Berlin (AFP) – Greenpeace a confirmé mardi son intention de reprendre les actifs allemands dans le charbon du suédois Vattenfall pour les démanteler d’ici 2030, une initiative vraisemblablement sans grande chance de succès toutefois puisque l’ONG refuse de mettre la main à la poche.
Greenpeace, qui avait fait savoir début octobre être sur les rangs pour reprendre ces actifs situés à la frontière germano-polonaise et dont Vattenfall souhaite ardemment se défaire, va soumettre ce mardi à Citigroup, banque qui accompagne la vente, son plan officiel de reprise, a déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin Annika Jacobson, présidente de la branche suédoise de l’organisation écologiste.
Ce plan prévoit la création d’une fondation qui reprendrait les actifs de Vattenfall Allemagne, à savoir des mines de lignite et plusieurs centrales électriques fonctionnant au charbon. Cette fondation « s’assurera que la lignite reste enfouie et que les activités soient démantelées le plus vite possible, mais sans mettre en péril les structures sociales et l’approvisionnement énergétique », au plus tard d’ici 2030, a expliqué Mme Jacobson.
Greenpeace entrevoit « de nombreuses potentialités et possibilités » pour cette région de la Lusace, dont Vattenfall est l’un des plus gros employeurs et le tissu économique très ténu. Supervisée par la fondation, la reconversion de la région doit être « un processus participatif », selon l’ONG.
Le plan prévoit que Vattenfall lui-même, 100% aux mains de l’Etat suédois, apporte le capital pour constituer la fondation, et que les coûts de reconversion et de démantèlement des centrales et des mines, estimés à 2 milliards d’euros, soient supportés par la Suède et les pouvoirs publics allemands – l’Etat fédéral et les deux Etats régionaux concernés, le Brandebourg et la Saxe.
« Il faut une volonté politique des gouvernements », a plaidé Mme Jacobson, mais les chances ne sont pas mauvaises pour cela, estime-t-elle, étant donné que « le contribuable devrait passer à la caisse de toute façon pour cela », du fait des coûts pour la santé et le climat de l’exploitation du lignite.
« Les coûts pour la société seraient de loin supérieurs à n’importe quel bénéfice qu’un opérateur pourrait faire » en continuant à faire marcher les mines et les centrales, argue l’ONG, qui en appelle au sens des responsabilités des pouvoirs publics.
Vattenfall avait indiqué vouloir au moins prendre en considération l’intérêt de Greenpeace, mais le modèle proposé est peu susceptible de susciter l’enthousiasme du groupe ni des responsables politiques allemands, qui ont promis de soutenir le maintien de l’emploi dans la Lusace.
Deux autres candidats sont supposément sur les rangs, les groupes d’énergie tchèques CEZ et EPH.
© AFP
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