Dégagement de fumée dans la nuit à la centrale nucléaire de Flamanville

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Le site de construction d'un troisième EPR à Flamanville, le 19 février 2014 © AFP/Archives Charly Triballeau

Saint-Lô (AFP) – Un dégagement de fumée non radioactive s’est produit dans la nuit de mardi à mercredi à l’intérieur de la centrale nucléaire de Flamanville entraînant le déclenchement pendant quelques heures d’un plan d’urgence interne (PUI), selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Le « dégagement de fumée a été détecté » à 1h35 et le PUI déclenché à 2h30, selon EDF. Mais « l’absence de feu a été confirmée à 3H20 » selon EDF et le plan a été levé à 6h10, selon l’ASN. La fumée n’était pas radioactive et non visible de l’extérieur, selon le gendarme du nucléaire.

Dans le cadre du PUI, 80 personnels d’astreinte EDF de Flamanville se sont rendus à la centrale en renfort de la cinquantaine d’agents déjà présents, a précisé EDF. L’ASN a parallèlement « gréé son centre d’urgence national » comme le veut la procédure en cas de PUI, mobilisant une quinzaine de personnes d’astreinte.

Le déclenchement de ce type de procédure est relativement peu fréquent. Les derniers « gréements du centre d’urgence national » de l’ASN datent de mai 2015 pour un incident à la centrale de Cattenom, mars 2014 pour l’intrusion de militants de Greenpeace à Fessenheim (Haut-Rhin), et juillet 2013, également pour l’intrusion de militants, au Tricastin (Drôme), selon l’ASN.

Mais « ce n’est pas parce que un PUI est déclenché que l’événement est grave. C’est une précaution », a-t-on souligné à la direction d’EDF Flamanville.

Ni EDF ni l’ASN ne savaient encore à quel niveau cet événement serait classé sur l’échelle des incidents nucléaires qui part de zéro et va jusqu’à 7. L’incident de Cattenom avait été classé 1.

L’incident de Flamanville s’est produit sur le réacteur 2 de la centrale qui en compte deux. Celui-ci était à l’arrêt pour maintenance. Le réacteur 1 fonctionne normalement, a précisé EDF.

« Ce dégagement de fumée (…) a eu lieu lors de la remise en service du système de chauffage d’un circuit de traitement des effluents. Ce dernier, rempli d’eau non radioactive, était alors en test », indique EDF.

 

© AFP

3 commentaires

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    • Oskar Lafontaine

    Encore une fois, la police de la pensée du nucléaire se chargeant de donner le « là » en balisant l’information sur le modèle « circulez, il n’y a rien à voir », la montagne radioactive, pourtant bien visible et dangereuse, accouchera d’une souris.
    Il faudrait plutôt s’interroger sur ces « petites mains du nucléaire » non salariées d’EDF, et qui font le sale boulot, dangereux et ma

    • Robert BIGEAT

    La police de la pensée du nucléaire vient encore de sévir dans le cas de deux incidents sur deux réacteurs nucléaires, celui de Flamanville (pas l’EPR en construction qui n’est pas prêt de diverger, mais un ancien) et un autre à Fessenheim, aujourd’hui 28 août 2015, ce matin vers 9 heures.
    Cette police de la pensée du nucléaire nous fournit les avis de l’ASN, or ces avis n’ont strictement aucune valeur puisque l’ASN est cul et chemise avec le lobby du nucléaire dont elle est un membre très actif. Sa prétendue « indépendance de jugement » n’est que du vent, puisque son personnel vient de chez EDF, de chez Areva, ou du CEA, et est accro à mort au nucléaire, ce qui se vérifie très vite quand on discute avec ces gens, qui n’ont jamais fait que changer de casquette en entrant à l’ASN sans modifier ce qu’il y a dans la tête elle-même, juste sous la casquette.
    Pour Fessenheim l’antiquité nucléaire qui y sévit, ne fonctionne plus qu’entre eux pannes, lesquelles pannes sont multipliées par l’obligation où EDF se trouve de ralentir (moduler) la puissance de ces réacteurs de plus en plus souvent, chaque semaine, pour tenir compte de la mévente de l’électricité qu’ils produisent parfois encore. Or la modulation fatigue ces fragiles antiquités, d’où les pannes à répétition et le combustible nucléaire qui vieillit prématurément contrarié qu’il est par ces multiples changements de régime.
    Fessenheim ne rapporte plus rien, en euros, à EDF mais lui coûte au contraire, d’ailleurs, et rien qu’en 2014 le bilan comptable d’exploitation du parc de 58 réacteurs est négatif, dans le rouge, en partie à cause de Fessenheim, et il a fallu couvrir par un emprunt de plus de plusieurs milliards d’euros.
    Il serait grand temps de stopper définitivement ces deux réacteurs avant qu’un incident grave ne s’y produise, ou au moins pour limiter les pertes financières d’EDF.

      • hueho

      On notera quand même le plus que plusieurs qui revient donc à plusieurs.