Avec la sécheresse, une année à risques pour les feux de forêts

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La zone brûlée d'un feu de forêt, après l'intervention des pompiers, le 27 juillet 2015 à Bagnols-en-Forêt (Var) © AFP BORIS HORVAT

Paris (AFP) – Les pompiers français sont sur le qui-vive : les risques de feux de forêt sont élevés cet été en France en raison de la sécheresse qui touche le pays, après deux années très clémentes en matière d’incendies.

En Gironde, un incendie, qui semblait fixé mardi, a détruit 580 hectares de pinède en cinq jours. Dans le Var trois feux rapidement maîtrisés ont brûlé lundi quelques dizaines d’hectares de forêt et provoqué l’évacuation de 10.000 personnes.

Depuis le 1er juillet, 120 interventions de bombardiers d’eau ont été enregistrées au niveau national, « un chiffre beaucoup plus élevé que les années précédentes », explique à l’AFP Philippe Michaut, chargé de mission feux de forêt à la Direction générale de la sécurité civile (DGSC).

« Les risques d’incendie sont de plus en plus forts depuis huit jours », souligne le colonel Jean-Marc Bedogni, directeur général de l’Entente pour la forêt Méditerranée.

« Il n’y a pas de pluie depuis la mi-juin dans les zones Méditerranée et sud-ouest et il commence à y avoir des coups de vent, le risque d’incendie est donc globalement élevé », selon lui.

Mardi, le risque était « exceptionnel » en Corse et « sévère » dans le Var en raison de la sécheresse et du vent. Ailleurs, la sécheresse est « marquée » et donc le risque incendie élevé dans des départements comme le Tarn, la Corrèze, l’Ain ou le Puy-de-Dôme.

La totalité de la flotte aérienne de la sécurité civile est mobilisée. Six Canadair en zone sud, trois en Corse et deux dans le sud-ouest. Des avions trackers (guet aérien armé) sont aussi prépositionnés à Marignane (quatre), en Corse (deux) et à Carcassonne (deux). Deux gros porteurs sont également prêts à décoller, l’un en Corse, l’autre à Carcassonne.

C’est la première fois en trois ans que les pompiers sont confrontés à des risques élevés d’incendies après deux étés aux cours desquels les feux de forêts ont été historiquement bas.

Depuis 1976, quelque 30.000 hectares de forêt sont partis en fumée en moyenne chaque année en France. Les pires bilans ont été enregistrés en 1976 (88.300 hectares brûlés) et 2003, année de la canicule (73.300). Depuis 2003, la tendance est à la baisse avec en moyenne 9.000 hectares de forêt brûlés.

Cette année, 1.500 hectares ont brûlé dans les 15 départements de la zone Méditerranée et 3.000 hectares dans le sud-ouest depuis le 1er janvier, selon les derniers chiffres de la DGSC.

Fait rare, « tous les départements métropolitains sont concernés », selon Philippe Michaut. Cet été des moyens aériens ont ainsi été engagés dans des départements qui ne sont traditionnellement pas touchés par des feux de forêt comme la Sarthe, la Loire, la Haute-Loire ou les départements de la région Rhône-Alpes.

« Le risque est à la fois plus intense et plus étendu que les années précédentes », juge M. Michaut.

En Aveyron, il y a trois fois plus de feux de forêt cet été que les deux années précédentes, a dit à l’AFP Éric Florès, conseiller technique feux de forêt de la fédérations nationale des sapeurs pompiers de France (FNSPF) et directeur des pompiers de l’Aveyron. « On a une dizaine de départs par jour en ce moment ».

« Il y a beaucoup de départs de feux liés au dessèchement des végétaux après deux années avec beaucoup de pluie mais pour l’instant pas encore de gros feux », constate-t-il. « On arrive à tenir malgré une activité soutenue parce qu’il n’y a pas de vent, mais du vent, il va y en avoir à un moment… »

Ce pompier rappelle que « 70 ou 80% des départs de feux sont liés à l’activité humaine ». Et prodigue ses conseils : « pas de barbecue, pas de feu et pas de cigarette par terre car en ce moment une cigarette qui tombe dans la broussaille se transforme immédiatement en feu de forêt ».

 

© AFP

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