Vague de migrants: la Grèce dépêche des renforts policiers sur l’île de Kos

Kos

Des migrants afghans se lavent près d'un hôtel abandonné où ils ont trouvé refuge, le 27 mai 2015 sur l'île grecque de Kos © AFP ANGELOS TZORTZINIS

Kos (Grèce) (AFP) – La Grèce a dépêché des renforts policiers et prépare l’envoi d’un navire-hôtel sur l’île de Kos, en mer Egée, débordée par l’afflux de plus de 7.000 migrants et réfugiés, principalement originaires de Syrie et d’Afghanistan, afin d’éviter de nouveaux incidents.

Quarante policiers des forces anti-émeute grecques (MAT) sont arrivés mardi soir, après un appel à l’aide du maire de l’île qui a averti que « le sang risquait de couler ».

« Des renforts vont également être envoyés sur les autres îles de l’est de la mer Egée », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police, soit environ 250 hommes pour aider les autorités locales à gérer des flux croissants de migrants arrivant de la Turquie voisine.

De plus, un bateau pouvant héberger jusqu’à 2.500 personnes et assurer leur prise en charge administrative va être envoyé « immédiatement » à Kos, a annoncé le gouvernement grec critiqué pour son inaction.

Le commissaire européen aux Affaires intérieures Dimitris Avramopoulos présidera une réunion d’urgence en Grèce jeudi, a-t-il annoncé sur son compte twitter.

Selon le maire de Kos, Giorgos Kiritsis, interrogé par l’AFP, la situation « s’est calmée » mercredi après les incidents de la veille mais reste « tendue » en raison du nombre de personnes en attente d’être enregistrées. Plus de 7.000 hommes, femmes, enfants se trouvent sur l’île de 33.000 habitants, selon lui.

Mardi, des policiers ont tenté de contenir une bousculade de migrants à coups de matraques et vidé le contenu d’extincteurs sur des centaines d’entre eux qui tentaient de se rendre au stade pour obtenir un laissez-passer pour poursuivre leur voyage vers Athènes et d’autres pays européens.

La veille, un policier de l’île avait été suspendu après avoir été filmé giflant un migrant qui s’approchait trop près du poste de police local.

« Depuis lundi, des agents du service de l’Immigration sont en renfort à Kos pour accélérer la procédure administrative. Nous espérons que d’ici vendredi, la plupart des migrants auront pu être enregistrés et pourront quitter l’île », a expliqué M. Kiritsis.

Le stade et le gymnase de la ville ont été réquisitionnés pour ces démarches. C’est dans l’enceinte de ce stade que les incidents ont éclaté mardi.

La plupart des migrants y ont déménagé leur campement de fortune, démontant les tentes installées le long des artères du port de l’île, une ville très touristique sans aucune structure d’accueil de réfugiés.

Mais le stade « sans aucune installation sanitaire, sans ombre et sans abri » a été choisi sans volonté d’installer une infrastructure d’accueil à cet endroit, a critiqué l’ONG Médecins sans frontières (MSF) qui déplore de voir « repousser les migrants d’un endroit à l’autre ».

MSF a également accusé les autorités de mauvais traitements. « Auparavant, on assistait à l’inaction de l’Etat. Désormais, ce sont les abus de l’Etat, avec la police usant de plus en plus de la force contre ces personnes vulnérables », a déclaré le directeur des opérations de MSF, Brice de la Vigne.

Ailleurs en Méditerranée, des migrants secourus mardi sur un canot à moitié submergé au large de la Libye ont fait état d’une soixantaine de disparus, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) présente à leur arrivée sur l’île italienne de Lampedusa.

Selon les premiers éléments fournis par les survivants, il y avait entre 117 et 120 personnes à bord, tous originaires d’Afrique subsaharienne (Ghana, Mali, Nigeria, Cameroun…).

Les services espagnols de sauvetage en mer ont annoncé de leur côté, dans la nuit de mardi à mercredi sur leur compte twitter, que « 13 hommes d’origine maghrébine » avaient été secourus sur une embarcation de fortune en Méditerranée, au large du port de pêche de Carboneras (Andalousie, sud de l’Espagne).

Des passeurs ont, par ailleurs, été interpellés. En Espagne, douze passeurs l’ont été avec 85 migrants albanais auxquels ils avaient fourni de faux documents d’identité pour entrer illégalement au Royaume-Uni, par avion, a annoncé la direction de la police nationale espagnole.
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Gilets de sauvetage laissés par des migrants sur une plage de l’île de Kos en Grèce, le 11 août 2015 © AFP Angelos Tzortzinis

En Allemagne, un Syrien soupçonné d’avoir fait partie de l’équipage du « Blue Sky M », un vieux cargo chargé de migrants arrivé fin décembre en Italie, a été arrêté mercredi, selon les enquêteurs italiens.

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