Etats-Unis: Hillary Clinton s’engage sur les énergies propres

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Des environnementalistes opposés au projet d'oléoduc de Keystone XL à Washington, le 23 mars 2015 © AFP/Archives Nicholas Kamm

Washington (AFP) – La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton a promis lundi d’emmener les Etats-Unis sur la voie de la décarbonisation en misant sur le solaire et les énergies renouvelables, dénonçant ses adversaires climato-sceptiques du camp républicain.

Mais la candidate s’est refusée à rendre tout avis sur le projet d’oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, décrié par les écologistes, et qui attend un permis de construire de l’administration de Barack Obama, pressée par les écologistes et la plupart des démocrates de bloquer le chantier.

« Je refuse de tourner le dos à l’un des plus grands défis faisant face à l’Amérique, et l’une des plus grandes opportunités », a déclaré Hillary Clinton en déplacement dans la gare routière centrale de Des Moines, dans l’Iowa, un bâtiment certifié pour sa très basse consommation d’énergie. « Nous ferons de l’Amérique la superpuissance mondiale des énergies propres ».

Elle a présenté deux objectifs, premier pilier de l’agenda climatique qu’elle déclinera dans les prochains mois:

– un demi-milliard de panneaux solaires installés avant la fin de son premier mandat, fin 2020, soit 140 gigawatts de capacité (+700% par rapport aux panneaux installés à ce jour, selon son équipe de campagne);

– la production de suffisamment d’énergie renouvelable pour « alimenter chaque maison en Amérique en 10 ans ».

Au total, les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, géothermique…) produiraient le tiers de toute l’électricité en 2020, et les investissements mettraient les Etats-Unis sur la voie d’une « profonde décarbonisation d’ici 2050 », indique l’équipe Clinton.

En 2014, environ 67% de l’électricité produite aux Etats-Unis provenait d’énergies fossiles, le charbon étant la principale source, selon l’Administration d’information sur l’énergie (EIA). L’énergie hydraulique représentait 6% et les autres énergies renouvelables 7%, dont 0,4% pour le solaire.

Sur la méthode, Hillary Clinton admet qu’elle devra vraisemblablement contourner le Congrès si les républicains y conservent la majorité, et elle mise sur des partenariats volontaires et des incitations financières avec les Etats et les villes, au lieu d’une grande loi énergétique.

Le changement climatique est un sujet hyper partisan aux Etats-Unis, de nombreux républicains contestant la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement de la planète. Au Congrès, la majorité républicaine lutte contre les normes anti-pollution mises en place par Barack Obama, notamment pour les centrales thermiques au charbon.

« Nous ne pouvons pas fermer les yeux face aux défis des familles qui travaillent dans les régions du charbon », a reconnu Hillary Clinton. « Nous devons garantir aux mineurs de charbon et leurs familles les droits qu’ils ont gagnés et le respect qu’ils ont mérité ».

Keystone XL reste le sujet écologique délicat pour la démocrate, l’aile gauche du parti démocrate lui reprochant son silence; Hillary Clinton avait la charge du dossier lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, de 2009 à 2013.

« Je ne ferai pas de commentaire car j’avais un rôle important au démarrage du processus, nous devons le laisser aboutir », a-t-elle dit aux journalistes.

© AFP

2 commentaires

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    • Paul Sven

    Au sujet de Keystone, l’ex première dame joue finement et attend de savoir qui sera au pouvoir à Ottawa le soir du 19 octobre. Dommage seulement qu’elle n’en profite pas pour donner un coup de pouce aux « démocrates » canadiens (soit le NPD, puisque les Libéraux ont suivi le jeu inique des Conservateurs dans à peu près tous les dossiers environnementaux et sociaux).
    Quoi qu’il en soit, les cartes sont pour la candidate démocrate étasunienne et elle devrait se permettre quelques audaces en considérant que Trump divise les Républicains, que s’il passe aux primaires, il aura peu de chances d’être élu par la nation et que s’il ne les passe pas il se présentera comme indépendant, ce qui cassera le vote des Républicains, empêtrés dans une culture passéiste (peut-être un effet collatéral du sirop de maïs sur les cellules nerveuses) et incapable de comprendre que ce qui a fait — autrefois — la force des États-Unis ce n’était pas de marcher à reculons, mais au contraire d’oser aller de l’avant.