Cité du Vatican (AFP) – L’altermondialiste canadienne Naomi Klein a souhaité mercredi la diffusion la plus large possible de l’encyclique du pape François sur la protection de la nature, prenant fait et cause pour elle et saluant les « alliances improbables » qui se nouent face aux climatosceptiques.
« Des alliances improbables et surprenantes se nouent, par exemple entre moi et le Vatican » à six mois de la COP 21, la conférence internationale sur le climat prévue à Paris, a relevé l’écrivain, auteure du best-seller « No Logo ».
Dans son encyclique « Laudato si' », publiée le mois dernier, François appelle à une révolution des comportements, à l’arrêt du consumérisme, au développement des énergies renouvelables et s’en prend à la finance et à la technologie toutes puissantes.
Mme Klein était invitée au Vatican à s’exprimer lors d’une conférence de presse avant un colloque sur le climat organisé jeudi et vendredi par le réseau international des ONG catholiques pour le développement (CIDSE), intitulé: « les personnes et la planète au premier plan: l’impératif de changer de route ».
« Syndicats, communautés autochtones, groupes confessionnels et verts travaillent de manière plus étroite que jamais », même si « à l’intérieur de ces coalitions, nous ne sommes pas d’accord sur tout, loin de là », a observé l’activiste et écrivain.
« Lisez l’encyclique telle qu’elle est, non pas les résumés mais l’ensemble. Lisez-là et laissez-la pénétrer dans votre cœur! », a exhorté cette icône des altermondialistes.
« Elle s’adresse à moi aussi, en tant que féministe juive d’un milieu sécularisé, même si j’ai été plutôt surpris d’être invité par le Vatican », a-t-elle ajouté.
L’encyclique « cause de réels ennuis aux politiciens américains qui se servent de la Bible comme bouclier dans leur opposition à une action sur le réchauffement climatique », a-t-elle remarqué, se félicitant que François se rende en septembre à la Maison Blanche, au Congrès et aux Nations Unies.
« Ce voyage ne pouvait pas mieux tomber », a-t-elle relevé.
Lors de la conférence de décembre à Paris, le monde des ONG « aura une tolérance zéro pour un nouvel échec habillé en succès pour les caméras. Si l’accord échoue à obtenir des réductions immédiates des émissions, tout en accordant un soutien substantiel aux pays pauvres, ce sera un échec », a-t-elle averti.
Le Vatican a appelé à « une forte mobilisation internationale » en décembre, estimant que des dizaines de milliers de personnes, catholiques ou non, « se rendront en pèlerinage à Paris » pour faire pression afin d’obtenir un accord « juste, ambitieux et contraignant légalement » sur le climat.
© AFP
2 commentaires
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Moâ
Le monde bouge, c’est bien. De toutes façons, on est tous dans le même bateau, euh, sur la même planète. Mais peut-être que les climatosceptiques se réjouissent à l’idée de mourir d’asphyxie, de soif, de faim, de guerre ? Il n’y a pas de canot de sauvetage pour abandonner le navire. Faut le réparer. On en a les moyens.
Nicole Bex
Dans le même bâteau … ? Ils ont tout prévu. Les futurs survivants des bunkers de la violence financière. Le Pape François s’est mis en danger. Il le sait. Il l’était déjà. Quelques uns seulment de ces affreux seront ensevellis sous l’éruption de la juste colère d’un volcan humain. Les autres se reproduiront dans le récurrent mépris de la supériorité technique, une spécificité humaine