Paris (AFP) – Plusieurs questions majeures restent à trancher si le monde veut trouver, en décembre à Paris, un accord pour limiter le réchauffement planétaire.
Niveau d’ambition, partage de l’effort, forme juridique… voici un rappel des points encore « irrésolus », selon le terme employé dans un document de travail interne préparé par la France pour les réunions informelles de lundi et mardi dans la capitale française.
Autrement dit le partage des efforts entre pays développés, émetteurs historiques des gaz à effet de serre (GES) source du réchauffement, et pays en développement et émergents.
De cette controverse de fond dans les négociations climatiques découleront les choix faits en matière d’obligations, de mécanisme de transparence et de révision des objectifs nationaux, ou encore la part que certains pays en développement pourraient prendre pour soutenir financièrement les autres pays du sud.
Il est entendu que l’accord de Paris « devrait réaffirmer l’objectif de long terme des accords précédents », notamment le maintien du réchauffement sous 2°, voire 1,5°, note le document français. Mais la traduction concrète de cet objectif reste en débat.
La question de la durée de l’accord, de son actualisation dans le temps et des modes de réévaluation des engagements nationaux sont aussi sur la table.
Les pays en développement réclament que soit précisée la façon dont les pays industrialisés comptent arriver à verser les 100 milliards de dollars par an promis d’ici 2020, afin de financer notamment leur basculement vers des énergies propres.
En outre, quels objectifs collectifs et individuels se fixer pour l’après-2020, année d’entrée en vigueur de l’accord? Et comment renforcer les mécanismes de transfert de technologies?
« Il est désormais admis que l’accord de Paris devrait donner une importance politique égale à l’atténuation (du changement climatique) et à l’adaptation » au réchauffement, qui a jusqu’ici bénéficié d’un moindre soutien financier, souligne le document français.
Comment dès lors intensifier les financements pour l’adaptation, comment encourager les parties à prévoir des plans d’adaptation?
Les pays devront aussi se pencher sur la question sensible des « pertes et dommages » liés aux impacts inévitables du changement climatique, qui sont réclamés par les Etats les plus vulnérables comme les petites îles, menacées de submersion.
Comment renforcer l’ambition en matière de réduction des GES pour la période pré-2020, dont les scientifiques répètent qu’elle sera cruciale si l’on veut rester sous 2°?
Comment renforcer l’action après 2020, via notamment des plateformes de coopération, avec la possible participation d’acteurs non-étatiques (villes, etc)?
Les pays se sont mis d’accord en 2011 à Durban pour aboutir en 2015 à « un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale », ce qui laisse les options ouvertes.
Peu de discussions ont eu lieu depuis et plusieurs questions restent en suspens. Notamment, les engagements nationaux de réduction des GES feront-ils partie de l’accord (engageant ainsi les Etats), ou en seront-ils séparés? Quel sera le statut des règles de transparence? etc.
© AFP
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