Paris (AFP) – Si les pays participant à la COP21 respectent leurs engagements, les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur de l’énergie vont continuer à croître mais à un rythme nettement inférieur, et même stagner dans certaines régions, selon l’Agence internationale de l’énergie.
« Les pays qui représentent la moitié de l’économie mondiale vont voir leurs émissions de gaz à effet de serre liées au secteur de l’énergie se stabiliser ou baisser d’ici 2030 », notamment aux Etats-Unis, en Europe, en Chine ou au Japon, indique mercredi l’AIE dans un compte-rendu spécial pour la COP21 de son panorama annuel de l’énergie, publié le mois prochain.
En 2014, les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’énergie ont atteint 38,2 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2, représentant les deux tiers des émissions totales de gaz à effet de serre. Elles devraient atteindre 41,9 Gt en 2030, soit une croissance de 0,5% par an, détaille l’AIE.
Cela s’explique par la baisse attendue de la croissance de la demande pour les énergies fossiles et l’augmentation de la part des énergies bas carbone. Cette part devrait atteindre un quart de l’ensemble du mix-énergétique, contre 20% actuellement.
Mais pour atteindre les objectifs que les pays se sont fixés dans leurs engagements dévoilés dans l’optique de la conférence internationale de Paris sur le climat (COP21), il faudra que le secteur de l’énergie investisse 13.500 milliards de dollars d’ici 2030, soit 840 milliards par an en moyenne, prévient l’agence.
Ces investissements devront être dirigés vers l’efficacité énergétique et les technologies bas carbone.
« L’industrie de l’énergie a besoin d’un signal clair et fort au sommet international de Paris. Dans le cas contraire, les investissements iront dans la mauvaise direction », insiste dans ce compte-rendu le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol.
L’AIE estime toutefois que « le secteur de l’énergie peut faire plus » pour réduire ses émissions, notamment en agissant plus sur l’efficacité énergétique de l’industrie, en fermant les centrales à charbon les moins efficaces ou en mettant fin aux subventions aux énergies fossiles.
L’Agence prévoit qu’en investissant trois mille milliards de dollars de plus d’ici 2030, le secteur de l’énergie atteindrait « plus tôt » son pic d’émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, les engagements nationaux doivent « améliorer leur clarté et leur consistance » et mettre en avant les moyens d’atteindre leurs ambitions, notamment via des objectifs mieux définis et mesurables, estime l’Agence.
© AFP
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