L’Ademe publie son étude sur une électricité 100% verte en France

electricité verte

Des techniciens installent une éolienne à Calais, le 16 décembre 2014 © AFP/Archives Philippe Huguen

Paris (AFP) – L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a finalement dévoilé jeudi son scenario d’une France avec une électricité 100% issue des énergies renouvelables, sept mois après le report de la publication d’une version provisoire, malgré tout dévoilée dans la presse.

Le report de la publication initialement prévue début 2015, soit en plein débat parlementaire de la loi sur la transition énergétique, avait suscité la polémique.

L’un des points de frictions pendant les débats a en effet porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd’hui) dans le mix-électrique du pays et la montée en puissance des renouvelables (40% du mix-électrique en 2030, selon la loi).

L’étude avait finalement été publiée par le site Mediapart en avril et les écologistes l’avaient mise en avant pour pousser le gouvernement à aller plus loin dans la loi.

L’Ademe s’était défendu de ce report, évoquant « des hypothèses à retravailler ».

Mais dans la présentation de sa version finale, le président de l’Ademe Bruno Lechevin insiste très fortement sur le fait que cette étude n’est pas un « scenario politique » mais « une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire ».

Ce scenario de mix-électrique 100% renouvelable en France en 2050 fait qu' »une hypothèse jusqu’ici impensable pour la majorité des acteurs en France devienne une hypothèse techniquement possible », estime-t-il toutefois.

L’étude présente donc 14 variantes de mix-électriques avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40%, 80%, 95% et 100% en fonction de critères d’appropriation sociétale, de coûts des énergies, d’accès au financement ou encore de maîtrise de la demande.

Dans son cas de référence à 100%, l’étude répartit la consommation d’énergie entre 63% d’éolien, 17% de solaire, 13% d’hydraulique et 7% de géothermie et thermique renouvelable, comme dans sa version provisoire révélée en avril.

Dans ce scenario, le mégawattheure consommé coûte 119 euros, contre 117 euros pour celui avec 40% d’énergies renouvelables, associé à 55% de nucléaire et 5% d’énergies fossiles.

L’étude conclut que pour atteindre un maximum d’énergies renouvelables, une meilleure maîtrise de la demande d’électricité est une « condition essentielle ».

De même, le coût des technologies « doit continuer à baisser » et « l’acceptabilité est cruciale », prévient l’Ademe.

 

© AFP

5 commentaires

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    • Oskar Lafontaine

    Le point le plus faible de ce rapport technique de l’Ademe, demeure la référence constante à la notion, qui va perdre toute pertinence, de « mix » énergétique et plus précisément de « mix » électrique.
    Cette notion sous-entend en effet, au moins pour établir la statistique, une des formes du mensonge, l’utilisation d’un réseau électrique de collecte et de distribution de l’électricité, et, comme l’utilisation d’un réseau est précisément ce qui revient le plus cher dans l’utilisation de l’électricité, bien avant sa production, il est clair que s’en passer va devenir, dans les années et décennies qui viennent, l’objectif majeur des consommateurs et utilisateurs d’électricité, c’est-à-dire de tout un chacun.
    La production et la consommation de l’électricité en autonomie, sans recours au réseau, réseau par ailleurs médicalement problématique, cause des multiples maux causés par ses champs électromagnétiques associés, sera l’objectif essentiel et permanent de tout un chacun, et l’Ademe, tenue, cornaquée même et ficelée par le monstre EDF, ne nous en dit rien.
    Le tandem panneaux photovoltaïque + accumulateurs de stockage, qui fournira l’électricité de loin la moins onéreuse, la moins médicalement problématique, puisque toujours en bas voltage, est en effet l’avenir de l’électricité et l’Ademe affecte de l’ignorer..
    Le nucléaire vieillit, et en France plus vite qu’ailleurs en raison, du fait de son importance en pourcentage, qui oblige quand la demande d’électricité devient faible, la nuit avant tout, à ralentir ou même stopper des réacteurs, ce qui les fait vieillir prématurément, augmente leurs pannes, et surtout oblige à changer le coûteux et hyper dangereux combustible nucléaire plus souvent. D’où l’inévitable envolée des prix de l’électricité en France, déjà bien initiée et qui ne peut que s’accentuer, poussant et incitant un pourcentage toujours plus grand de consommateurs d’électricité, comme déjà en Allemagne et au Japon notamment, sans oublier tous les pays en développement où le réseau est peu fiable, intermittent et fragile, à passer à un système d’autonomie intégrale qui exclut le réseau électrique et par voie de conséquence, fera perdre toute pertinence statistique ou autre à la notion de « mix » électrique.
    Enfin n’ayons garde d’oublier de noter que s’il faut de sept à plus de dix ans pour construire un réacteur nucléaire, et 12 ans en pratique, peut-être plus encore, pour la connexion au réseau de l’EPR de Flamanville, (2007-2019), sans négliger en plus l’indispensable et hors de prix renforcement du réseau que sa mise « en sévices » implique, il ne faut que quelques heures ou jours, techniquement, pour faire installer, et bientôt installer soi-même en bricolage, un système complet et individuel, de panneaux solaires couplés à des accumulateurs. Les particuliers, partout dans le monde, qui se morfondent et s’énervent en attendant l’électricité, de plus très onéreuse, comprendront vite et délaisseront le réseau électrique, ainsi que l’entreprise qui le gère et les Etats qui l’imposent en pratique pour toucher les taxes que son existence rend aisées à percevoir par le biais du compteur, forme nouvelle pour l’Humanité, de l’esclavage et du fil à la patte…

