Londres (AFP) – Royal Dutch Shell a annoncé lundi l’arrêt de ses forages controversés au large de l’Alaska, après une première série d’explorations jugée décevante par le géant pétrolier anglo-néerlandais.
Le président américain Barack Obama avait provoqué la colère des écologistes en autorisant en mai Shell à forer sous la mer des Tchouktches dans l’Arctique. Mais après moins de deux mois de forage, Shell a estimé que le résultat de l’exploration n’était pas assez concluant pour pousser davantage les recherches.
La major pétrolière a expliqué avoir creusé « jusqu’à une profondeur de 6.800 pieds » (environ 2.070 mètres) son puits « Burger J », situé à environ 240 km au large de la petite ville de Barrow en Alaska (extrême nord-ouest des États-Unis).
« Shell continue de reconnaître un potentiel d’exploration important dans ce bassin » pétrolifère d’une taille équivalente à la moitié de celui du Golfe du Mexique (sud-est des États-Unis), « et cette zone devrait à terme revêtir une importance stratégique pour l’Alaska et les États-Unis », a déclaré le groupe dans un communiqué.
« Toutefois, le résultat de l’exploration est clairement décevant pour cette partie du bassin », a-t-il ajouté.
Le groupe va donc « cesser toute nouvelle exploration au large de l’Alaska dans l’avenir immédiat ». « Cette décision reflète à la fois le résultat du puits Burger J, les coûts élevés associés au projet et l’environnement de régulation difficile et imprévisible au niveau fédéral pour le large de l’Alaska. »
Shell avait débuté fin juillet ses opérations de forage dans cette zone, après avoir reçu le feu vert du président Obama, ce qui avait provoqué la colère d’organisations écologistes, Greenpeace dénonçant d' »immenses risques pour les populations de l’Arctique, la faune et notre climat ».
Le président américain avait défendu cette décision fin août avant un voyage dans la région, expliquant que l’économie américaine devait « encore s’appuyer sur le pétrole et le gaz », tout en promettant des « règles les plus exigeantes possibles » pour éviter toute pollution, cinq ans après une marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique.
Shell a précisé qu’elle enregistrerait « des charges financières » liées à ce retrait, qui seront détaillées lors de la présentation de ses résultats financiers le 29 octobre. La compagnie a simplement souligné que son activité en Alaska pesait quelque 3 milliards de dollars dans son bilan et qu’elle devrait payer environ 1,1 milliard de dollars aux sous-traitants en vertu d’engagements préalables.
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4 commentaires
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Oskar Lafontaine
Trop cher, trop dur, et sans intérêt. Manifestement Shell croyait encore à un relèvement, au moins de 20%, du cours du baril de pétrole, en lançant ce premier forage en Mai 2015. Mais, les espoirs nés au printemps avec la timide remontée du cours du baril, n’ont pas résisté aux incertitudes sur La Chine, dès lors le pétrole éventuellement extrait, même en quantité importante et pas avant trois à cinq années au mieux, aurait été trop au-dessus des cours du marché et donc, produit à pertes. Il fallait mieux stopper les frais de suite. Sage décision.
C’est également là, stopper les frais de suite, ce qu’il aurait été judicieux de faire, en France avec le chantier de l’EPR de Flamanville quand toute la complexité se révéla clairement et que et des obstacles imprévus, surgirent, dès 2010 donc.
La sagesse c’est parfois aussi de savoir renoncer.
chaumien
Cessons nos inepties avant que ça nous pète à la figure.Messieurs les théoriciens, vous n’êtes pas des dieux; sachez- le!
Daniel Jagline
Et dire qu’ils nous annonçaient il n’y a pas si longtemps, les sous-sol de ces profondeurs comme le nouvel « Eldorado » du pétrole, au point que certain éminent spécialiste raillaient la fin du pétrole grâce à ces nouvelle zones, ce n’est heureusement pas le cas, mais si jamais ils y avaient trouvé un peu d’espoir, je n’ose imaginer !
joyeux francoise
OUF OUF OUF!!monde de fous de pouvoir et d argent!!