Paris (AFP) – Le rythme actuel de développement de l’éolien en France n’est pas suffisant pour que cette énergie atteigne les objectifs fixés d’ici 2020, selon le panorama de l’électricité renouvelable publié lundi par les gestionnaires du réseau d’électricité RTE, Erdf et l’Adeef avec le Syndicat des énergies renouvelables.
Au 30 juin 2015, le parc éolien terrestre représentait une capacité de 9.800 mégawatts pour un objectif de 19.000 mégawatts dans cinq ans, détaille ce panorama, qui constate que « le rythme actuel de raccordement ne parait pas suffisant ».
Or à ce jour, un peu moins de 7.300 MW sont en attente de raccordement sur le réseau électrique, ultime étape avant leur mise en service.
Le secteur a en effet été pénalisé par la lenteur de développement des projets et par l’incertitude juridique autour du tarifs de rachat bonifié auquel les producteurs vendent l’électricité verte à EDF.
A l’inverse, le solaire a connu un développement qui a poussé le gouvernement à revoir à la hausse cet été l’objectif initialement fixé à 5.400 MW. Désormais, la France vise 8.000 MW, pour un parc actuel de 5.700 MW et 1.880 MW en attente de raccordement.
De même l’hydroélectricité est déjà quasiment au niveau prévu dans cinq ans, proche des 30.000 mégawatts.
Globalement, si on considère le parc actuel et les projets en attente de raccordement, la France aura atteint 95,5% de son objectif global pour 2020, selon les chiffres de ce panorama.
Au 30 juin, la France (hors outre-mer) disposait de 42.600 MW de capacités électriques renouvelables installées (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse), qui ont assuré 19,3% de la consommation de courant du pays entre le 1er juillet 2014 et le 30 juin dernier.
La loi sur la transition énergétique adoptée cet été a fixé de nouveaux objectifs en matière d’énergies renouvelables. Elles devront couvrir en 2030 40% de la consommation d’électricité.
Les objectifs par source d’énergie renouvelable doivent être précisés dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie encore en discussions entre le gouvernement et les acteurs du secteur.
© AFP
3 commentaires
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Danyv
En quoi la France n’est-elle pas à la traîne ?
sclérosée par nos politiciens véreux de tout bords, rien ne se passera d’intelligent chez nous.
Oskar Lafontaine
L’éolien suscite des réactions d’opposition que le photovoltaïque ne déclenche pas. Il est donc normal, indépendamment même de l’action pernicieuse du lobby immonde et criminel du nucléaire que l’éolien souffre d’un certain retard par rapport à des objectifs plus politiques que techniques.
En fait il y avait bien une rivalité au moins technique entre l’éolien et le photovoltaïque et c’est ce dernier qui est en train de gagner la partie, le nucléaire pour sa part, totalement hors course, étant déjà en voie d’abandon.
C’est en cette année 2015 que le basculement en faveur du solaire s’est concrétisé et les nouveaux projets, réalisables dans les 18 mois qui viennent, annoncent maintenant des prix de l’électricité produite en photovoltaïque, inférieurs, même si c’est de peu, à ceux proposés par l’éolien. Comme cette tendance ne peut que se poursuivre, l’avenir de la fourniture d’électricité appartient donc au solaire bien plus qu’à l’éolien, et indirectement cela condamne les réseaux électriques à la régression sinon même à leur disparition. Ce qui en surprendra plus d’un.
Jacques ALLIER
C’est encore pire pour l’énergie solaire. Je ne parle pas de la production directe d’électricité par conversion photoélectrique mais de conversion photothermique à haute température.
Sur ce sujet la France et ses chercheurs, ne connaissent absolument pas les travaux faits par le laboratoire de Marcel PERROT à Alger et replié en 1962 à Marseille.