Fessenheim: une panne entraîne l’arrêt inopiné d’un réacteur

Fessenheim

Une vue sur la centrale nucléaire de Fessenheim, en Haut-Rhin, le 18 mars 2014 © AFP/Archives Sebastien Bozon

Strasbourg (AFP) – Le réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) s’est arrêté de manière inopinée vendredi matin, à la suite d’une panne dont l’origine était inconnue dans l’immédiat, a-t-on appris auprès de la direction de la centrale.

« L’arrêt automatique du réacteur numéro un est intervenu vendredi matin peu après 9 heures », a-t-on indiqué de même source, confirmant des informations de la radio France Bleu Alsace. Selon les premiers éléments, il s’agit d’une panne sans gravité, a précisé la direction.

« Le système de protection du réacteur a généré l’arrêt » de la tranche numéro un, et « des équipes se trouvent sur place » pour déterminer l’origine de la panne et établir un diagnostic, a-t-on ajouté de même source.

Le réacteur numéro deux restait en revanche couplé au réseau et continuait à fonctionner normalement.

Mise en service en 1977 avec deux réacteurs de 900 mégawatts chacun, Fessenheim est la doyenne des centrales nucléaires françaises.

Le président François Hollande s’est engagé à ce qu’elle soit fermée « à l’horizon de la fin du quinquennat ».

 

© AFP

2 commentaires

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    • Oskar Lafontaine

    Confirmation du mauvais état général dans lequel se trouve cette centrale, et, si l’arrêt définitif n’est pas rapidement décidé, c’est un accident très grave qui menace de s’y produire.
    La « police de la pensée » du nucléaire et son bras armé l’ASN peuvent bien nous inonder de communiquer rassurants, on sait bien qu’ils mentent, ils ont en effet, toujours menti.
    La « sécurité du nucléaire », ce n’est qu’une formule creuse, parce qu’ il y a rien derrière, le nucléaire c’est au contraire une ‘insécurité totale, intrinsèque, systématique et permanente », seulement dissimulée par le mensonge, non moins systématique.

    • Oskar Lafontaine

    Chacun devrait pouvoir comprendre que tout arrêt d’un réacteur nucléaire, inopiné ou pas, a un coût financier non négligeable et qu’il se chiffre au minimum en centaines de milliers d’euros. Et d’abord, avant frais de remise en état, parce que la remise en route d’un réacteur arrêtée, pour des raisons techniques liées au nucléaire lui-même, prend au moins deux jours pour parvenir à la puissance maximum théorique, et que pendant tout ce temps, il y a perte de production.
    Dans ces conditions la rentabilité de l’exploitation d’un tel réacteur, affecté de pannes à répétition, n’est plus assurée du tout, d’autant que l’électricité produite se vend, avec la concurrence des renouvelables, toujours de moins en moins cher, et donc aussi de plus en plus loin de son prix de revient réel, toutes charges incluses, coût, en février 2014, établi à 59,80 euros du mégawattheure produit, par la Cour des comptes, et coût depuis certainement encore monté, puisque rien qu’en trois ans de 2010 à 2013, il avait déjà grimpé de 20%. On ne voit pas pourquoi, cette montée des coûts, liée avant tout aux pannes accrues en nombre et temps d’arrêts, conséquence du vieillissement, ne se serait pas poursuivie. Quant aux prix de vente de l’électricité en Europe, il suffit de consulter tous les jours, sur Internet ou dans un journal économique, les cours en Bourse de l’électricité, donnés en euros par mégawattheure, pour constater qu’ils sont très largement au-dessous de 60 euros du mégawattheure, au mieux et pas souvent, autour de 40 euros seulement. Dans ces conditions EDF ne peut plus que différer les travaux d’entretien sur ses réacteurs et minorer comptablement les coûts, à provisionner, de démantèlement et d’enfouissement des déchets. D’ailleurs EDF a terminé son année comptable 2014 dans le rouge, dissimulé grossièrement par un emprunt de plus, et de plusieurs milliards, donc EDF vit à crédit, et chaque nouvelle panne, aggrave son déficit, si bien que la seule solution raisonnable c’est l’arrêt des réacteurs les plus anciens, et pas seulement celui des deux de Fessenheim.
    Cet arrêt de Fessenheim, annoncé par Hollande depuis avant son élection, n’est donc pas un souhait politique pour caresser quelques écologistes dans le sens du poil, mais bien plutôt une nécessité financière de base, anticipée par EDF elle-même depuis plusieurs années et reprise par Hollande dans une perspective politique.