Tokyo (AFP) – Un tribunal japonais a rejeté l’appel de l’opérateur de deux réacteurs atomiques dont le redémarrage a été bloqué à la mi-avril par la justice, nouveau revers pour le gouvernement pronucléaire de Shinzo Abe, a rapporté l’agence de presse Kyodo mardi.
Un tribunal de la province de Fukui (centre), où sont implantées les tranches Takahama 3 et 4, a confirmé la décision prise en première instance au motif que les conditions n’étaient pas réunies sur le volet parasismique pour autoriser ces unités à être remises en exploitation.
La compagnie exploitante, Kansai Electric Power, avait aussitôt contesté un jugement qualifié de « totalement inacceptable ».
L’autorité de régulation nucléaire avait pourtant estimé en décembre, et confirmé en février, que ces deux réacteurs répondaient aux critères plus sévères imposés aux installations après la catastrophe de Fukushima en 2011.
Ce couple de deux unités de Takahama était le deuxième à obtenir le certificat de sûreté, après les réacteurs 1 et 2 de la centrale Sendai (située dans le sud-ouest).
Dans le cas de Sendai, la justice a rejeté la demande d’interdiction de relance déposée par des citoyens antinucléaires. Une douzaine de Japonais ont cependant déposé une nouvelle requête pour tenter de stopper le processus.
Actuellement, plus aucun des 48 réacteurs de l’archipel – sans compter les six condamnés de la centrale Fukushima Daiichi – ne fonctionne par mesure de précaution. Cinq devraient être démantelés et le sort des 43 autres demeure une inconnue.
Le gouvernement du conservateur Shinzo Abe plaide depuis deux ans pour que « tous les réacteurs jugés sûrs par l’autorité nucléaires soient relancés », arguant que l’économie nippone a besoin de cette énergie. Reste que les procédures et préparatifs techniques traînent en longueur.
Si bien que, dans l’hypothèse d’une levée du blocage pesant sur Takahama 3 et 4, seuls quatre réacteurs seraient en mesure d’être remis en service d’ici à la fin d’année, la probabilité la plus élevée se limitant à deux, ceux de Sendai, qui ont en outre obtenu l’approbation des élus locaux.
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Oskar Lafontaine
Au Japon comme en France les « autorités » nucléaires, dites par antiphrase de « sûreté », comme s’il pouvait exister quelque part une « sécurité » du nucléaire !, autant nous entretenir de « l’eau sèche », sont fortement suspectées d’être juges et partie. D’ailleurs si, au Japon, elles avaient fait correctement leur travail, ces « autorités » plus que suspectes, la catastrophe de Fukushima n’aurait pas été nucléaire, puisque les réacteurs positionnés trop bas, auraient été condamnés depuis longtemps par cette « autorité » japonaise de pure façade, au lieu de les avoir laissés sévir et avaient été même lancés en démantèlement, dix ou quinze ans plus tôt, ainsi que le simple bon sens l’exigeait.
En France le personnel de l’ASN, et il doit en être de même au Japon, vient des activités nucléaires, d’EDF, du CEA, d’Areva, il a juste « changé de casquette » en passant de la production de déchets radioactifs et mortels, à l’ASN ou à son bras armé, et, pour avoir eu l’occasion de m’entretenir avec un ancien haut responsable de cette prétendue « sécurité » nucléaire, il m’a bel et bien confirmé avoir auparavant sévit, pour le compte du molosse, dépeceur de milliards, radioactif et mortifère EDF, dans des centrales nucléaires et être un partisan convaincu de ce mode, dépassé selon moi et beaucoup d’autres, de production d’électricité, mode hyper dangereux, de plus en plus onéreux, donc ruineux et condamné.
Quant aux juges, on doit malheureusement constater qu’en France, où ils n’ont même pas le pouvoir d’empêcher un réacteur à l’arrêt de redémarrer, comme au Japon, ils sont « tenus » en laisse par le lobby immonde du nucléaire, dont ils satisfont toujours, au moins en appel, les moindres volontés.