Une transition vers 100% d’énergies renouvelables compétitive et créatrice d’emplois

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Une éolienne dans la région de Jamanwada Vaoyr, le 27 juin 2015 en Inde © AFP/Archives Sam Panthaky

Paris (AFP) – Renoncer totalement aux énergies fossiles d’ici à 2050 au profit des énergies renouvelables créerait des millions d’emplois dans le monde et serait compétitif en termes de coûts, affirme Greenpeace dans un rapport paru lundi.

« L’investissement nécessaire » pour parvenir à 100% d’énergies renouvelables « est plus que couvert par les économies futures », écrit l’ONG dans ce document réalisé avec le Centre aérospatial allemand et intitulé « Energy (R)Evolution 2015 – 100% renewable energy for all » (100% d’énergies renouvelables pour tous).

Le scénario « Energy (R)Evolution » prévoit l’abandon le plus rapidement possible du charbon, du pétrole, du gaz et du nucléaire pour parvenir à 100% d’énergies renouvelables en 2050. Cette transition nécessite des investissements de 1.600 milliards de dollars (1.400 milliards d’euros) par an d’ici là, estime le rapport, soit l’équivalent du PIB annuel de la Corée du Sud ou de l’Australie.

« Les industries solaire et éolienne sont arrivées à maturité et sont compétitives avec le charbon en termes de coût. Il est très probable qu’elles dépasseront l’industrie du charbon en termes d’emplois et de fourniture d’énergie dans la décennie à venir », estime le principal auteur du rapport, Sven Teske, de Greenpeace, dans un communiqué.

Environ 80% de l’énergie produite dans le monde provient de combustibles fossiles, rappelle le rapport.

A court terme, les technologies nécessaires pour les énergies renouvelables « augmentent légèrement le coût de la production d’électricité », relève le texte.

Mais « dans quelques pays, comme la Chine et l’Inde, le scénario Energy (R)Evolution est économique dès le départ et meilleur marché que les sources d’énergie conventionnelles d’ici à 2020 », affirme-t-il.

Et avec l’augmentation prévue du prix des énergies conventionnelles (charbon, gaz, pétrole…), le coût des renouvelables « sera économiquement favorable dans toutes les régions du monde d’ici à 2030 », affirme le rapport.

Selon ses auteurs, le passage à 100% d’énergies renouvelables aboutira à la création de millions d’emplois.

D’ici à 2030, le secteur de l’énergie solaire, par exemple, « pourrait employer autant de personnes que l’industrie du charbon aujourd’hui, plus de 9,5 millions ».

Selon le rapport, toujours d’ici à 2030, le nombre d' »emplois dans le secteur éolien sera multiplié par dix, passant de 700.000 actuellement à plus de 7,8 millions – deux fois plus que dans les industries du pétrole et du gaz combinées ».

L’accord espéré à la conférence de Paris sur le climat à la fin de l’année « doit donner une vision à long terme pour éliminer le charbon, le pétrole, le gaz et l’énergie nucléaire d’ici au milieu du siècle, pour atteindre l’objectif de 100% de renouvelables, avec une énergie accessible à tous », estime le directeur exécutif international de Greenpeace, Kumi Naidoo, dans le communiqué.

© AFP

4 commentaires

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    • Oskar Lafontaine

    C’est plus que vraisemblable, et même bien plus tôt qu’en 2050 seulement, mais c’est plutôt l’inverse qu’il conviendrait d’essayer de prévoir : que se passerait-il si l’on continuait à utiliser les énergies fossiles et carbonées en plus de l’horrible et apocalyptique nucléaire ? Et bien ce serait notre anéantissement presque général, et bien avant 2050 d’ailleurs.
    Parce que dans ce cas les événements climatiques ravageurs gagneraient en fréquence et intensité, se muant en une suite ininterrompue de catastrophes condamnant irrémédiablement l’Humanité à une régression, en nombre au moins, et régression qui durerait largement plus de mille ans, selon les calculs et prévisions pourtant les plus optimistes.
    Surtout la poursuite, devenue à notre époque économiquement insensée du nucléaire, quinze années de plus seulement, déclencherait, avec une certitude mathématique, des catastrophes atomiques majeures et d’ampleur aux conséquences planétaires, du fait d’une part du vieillissement des installations, d’autre part de la perte de compétences des personnels en charge, enfin et surtout en conséquence des multiples conflits allumés aux quatre coins de la planète et qui ne feront que croître en intensité, comme et avec les températures, exposant même les zones condamnées d’office, et où ces engins infernaux avaient été construits, en des temps bien plus calmes et sans que leurs constructeurs, naïfs et optimistes, aient seulement pu imaginer qu’elles deviendraient un jour, pour certaines, des lieux de combats acharnés.

  • […] D’après un article paru sur goodplanet.info, […]

    • John doe

    Et les avions, ils voleront comment? Et les bateaux, ils avanceront comment?