être opposé à la construction de nouveaux aéroports, comme un moyen de juguler la croissance du trafic aérien. – See more at: http://www.goodplanet.info/actualite/2016/01/06/notre-dame-des-landes-mobilisation-samedi-a-nantes-p… […]