Paris (AFP) – L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) estime que le dossier de demande de mise en service du réacteur EPR de Flamanville (Manche) « doit être complété » par EDF, a annoncé mardi cette autorité administrative indépendante.
EDF a remis le 19 mars à l’ASN sa demande d’autorisation de mise en service de l’EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération actuellement en construction.
Elle comporte notamment le rapport de sûreté de l’installation et ses règles générales d’exploitation.
L’ASN, avec l’appui de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a mené « un examen préliminaire de cette demande, destiné à vérifier si elle comportait les pièces exigées par la réglementation et si elle présentait les informations permettant une instruction technique complète », indique l’autorité dans une note d’information.
« A l’issue de cet examen, l’ASN considère que le dossier remis par EDF doit être complété afin que l’instruction technique puisse être menée ».
« C’est la procédure normale », a déclaré à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN.
« Le dossier d’EDF fait 40.000 pages. Ce n’est pas étonnant que nous ayons des remarques à faire », a-t-il ajouté.
Cette demande de compléments par l’ASN a pour effet de suspendre le délai d’instruction de la demande d’autorisation de mise en service de cette installation nucléaire de base, qui est fixé à un an.
L’ASN a notifié ses conclusions dans une longue lettre à EDF. Elle a dressé la liste « des compléments, corrections et justifications » attendus sur les différentes pièces constitutives du dossier.
Le gouvernement a autorisé en avril 2007 la construction de l’EPR, après un avis favorable de l’ASN. La réglementation prévoit qu’il y ait une deuxième autorisation pour la mise en service du réacteur.
« A ce stade, nous avons regardé la recevabilité du dossier », souligne M. Collet. « Nous avons formulé un certain nombre de demandes de compléments. Et sur certains points, nous avons pu faire un premier retour à EDF sur le contenu même du dossier ».
Par exemple, concernant la justification de la sûreté du réacteur, il y a dans le dossier des éléments « plutôt affirmatifs » de la part de l’exploitant. « Nous avons besoin des éléments qu’EDF a utilisés pour ces affirmations. Ce sont des éléments qu’EDF a manifestement à sa disposition mais à ce stade il ne les a pas mis dans sa demande d’autorisation », ajoute M. Collet.
L’EPR est revenu sous les projecteurs en avril, quand l’ASN a annoncé qu’une « anomalie sérieuse » avait été détectée dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire. Cet équipement sous pression nucléaire répond à une réglementation propre. La question est « en cours de traitement aujourd’hui », selon M. Collet.
Le groupe Areva, fabricant de la cuve, doit notamment proposer des essais complémentaires pour apprécier l’importance de l’anomalie, essayer de la qualifier et de voir quels impacts elle a potentiellement sur la sûreté.
© AFP
Un commentaire
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Oskar Lafontaine
Il s’agit là d’un rituel administratif sans grande importance, sinon qu’il permet effectivement de retarder ou bloquer ce projet, au demeurant délirant.
Actuellement la dernière date officielle communiquée par EDF pour le début des essais, pas la mise en service, c’est octobre 2017, soit 10 ans après le début de la construction..
C’est beaucoup trop long pour être rentable etl n’y a plus aucun intérêt, sinon politique, à poursuivre ce chantier ruineux et sans avenir, alors si un prétexte peut être trouvé….