Autoroute A831: Ségolène Royal « assume » l’abandon du projet

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La ministre de l'Ecologie et du Développement durable Ségolène Royal, lors d'une visite à Saxon-Sion dans le nord-est de la France, le 26 juin 2015 © AFP/Archives Jean-Christophe Verhaegen

La Rochelle (AFP) – La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a affirmé à l’AFP, samedi à La Rochelle, qu’elle avait pris elle-même la décision d’abandonner le projet de l’autoroute A831 devant relier Rochefort (Charente-Maritime) à Fontenay-le-Comte (Vendée), assumant ce choix dénoncé par les élus locaux, de droite comme de gauche.

« Pourquoi s’en prendre à François Hollande ou Manuel Valls? », a-t-elle déclaré. « Cela a été réglé à mon niveau (au ministère de l’Ecologie) et j’assume cette responsabilité », a précisé la ministre socialiste, à l’intention des élus qui avaient attribué cette décision aux chefs de l’Etat, François Hollande, et du gouvernement, Manuel Valls.

« C’est fini le temps de celui qui impose quelque chose alors que la population n’en veut pas », a ajouté Mme Royal, soulignant que ce projet « n’est pas rentable ». Le coût du projet est estimé à « 900 millions d’euros, plus les compensations de déficits qu’il faudrait verser à l’exploitant », a fait valoir la ministre.

Le président du Conseil départemental de Charente-Maritime, Dominique Bussereau (Les Républicains), avait dénoncé lundi les « conséquences graves » de l’abandon du projet. Il y aura des « conséquences graves » pour l’aménagement du territoire, avait prévenu l’ex-secrétaire d’Etat aux transports. Il avait également menacé de boycotter les visites ministérielles dans son département.

Le député PS de Charente-Maritime, Olivier Falorni — tombeur de Ségolène Royal, aux législatives de 2012 — et le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine (DVG), ont eux aussi fustigé cette décision. « La Rochelle va rester un grand port relié par une petite route », a déploré M. Falorni.

Jean-François Fountaine envisage quant à lui de demander des réparations à l’Etat. « Que ceux qui disent qu’il existe des alternatives à l’A831 les donnent », a-t-il dit. « On plie à la volonté d’une personne », a-t-il ajouté, visant la ministre de l’Ecologie et ex-présidente de la Région Poitou-Charentes, ouvertement opposée à ce projet.

Le député PS de Vendée Hugues Fourage a pour sa part affirmé, le 3 juillet, que François Hollande s’était « finalement » prononcé contre la prorogation de la déclaration d’utilité publique du projet d’autoroute, « enterrant » ainsi le projet.

De son côté, Manuel Valls avait annoncé en mars dernier le lancement d’un nouvel appel à candidatures d’entreprises et indiqué qu’il allait soumettre au Conseil d’Etat un décret visant à la prorogation de la déclaration d’utilité publique du projet.

© AFP

3 commentaires

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    • Kylian M

    On n’avait besoin de cette autoroute!!!!!

    • Oskar Lafontaine

    Les caisses sont vides et le calcul de rentabilité démontre clairement que ce ne sera pas rentable, inutile d’aller plus loin. Les exemples ne manquent d’ailleurs pas en France d’autoroutes déficitaires, pour lesquelles les finances publiques sont mises à contribution….et contribuent donc au déficit général en croissance.
    Mais il y a d’autres projets en France, tout aussi absurdes économiquement, à commencer par celui de l’aéroport de Nantes, mais encore le projet de Roybon, le barrage de Sievens, pour ne retenir que ces trois là.
    Si la France veut finir comme la Grèce, sous tutelle financière, il lui suffit de tolérer toutes ces absurdités.

      • MaxFlo93

      Vous pouvez rajouter le projet insensé du maire de Brétignolles sur mer, d’un port sur le site remarquable de la Normandelière, qui a déjà coûté, en 10 ans, 5 millions d’euros au contribuables locaux en frais d’études et qui a déjà été refoulé à une première enquête d’utilité publique.