Pékin (AFP) – La Chine s’est dite jeudi confiante qu’un « consensus » serait trouvé à l’issue de la conférence de Paris sur le climat (COP21), mais a jugé insuffisants les engagements des pays développés et a affirmé que Pékin, pour sa part, ne relèverait pas ses propres objectifs.
« Il subsiste des divergences de vues, mais je crois que, à mesure qu’on s’engagera au coeur des négociations, chaque pays jouera un rôle constructif, fera preuve de flexibilité, et dans la phase finale, nous devrions être capables de dégager un consensus », a déclaré Xie Zhenhua, négociateur chinois sur le climat.
Mais les engagements des pays riches ne sont pas encore à la hauteur, a-t-il averti, lors d’une conférence de presse à Pékin.
Alors que les pays développés avaient promis de mobiliser au total environ 100 milliards de dollars par an pour aider les pays développés à faire face au réchauffement climatique, on est loin du compte, a estimé M. Xie: « Il reste un gros écart à combler pour atteindre cet objectif, il faudra y arriver ».
Par ailleurs, « l’ampleur des réductions des émissions de CO2 des pays développés n’a pas encore atteint le niveau nécessaire » pour que soit assuré le maintien sous les 2°C de la hausse des températures mondiales, a assuré le responsable, également vice-ministre de la puissante agence de planification économique chinoise (NDRC).
Enfin, « il n’y a toujours pas de solution » au problème crucial des transferts de technologies des pays riches vers les pays en développement, a-t-il déploré.
A l’inverse, « considérant ces points (engagements insuffisants des pays développés, NDLR), nous ne modifierons pas notre propre objectif », a insisté M. Xie.
La Chine a promis un pic de ses émissions de CO2 « autour de 2030 ».
« Quelles que soient les difficultés, nous y parviendrons », a souligné Xie Zhenhua. « Une grosse différence avec les contributions d’autres pays, c’est que la nôtre est très responsable, concrète et on est assuré de la matérialiser ».
Avec 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et sa colossale consommation de charbon, la Chine est le premier pollueur de la planète, ce qui en fait un arbitre majeur des négociations à la COP21.
La Chine est aussi leader du « groupe des 77 » rassemblant les pays émergents, et peut exercer des pressions décisives sur ses partenaires.
Pékin et Paris s’étaient entendus début novembre pour que la conférence débouche sur un accord juridiquement contraignant, assorti d’une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats.
© AFP
4 commentaires
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Paul Sven
Et voilà, le ton est lancé. Chacun va dire qu’il ne peut pas en faire plus parce que les autres n’en font pas assez.
L’impact humain sur l’écosystème ne permet plus de s’accommoder de gouvernements nationaux dont chacun tire la couverture de son côté, de nombreuses décisions doivent être prises au niveau planétaire et cela devient urgent.
Mona
Tant que l’on acceptera pas d’entrer en décroissance, on continuera la destruction programmée de notre belle planète….
Tous sont responsables.
Quel gâchis. …!!
Bisounours
Le mot « décroissance » est à la mode mais ne révolutionne rien. Il est improductif , accélère et augmente l’appétit déjà démesuré d’une minorité qui aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, se partage les richesses de notre patrimoine commun, La Terre, exsangue. Un pouvoir dévastateur, invisible et criminel. Notre responsabilité directe est infime mais notre absurde consommation y participe. Le moins mais mieux s’imposera par ceux qui aujourd’hui se responsabilisent et prennent des risques. Il s’agit d’entrepreneurs innovants et sans doute mieux éduqués aux comportements éthiques. Ce sont des parents qui ont des enfants, très attentifs au devenir d’une partie d’eux-memes. Nous corrigerons les excès d’une courte période de progrès non maîtrisé et dévastateur pour l’humanité entière consciente de l’enjeu. Imprégnée dans nos genes, notre Sélection Naturelle à nous est bien moins lisible et autrement plus redoutable que celle de la « nécessité de survie » . Aux origines elle a aussi été la nôtre et nous devons y revenir. Il se pourrait que notre mémoire archaîque, celle des nécessités lointaines et non destructrices de la survie de l’Homme, et des autres, nous détourne vers le sommet d’une autre montagne au delà duquel évoluera enfin vers la perfection cette « nature humaine » , respectueuse et bienveillante, ces qualités que systématiquement nous sous-entendons dans le mot humain, galvaudé. A travers cette transformation, nos comportements envers nos compagnons de route changera. Ces « Bêtes » mal nommées. Sauvages ou domestiqués. Les uns redoutables. Les autres non. Comme nous. Eux, responsables de rien, excepté de nous avoir maintenus en vie. Et s’il leur est arrivé de nous consommer par erreur, cela ne l’a jamais été dans l’excès. .
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