Australie: un ministre relance le projet de safaris aux crocodiles géants

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Rex, un crocodile géant de 700 kilos, s'apprête à engloutir un lapin, le 3 mars 2014 dans le zoo de Sydney © AFP/Archives SAEED KHAN

Sydney (AFP) – Les promoteurs de safaris aux crocodiles géants ont la peau dure en Australie: malgré plusieurs rebuffades, ils ont remis sur le tapis l’idée de ces chasses lucratives pour les populations aborigènes pauvres du nord du pays.

Ce projet controversé prévoit l’organisation de safaris payants dans le Territoire du Nord (centre-nord), avec un quota annuel d’une cinquantaine de prises.

Le ministre de l’Environnement du gouvernement fédéral, Greg Hunt, en avait rejeté le principe début 2014, affirmant craindre des « comportements cruels » de la part de riches touristes étrangers en mal d’émotions fortes.

Le ministre des Affaires indigènes, Nigel Scullion, fait de son côté valoir que ces expéditions seraient rémunératrices et que 500 crocodiles marins (baptisés « salties ») sont abattus quoi qu’il en soit chaque année dans le cadre de plans de régulation démographique.

A 30.000 dollars australiens par trophée (20.500 euros), les safaris sont créateurs d’emplois et de revenus pour les populations aborigènes durement frappées par le chômage, selon lui. « Je pense qu’il est temps d’offrir aux Australiens autochtones une part du gâteau de la prospérité », argue-t-il.

Plusieurs ministres du Territoire du Nord défendent la création de safaris dans cet Etat faiblement peuplé (230.000 habitants), tropical au nord, désertique au sud, dont le tourisme est l’une des principales sources de revenus avec l’extraction minière.

Les associations de protection de la nature dénoncent pour leur part « une pratique du passé ».

Le Premier ministre australien, Tony Abbott, leur a provisoirement donné raison mardi en indiquant que le gouvernement n’envisageait aucun « changement » dans ce dossier pour le moment en dépit des déclarations de son ministre.

Le crocodile marin (Crocodylus porosus) vit dans les marais et les rivières des régions côtières du nord du pays, et tolère aussi bien l’eau salée que l’eau douce. Il peut peser une tonne et mesurer jusqu’à sept mètres, ce qui en fait le plus gros reptile vivant.

Une à deux personnes succombent chaque année après une attaque de ces animaux.

Espèce protégée depuis 1971, elle n’est plus considérée comme menacée. La population dépasse 150.000 individus en Australie.

 

© AFP

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