    • Francis

    Oscar, les éoliennes les plus courantes sont des hélices d’avion avec tous leurs inconvénients: ce sont des hachoirs à oiseaux et chauve -souris,elles nécessitent une grande distance de sécurité pour au cas où une pale se détache et s’envole,elles produisent des infrasons à chaque fois qu’une pale passe devant le mat. Les éoliennes à axe vertical constituées de 2 demi cylindres décalés n’ont pas ces inconvénients et pourraient être installées en ville pour profiter de l’effet couloir que les immeubles ont sur le vent.
    L’abandon du réseau global de distribution de l’électricité va nous faire venir au courant continu.
    Le courant alternatif est celui qui convient le mieux au transport sur de grandes distances.Par contre il n’est pas stockable.Les panneaux solaires et les éoliennes produisent du courant continu de façon plus efficace sans onduleur et le courant peut être stocké en batteries.Le courant continu subit beaucoup de pertes au transport mais si le réseau se limite à la commune,ce n’est pas grave.Ensuite les pointes de production de courant continu peuvent être valorisées sous forme d’hydrogène-combustible par électrolyse de l’eau. Peut-on avoir votre opinion sur tout ces sujets ?

      • Oskar Lafontaine

      Vous auriez pu noter que je n’ai pas cité ici les éoliennes, mais seulement le photovoltaïque. Dans de précédents posts ici même et ailleurs, je me suis déjà exprimé sur ce point et j’ai avancé des réserves, à commencer par le fait que les éoliennes réclament un réseau, or je suis opposé aux réseaux électriques. De plus, en cette année 2015 la production d’électricité en photovoltaïque, même en France, devient moins onéreuse que par l’éolien, dans ces conditions l’avenir de l’éolien est loin d’âtre assuré.
      Par contre je vous informe que les éoliennes ne sont pas les « hachoirs d’oiseaux » que vous signalez. Les pires des tueurs d’oiseaux, ce sont encore les phares qui servent à signaler les côtes aux navires.
      Autre avantage du courant continu en bas voltage, c’est le moins problématique pour la santé.Ce courant n’est effectivement pas adapté au transport sur longues distances, se souvenir de la rivalité historique Edison contre Tesla sur ce point, même quelques kilomètres sont déjà trop pour lui, mais, à partir du moment où l’on devient autonome et qu’on se coupe du réseau, c’est sans importance.

  • Faut il commenter ici quand je vois les à priori des précédents commentateurs ?
    J’espère que chacun de nous est conscient que l’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ou fissiles (uranium) devient impossible à causes des nuisances considérables pour l’environnement (pollution diverses, gaz à effet de serre, radioactivité à gérer pour des millénaires). De plus la pénurie de ces fossiles et fissiles est annoncée d’ici 50 à 100 ans maximum !
    J’espère aussi que chacun de nous convient que l’utilisation massive de la biomasse est tout aussi problématique tant pour sa concurrence avec l’alimentation humaine que pour le risque de désertification.
    La transition énergétique c’est d’abord plus de sobriété (dois je arrêter d’écrire ici ?), c’est sans doute une utilisation des ENR sous forme solaire thermique ET photovoltaïque et sous forme éolienne, hydrolienne, etc … Bref sous des formes qui sont à la fois renouvelables et non polluantes.
    Mais toujours avec le souci de rester sobres, car les ENR ne sont pas une source illimitée.
    Merci à l’Adèle de nous montrer qu’on peut réellement envisager le recours aux seules ENR pour produire l’électricité de ce pays … sous réserve d’être sobres. Par exemple si le parc automobile actuel bascule en tout électrique il est certain que les ENR ne suffiront pas à fournir !

    • Rv45

    Et bien maintenant pour ceux qui n’avait pas encore démarré de nombreuses actions soit pour réduire la consommation énergétique où pour développer de nouvelles sources de productions électriques c’est le moment. Vous avez le choix d’agir où de subir.

Le journaliste Thomas Blosseville, auteur du Nucléaire (presque) facile ! : « on peut légitimement se demander si le nucléaire est une solution pour le monde tel qu’il sera dans les prochaines décennies »

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