Tokyo (AFP) – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a souligné dans un rapport publié cette semaine le manque de préparation du Japon pour faire face à l’accident de Fukushima, du fait d’une confiance aveugle dans les technologies nucléaires.
En préambule de ce document d’analyse sur « les causes et conséquences » de la catastrophe de mars 2011 dans le nord-est de l’archipel, Yukiya Amano, directeur général de l’AIEA, déclare que le « facteur majeur qui a contribué à l’accident a été le postulat largement répandu au Japon selon lequel les centrales nucléaires de ce pays étaient si sûres qu’un accident de cette ampleur était tout simplement impensable ».
« Les exploitants des centrales nucléaires adhéraient (à ce postulat) et ni les organismes de réglementation ni le gouvernement ne le remettaient en question. Par conséquent, en mars 2011, le Japon n’était pas suffisamment préparé à faire face à un accident nucléaire grave », poursuit-il.
Ainsi évoque-t-il « certaines défaillances du cadre réglementaire »: « plusieurs organismes se partageaient les responsabilités et on ne savait pas toujours très bien qui était responsable de quoi ».
Le système a depuis été réformé « pour qu’il soit davantage conforme aux normes internationales ». Dotée de « responsabilités plus claires et de pouvoirs renforcés », l’autorité nucléaire nippone a changé de nom, de forme et de statut en 2012, en raison de liens antérieurs trop étroits avec le pro-nucléaire ministère de l’Industrie (Meti).
« La conception des centrales, les dispositions concernant la préparation et la conduite des interventions d’urgence et la planification de la gestion d’un accident grave laissaient aussi un peu à désirer », relève M. Amano en présentant ce rapport de plus d’un millier de pages, qui compile le travail de 180 experts de 42 pays.
Par exemple, il n’avait pas été envisagé que l’alimentation électrique puisse être coupée « pendant plus qu’un court laps de temps », ou que « plusieurs réacteurs d’une même installation se trouvent en situation de crise au même moment ».
Ces propos ne sont toutefois pas nouveaux et les défaillances du Japon ont déjà été soulignés dans plusieurs rapports étrangers et japonais.
A l’aune du désastre de Fukushima, des normes plus sévères ont été instaurées afin de rendre les centrales nucléaires plus aptes à faire face à une catastrophe naturelle, un attentat terroriste ou un crash d’avion.
Un premier réacteur – Sendai 1, sur l’île méridionale de Kyushu – a été remis en service le 11 août en conformité avec cette nouvelle réglementation. Il est actuellement le seul sur les 48 du pays.
Malgré le durcissement des conditions de sûreté, les organisations antinucléaires ont dit leur inquiétude face à une relance qui, selon elles, fait fi des risques sismiques et volcaniques dans cette région du sud-ouest de l’archipel où un deuxième réacteur pourrait être relancé en octobre.
© AFP
3 commentaires
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gweltaz lagatu
Et pourtant on continue a construire ces monstres,quelle egoisme pour les generations futures!!!
Oskar Lafontaine
Ce n’est pas vraiment une information, tout juste une constatation que l’on peut très bien étendre à la situation d’irresponsabilité totale, complète et absolue qui règne en France, sur cette problématique, et à tous les niveaux puisque les nucléocrateux en charge de ces problèmes, y font preuve d’un optimisme, béat et indécrottable, du ministre au technicien de surface en passant par tous les conseilleurs, quand ce n’est pas d’une ignorance crasse de la question nucléaire dans son ensemble, ainsi Sarkozy et son conseiller au-dessous de tout sur cette question du nucléaire, Alain Minc.
L’ASN notamment, sensée contrôler, est dotée d’un personnel, venu du monde perdu et irresponsable du nucléaire, soit d’EDF, d’Areva, du CEA, ils sont plus que favorables à cette technologie criminelle et par conséquent cul et chemise, avec ceux qu’ils doivent contrôler,leurs anciens collègues et complices.
L’accident nucléaire gravissime ne sera jamais celui que l’on attend et auquel on s’est préparé, Fukushima n’a rien eu à voir avec Tchernobyl et le troisième accident monstrueux que le destin nous réserve et nous prépare, en aura encore moins à voir avec ces deux là.
Il ne fallait surtout pas ouvrir cette boite de Pandore du nucléaire, un point c’est tout, car l’accident nucléaire n’est jamais celui que l’on attend.
Le pire cependant, restant que l’électronucléaire, ne tient aucune de ses promesses fallacieuses étant par exemple devenu le moyen le plus onéreux, le plus long et complexe jamais mis en oeuvre pour fournir de l’électricité et, bien évidemment tout en demeurant, le plus dangereux de tous.
essicetefo
A votre avis qu’est-ce qu’est le plus grave ? AZF en France à Toulouse chez nous (les meilleurs), le tsunami (pour lequel le Japon est très préparé), ou l’accident du réacteur de Fukushima ?
Sans rire, si vous me mettez au pied du mur et me demandez de choisir d’être dans l’une des 3 situations, je n’hésite pas une seconde, je vais à Fukushima : exposition faible pendant l’accident, existence de mécanismes de sûreté ayant fonctionnés pour limiter les rejets, niveaux d’exposition rémanents dans la gamme des expositions « naturelles » et « médicales » et cerisiers en fleurs au printemps. zéro mort zéro blessé et effets à long terme définitivement indétectables. On aimerait que tous les accidents et toutes les guerres présentent un tel bilan.
Le problème vient des nucléocrates (pro et anti) qui exploitent le filon, et de ce qu’ils appellent la gestion postaccidentelle. Celle-ci ressemble aux saignées prescrites par les médecins des plus scabreux au 18ème Siècle. Heureusement, avec le temps la saignée a disparu, mais il y a toujours de drôle de médecins…