Paris (AFP) – La CFDT Transports environnement a réclamé jeudi des « mesures d’urgence » après un rapport officiel sur les risques pour la santé des travailleurs du métro et des gares souterraines où les particules fines sont en concentration plus élevées qu’à l’extérieur.
Dans son travail publié mercredi, l’Agence nationale en charge de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) conclut à « l’existence d’un risque sanitaire respiratoire et cardiovasculaire » pour les travailleurs des enceintes ferroviaires souterraines régulièrement exposés. Elle invite à des « mesures de prévention » et de réduction des expositions.
« L’Anses confirme ce que dit la CFDT Transports Environnement depuis 12 ans », son rapport doit « enfin contraindre les pouvoirs publics et les directions d’entreprises de mettre en place des mesures d’urgence », écrit la fédération dans un communiqué.
Elle demande également au gouvernement d' »immédiatement abroger le décret autorisant les salariés des entreprises à être exposés à un taux de microparticules cent fois plus élevé que pour les usagers » à l’air libre.
De son côté, SUD-RATP se dit également « conforté » par le rapport de l’Anses et appelle la régie des transports parisiens à « réduire la pollution aux particules dans ses tunnels ».
Pour y arriver, le syndicat demande à la RATP de développer le freinage électrique et d’améliorer les systèmes de ventilation, ainsi que le nettoyage des voies et matériels.
Selon l’Anses, les mesures réalisées depuis le début des années 2000 dans les enceintes ferroviaires souterraines en France montrent des concentrations de particules fines de type PM10 (inférieures à 10 microns soit 0,01 millimètre) « très supérieures » à celles dans l’air extérieur.
Ces particules riches en métaux proviennent essentiellement de l’usure du matériel roulant, en particulier de la friction des freins sur les roues des rames et du contact entre les roues des wagons et les rails.
Leur toxicité est encore « peu documentée », relève l’agence mais une exposition chronique entraîne « probablement » une « inflammation des voies respiratoires » et « des effets délétères sont attendus sur la santé cardiovasculaire et respiratoire ».
Interrogée par l’AFP, la RATP explique que les mesures demandées par l’Anses « sont déjà mises en oeuvre ou en cours » pour « réduire de façon drastique les émissions » et qu’une étude épidémiologique montre qu’on ne constate pas plus de maladies chez nos agents en souterrains par rapport aux autres ».
Selon Sophie Mazoué, responsable des questions d’environnement à la RATP, « plus de 95% des rames disposent d’un freinage électrique » en complément du freinage mécanique et plus de 125 millions d’euros d’investissements ont été programmés depuis 2004 – et jusqu’en 2018 – pour développer et moderniser les systèmes de ventilation.
A la SNCF, Alain Krakovitch, patron du réseau Transilien, dit pour sa part particulièrement surveiller « la maintenance de (ses) installations (d’évacuation de l’air) » et évoque « des recherches en cours sur la poussière générée par le freinage ».
© AFP
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Alais La Ferté
Quid des effets sur les voyageurs ? Je soulevai le problème de l’atmosphère dès 1989 {enquête publique METEOR} où je fus considéré tel un extra-terrestre, le problème étant considéré inexistant !
Y a t-il loi du silence afin d’éviter toute panique pouvant dégénérer en baisse de la fréquentation ?