Toulouse (AFP) – Des opposants au barrage de Sivens (Tarn) envisagent d’ériger un nouveau monument à la mémoire de Rémi Fraisse, mort il y a un an lors d’affrontements sur place, après la disparition d’une sculpture en sa mémoire, a indiqué l’un d’eux jeudi.
« Nous refusons de voir la mémoire de la lutte et de Rémi être balayée de la sorte », a déclaré à l’AFP un membre de La Pelle Masquée, un groupe de sympathisants à la lutte contre le barrage qui avait revendiqué la mise en place, le 20 octobre dernier, d’une imposante sculpture en hommage au jeune écologiste tué le 26 octobre 2014 par une grenade des gendarmes lors d’affrontements.
Le monument de 1,8 tonne et de plus de 2 mètres de haut représentait une main en pierre sur laquelle était posée un globe terrestre.
L’oeuvre a cependant été enlevée dans la nuit de mardi à mercredi dernier, selon les gendarmes, qui ne se sont pas prononcés sur les auteurs de cet acte.
« Ce ne sont que des suppositions mais on peut penser que ce sont des probarrage un peu frustrés », a ajouté le militant.
Les partisans du projet contesté de retenue d’eau ont à plusieurs reprises organisé des contre-manifestations pour marquer leur opposition à l’existence à Sivens d’une Zad (Zone à défendre, donc occupée par des zadistes). Cette dernière a finalement été évacuée en mars dernier.
« Ce monument était devenu un symbole pour tout le monde. On s’imaginait que ça a pu déranger pas mal de monde », a ajouté Camille, prénom générique utilisé par beaucoup de zadistes voulant conserver l’anonymat.
« Mais la volonté est intacte pour faire que la mort et la date ne soit pas oubliées. Les réflexions vont bon train sur la possibilité de faire un autre monument, peut-être à un autre endroit de la vallée », a-t-il ajouté.
Le 25 octobre dernier, deux manifestations en hommage à Rémi Fraisse ont réuni des centaines de personnes, l’une à Sivens, l’autre à Plaisance de Touch, dans la proche banlieue de Toulouse.
L’enquête sur le décès du jeune militant est toujours en cours. Le gendarme, auteur du tir de grenade offensive concomitant à la mort du militant, a été exonéré en 2014 par l’Inspection général de la gendarmerie.
Mais il doit être prochainement entendu par les juges d’instruction en charge de l’enquête judiciaire à Toulouse.
© AFP
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