Déchets nucléaires: dépôt d’une proposition de loi Cigéo prévue en septembre


Des employés parcourent, le 4 février 2013, un tunnel du laboratoire de Bure (Meuse), où l'Andra mène le projet Cigéo de stockage en profondeur des déchets radioactifs © AFP/Archives Jean-Christophe Verhaegen

Paris (AFP) – Le député PS Meurthe-et-Moselle Jean-Yves Le Déaut a annoncé lundi qu’il déposerait en septembre une proposition de loi pour relancer le projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse), censuré la semaine dernière par le Conseil Constitutionnel.

« Je déposerai en septembre une nouvelle proposition de loi sur la question des conditions de stockage, de la réversibilité et du droit à l’expérimentation de la récupérabilité des déchets », a déclaré le député socialiste lors d’une interview au magazine L’Usine Nouvelle publiée lundi.

Le projet Cigéo, piloté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra), doit accueillir les déchets les plus radioactifs à 500 mètres sous terre, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.

« Je souhaite que cette proposition de loi (…) soit inscrite au calendrier législatif de janvier 2016 », a ajouté le député, qui s’est dit favorable à « un débat public: entreposage contre stockage ».

« Après 25 ans de débat, il faut trancher. Il serait coupable et inacceptable de ne rien faire », a-t-il estimé.

Le gouvernement avait intégré le projet Cigéo à la loi Macron pour avancer sur ce projet de stockage géologique des déchets nucléaires.

Mais le Conseil constitutionnel a censuré mercredi soir l’article en question, jugeant qu’il était sans rapport avec l’objet du projet de loi.

Cigéo, qui divise les élus entre son potentiel économique et son risque environnemental, interroge également quant à son coût final.

Des estimations divulguées par une commission d’enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire tournaient autour de 30 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’initialement prévu.

« La Cour des Comptes situe le coût global du projet entre 13 et 35 milliards d’euros », a précisé pour sa part M. le Déaut.

Le calendrier du projet prévoit un décret d’autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l’horizon 2020.

 

© AFP

7 commentaires

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    • Bouffartigues

    Toujours aussi FOUS ! !
    Quand les fera-t-on arrêter de tels projets insensés

    C’est à la fois écoeurant et HONTEUX, de la part de notre génération

    • Oskar Lafontaine

    En pratique, dans ce genre de projet, le coût initial est toujours dépassé, parfois même, cas de l’EPR, triplé. L’estimation à 35 milliards d’euros figurait déjà depuis plusieurs années dans la presse économique, ce n’est donc une surprise pour aucun connaisseur du dossier, de même le fait qu’EDF, premier gros contributeur à ce projet avec Areva, le CEA et l’Armée, avait, à l’initiative de Proglio, son Directeur à l’époque, qui ne laissera pas un grand souvenir ému, proposé de creuser les galeries à l’économique pour « gagner » ou épargner quelques milliards d’euros qu’EDF n’avait déjà plus.
    Et le projet CIGEO actuel ne permet guère d’enfouir, dans une sécurité plus relative et théorique qu’il n’est prétendu en haut lieu, que les déchets radioactifs durs, déjà existants, donc pas ceux créés par la poursuite qui serait aberrante, et contraire à toute logique économique, de l’activité électronucléaire.
    Si le coût de 35 milliards d’euros, probablement minoré de 20% au minimum, de ce » trou de la honte » de Bure était intégré à un calcul réaliste du prix de l’électricité d’origine nucléaire, déjà produite depuis vingt cinq ans seulement, il en majorerait rétroactivement ce coût d’au moins 10%, les « provisions » constituées par EDF et les autres producteurs de déchets radioactifs à vie longue, qui en plus sont sensées couvrir aussi ainsi les frais de démantèlement, se révélant d’abord ridiculement insuffisantes et une partie de ces sommes ayant même ensuite déjà été affectée, discrètement, par un article de loi passé inaperçu, à d’autres projets sans que leur retour financier, pour le but initial de gestion des déchets et démantèlements, soit garanti. Ainsi Areva proposait encore il y a dix huit mois, d’affecter tout ou partie des sommes qu’elle avait déjà laborieusement provisionnées, à concurrence de 10 %, soit au moins 2 ou 3 milliards d’euros, au projet de construction de deux EPR en Angleterre !!! C’est du n’importe quoi ! Mais il est quasi certain que le projet anglais d’Hinkley Point est tombé à l’eau, et même le journal économique Les Echos dans un article paru, en bas de page intérieure par discrétion, il y a quelques mois, l’écrivait clairement.
    Retenons qu’en Allemagne, pour au moins cinq fois moins d’installations et de déchets nucléaires qu’en France, leur estimation, un peu plus réaliste, atteint déjà plus de 90 milliards d’euros, vite arrondis par la presse à 100 milliards, et pour lesquels industriels et gouvernement se renvoient la note. Les sociétés d’électricité allemandes, qui ont exploité les réacteurs, en étant même depuis quelques mois, à organiser une forme d’insovabilité juridique, en se scindant en entités distinctes, pour ne pas avoir à payer, préférant, en matière nucléaire, la privatisation des profits et la socialisation des risques et frais annexes, qui leur a été, depuis plus de 40 ans, déjà si favorable. Voir par exemple à ce sujet un article de l’hebdomadaire Stern du 11 décembre 2014, pages 44 à 50 sous le titre qui en dit long : « L’erreur la plus onéreuse de l’Allemagne », ou encore dans l’hebdomadaire économique sérieux, Wirtschafts Woche du 19 Mai 2014, pages 42 à 48 sous le titre humoristique mais hélas vrai : « Dis t’aurait pas 100 milliards des fois ? » Avec, en couverture, un quêteur de rues faisant la manche avec une boite ronde et jaune en forme de fut de déchets nucléaires, normalement de 200 litres, mais réduit à la dimension d’une boite d’un litre pour recueillir les piécettes des passants apitoyés.

