Le réchauffement climatique sur une trajectoire « bien supérieure » à 2 degrés

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Des véhicules lors d'un jour de brouillard à Pékin, le 23 juin 2015 © AFP/Archives Str

Bonn (AFP) – Les objectifs de réduction des gaz à effet de serre annoncés jusqu’à présent au niveau mondial aboutiraient à un réchauffement climatique « bien supérieur à 2 degrés », limite fixée par l’ONU, selon une étude publiée mercredi à Bonn.

Le monde est toujours sur la trajectoire d’une hausse de 2,9 à 3,1 degrés d’ici à 2100, affirme Climate Action Tracker (CAT), un organisme regroupant quatre centres de recherche, dans cette étude dévoilée en marge de nouvelles négociations en vue de la conférence de Paris sur le climat.

Les engagements de réduction soumis par les gouvernements à l’ONU « conduisent à des émissions mondiales bien supérieures aux niveaux nécessaires pour contenir le réchauffement à 2 degrés » par rapport à l’ère préindustrielle, note-t-il.

La conférence de Paris sur le climat en décembre a pour objectif de sceller un accord universel pour limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés. Selon les scientifiques, un réchauffement au-delà de cette limite aurait des conséquences irréversibles.

Au 1er septembre, 56 pays, responsables d’environ 65% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), à l’origine du réchauffement climatique, avaient remis leurs objectifs de réduction d’émissions à l’ONU.

Pour limiter la hausse des températures à 2 degrés, « les gouvernements doivent renforcer sensiblement » leurs objectifs: « ils doivent réduire collectivement les émissions mondiales de 12 à 15 gigatonnes d’équivalent CO2 supplémentaires d’ici à 2025, et de 17 à 21 GtCO2eq d’ici à 2030 », selon l’étude.

Les émissions de gaz à effet de serre sont actuellement d’environ 50 gigatonnes d’équivalent CO2 par an.

Si les ambitions à l’horizon 2030 étaient maintenues à leur niveau actuel, « contenir le réchauffement sous les 2 degrés pourrait devenir infaisable » et le limiter à 1,5 degré serait « hors d’atteinte », estime Bill Hare, membre d’un des centres de recherche de Climate Action Tracker, dans le communiqué.

Analysant 15 engagements nationaux (représentant 64,5% des émissions mondiales), Climate Action Tracker en a jugé sept « inadéquats » (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande, Singapour, Corée du Sud, Russie), six « moyens » (Chine, Union européenne, Mexique, Norvège, Suisse, Etats-Unis) et seulement deux « suffisants » (Ethiopie, Maroc).

« La plupart des gouvernements qui ont déjà soumis leur engagement (de réduction des GES) doivent revoir leurs ambitions à la lumière de l’objectif mondial et, dans la plupart des cas, ils devront les renforcer. Ceux qui travaillent toujours sur leurs objectifs doivent faire en sorte qu’ils soient aussi ambitieux que possible », a souligné Niklas Höhne du NewClimate Institute, un autre centre de recherche membre de CAT.

Les dix principaux émetteurs de gaz à effet de serre qui n’ont pas encore annoncé leurs objectifs sont l’Inde, le Brésil, l’Iran, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, la Thaïlande, la Turquie, l’Ukraine et le Pakistan. Ils sont responsables au total de 18% des émissions mondiales.

 

© AFP

5 commentaires

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    • François KNEIDER

    Pourtant il existe des solutions, pouvant généré plus de 30% mouvement mécaniques ou électricité, sans augmentations des consommations des énergies fossile et/ou nucléaires…
    • Recycleur des Calories des Centrales Thermoélectrique. < http://kneider1.blogspot.fr/
    • Recycleur d’énergie pour moteur à combustion interne (KNEIDER). < http://recycleure.blogspot.fr/
    • Climatiseur construit avec un recycleur d’Energies. < http://kneiderclim.blogspot.fr/

    • Oskar Lafontaine

    Le pire est à venir et les mesurettes contenues dans les vagues promesses envisagées par les trop rares pays qui se sont engagés du bout des lèvres n’y changeront plus rien, d’où l’inutilité de cette conférence et même sa nuisance en raison de l’augmentation des rejets de GES que sa tenue va inévitablement entraîner. Car plus on s’agite, plus on voyage, et plus on rejette de GES.
    De plus la mise en production de nouveaux champs gaziers découverts en Méditerranée orientale par exemple, ne peut qu’aggraver encore plus la situation, il serait plutôt judicieux de prévoir au Moyen Orient, zone ensoleillée s’il en est, le recours systématique au solaire, en tout état de cause devenu moins chers à utiliser, et qui le devient chaque année qui passe encore moins, que la barbare combustion du gaz des champs gaziers, enfoui en profondeur depuis des millions d’années, pour produire de l’électricité, de plus les zones désertiques aptes à recevoir des capteurs solaires, ne font pas vraiment défaut dans ce Moyen Orient non plus.
    Enfin les rejets « naturels », puisque non directement anthropiques, de méthane cette fois, 25 fois plus piégeurs de payons infra rouges, cause du réchauffement, que le CO² par molécule, ont pris, depuis quelques années seulement, le relais du CO² dont la faible augmentation en un siècle et demi a pourtant suffit à commencer à déclencher la fonte de ce méthane gelé du fond des mers comme du permafrost des zones arctiques, phénomènes que même un arrêt total, quasi immédiat et donc inenvisageable, des rejets de CO² ne saurait plus stopper en moins de plusieurs décennies et même siècles.
    On ne peut plus, au stade où l’on en est arrivé, qu’imaginer, pour un refroidissement rapide de l’atmosphère, que le recours à des techniques de science fiction, sans doute encore hors de notre portée technique, comme un bouclier placé entre le soleil et la Terre pour nous protéger des rayons solaires, ce qui demeure très et certainement bien trop, utopique.
    La Terre est donc appelée à voir sa population humaine, tout comme celles animale et botanique, sérieusement fondre dans les décennies qui viennent et retomber au quart sinon moins encore, de ce qu’elles sont actuellement, et bien avant la fin du siècle en cours.

    • Nathalie

    évidemment, tant qu’aucun décideur n’acceptera de s’attaquer aux vrais raisons de cette catastrophe annoncée, parce que ce n’est pas gentil pour les abrutis qui contribuent à détruire le monde, on ira droit au mur. Une autruche n’enfouit pas sa tête dans le sable pour ne pas voir le danger, elle fait ce qu’il faut pour ne pas mourir. Il n’y a que les humains pour être assez cons pour faire semblant de ne pas voir…