Caen (AFP) – De la technologie marine la plus mûre, l’éolien offshore, à la plus expérimentale, l’énergie thermique des mers, en passant par les hydroliennes, voici les principaux projets d’énergies marines renouvelables au large de la France.
– Six projets de parcs éoliens marins, de 450 à 498 mégawatts (MW) chacun, soit l’équivalent chacun de la consommation électrique annuelle de 600.000 à 700.000 personnes, ont été choisis par le gouvernement après deux appels d’offres. La France n’atteindra toutefois pas son objectif de 6.000 MW dans ce domaine en 2020.
Alors que selon le GWEC (conseil mondial de l’énergie éolienne), 2.488 turbines étaient opérationnelles fin 2014 sur 74 sites au large de 11 pays d’Europe, les quatre premiers champs français sont annoncés pour 2018 à 2020.
Trois sont menés par EDF au large de Fécamp en Seine-Maritime (83 éoliennes de 6 MW, à 13 km minimum des côtes), de Courseulles-sur-Mer dans le Calvados (75 éoliennes, à 10 km minimum des côtes) et de Saint-Nazaire (80 éoliennes, à plus de 12 km). Les machines sont construites par Alstom. Les enquêtes publiques sont prévues au second semestre 2015.
Un quatrième est prévu pour 2020 au large de Saint-Brieuc (62 éoliennes de 8 MW à 17 km minimum des côtes), mené par l’espagnol Iberdrola. Les éoliennes doivent être fabriquées par Adwen, récente société commune d’Areva et de l’espagnol Gamesa. L’enquête publique est prévue en 2016.
Ces quatre parcs de 2 à 2,5 milliards d’euros chacun doivent créer 10.000 emplois directs, avait annoncé Paris en 2012.
Deux autres parcs de 62 éoliennes chacun ont été ensuite choisis par le gouvernement pour une mise en service « envisagée à partir de 2021 ». Ils seront construits au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d’Yeu et de Noirmoutier (Vendée). Leur maître d’oeuvre, Engie (ex-GDF Suez), a assuré que ces projets d’une capacité totale de 1.000 mégawatts allaient créer 6.000 emplois directs et indirects.
– Hors appels d’offre, un parc de 30 MW via 13 éoliennes flottantes (les autres sont posées au sol) est annoncé par le port de Marseille à l’horizon 2018 au large de Fos-sur-Mer.
– En matière d’hydroliennes, deux projets de fermes pilotes, à l’horizon 2018, ont été choisis par le gouvernement, au large de Cherbourg. L’un de 5,6 MW (quatre hydroliennes) est mené par Engie et Alstom, l’autre, de 14 MW (sept hydroliennes), par EDF et DCNS.
Dans cette technologie, la France est « plutôt en avance », selon le syndicat des énergies renouvelables (SER). Une dizaine seulement de ces turbines immergées qui tournent avec les courants créés par les marées sont testées dans le monde, selon le SER.
– Enfin, DCNS a annoncé la construction d’ici 2018, en Martinique, d’une centrale flottante de 15 MW exploitant la différence de température entre la surface et le fond de la mer, un concept réservé aux eaux tropicales.
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Oskar Lafontaine
Investir dans les équipements éoliens offshore ne me semble guère pertinent. En effet les éoliennes ne présentent d’intérêt que pour les entreprises traditionnelles d’électricité, type EDF, qui utilisent un réseau de distribution, dont les éoliennes ne peuvent se passer.Et un intérêt aussi pour l’Etat et son fisc, qui peuvent ainsi percevoir des taxes sur le courant acheminé et consommé.
Or le transport de l’électricité de son lieu de production jusque chez le client qui la consomme revient plus cher que la production du courant lui-même. Il ressort de cette simple constatation d’évidence qu’un système permettant de se passer totalement du réseau, fournira toujours une électricité moins onéreuse qu’un système utilisant un réseau;
Le tandem photovoltaïque + accumulateurs de stockage fournira donc forcément l’électricité la moins onéreuse, ce qui, à terme condamne à la disparition réseaux, grosses éoliennes, centrales et barrages hydroélectriques. Il serait grand temps d’en prendre conscience.