      • therese Delfel

      Remarquable résumé d’une situation aberrante, poursuivie avec une obstination-aberration qui au final, interpelle sur l’intelligence de notre espèce. Surtout maintenant que le Japon se prépare son prochain Fukushima en redémarrant ses réacteurs nucléaires ! En France, (et ailleurs bien sûr), face aux monstrueux déchets déjà produits, à ceux encore en cours de production, et ne parlons pas de l’arrêt de toutes les centrales en France, qui posera un problème plus monstrueux encore sur TOUS les plans, pas seulement économique, la toute première étape est d’ARRÊTER le nucléaire … chose que l’Allemagne fait et que chaque individu, chaque famille, même en France, peut, à son niveau, faire très rapidement. C’est un moyen extrêmement intelligent et fort pour obliger à sortir de cette énergie qui était un cercle diabolique programmé. Après, il FAUDRA trouver une solution pour les déchets et là, bien malin qui détient LA réponse la mieux adaptée … entre la peste et le choléra …

        • Oskar Lafontaine

        J’ai bien apprécié et j’approuve tout à fait votre remarque pertinente :… »obstination-aberration qui au final, interpelle sur l’intelligence de notre espèce ».
        Elle me rappelle ce que le grand philosophe Nietzsche avait écrit fin dix-neuvième siècle à ce sujet, et qui s’applique parfaitement aujourd’hui à la situation lamentable, ruineuse et surtout très dangereuse, créée par les industriels du nucléaire avec l’aide de leur lobby et de politiciens lourdement incompétents. : ‘L’absurdité d’une chose n’est pas une raison contre son existence, c’en est plutôt une condition ».
        En allemand il avait exactement écrit, avec deux mots en anglais : « Das Absurdity einer Sache ist kein Argument gegen sein Bestehen, eher eine Bedingund von ihm ».

    • Rozé

    Qu’ils soient de droite (G.Longuet) ou de gauche (JY LeDeaut), les politiques s’entendent comme larrons en foire pour faire ce que veulent les hommes d’affaires qui les manipulent comme des marionnettes ! Le problème c’est que le peuple qui les a élus n’est absolument pas d’accord avec cela ! Encore des manifestations et la résistance des gens pour s’opposer à un projet fou d’ingénieurs ingénieux mais irréalistes et coupés de l’humanité !

  • Le trou de BURE, aberration majeure
    http://cedra52.fr/documents/BURE/BURE-Vous%20ne%20connaissez%20pas…%20.pdf

    • Dany

    Tout les gouvernements fond un tollé pour le coût des énergies renouvelables, plus écologiques, plus compatible avec la vie sur Terre.
    A quand la décroissance … la croissance ne peut pas être infinie. nos gouvernements sont complètement à côté de la plaque. Ils vivent dans un rêve psychédélique, drogué par le succès et le fric.

    Quel est le coût de fonctionnement des installations nucléaires, tout confondu :
    Recherches, constructions de centrales ayant un coût totalement hypothétique, sans la moindre garantie (EPR etc), fonctionnement, traitement des déchets ……)

    On ne peut même pas le savoir tant les coûts, les projets, les imprévues et bévues sont énormes.

    STOP au nucléaire, ne détruisons pas (ou es-ce trop tard) la vie de nos enfants !