Le poisson-lune a le sang chaud, un gros avantage dans les mers froides

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Un poisson-lune © AFP/Archives Jose Jordan
Un poisson-lune © AFP/Archives Jose Jordan

Miami (AFP) – Le poisson-lune, ou lampris, est le premier poisson à sang chaud découvert par les scientifiques et cette caractéristique particulière lui donne un avantage dans le froid des grands fonds des océans, met en évidence une étude publiée jeudi.

Le lampris, gros poisson rond et argenté des profondeurs qui peut atteindre jusqu’à 2 mètres de longueur, possède des petits vaisseaux sanguins dans ses branchies qui peuvent transporter le sang chaud provenant de l’intérieur de son corps.

Ces vaisseaux particuliers entourent et réchauffent d’autres veines près des branchies, à l’endroit exact par lequel le poisson respire.

Au final, ce système de chauffage interne lui permet de garder le cerveau au chaud, performant, et de conserver ses muscles actifs pour nager plus vite et attraper ses proies.

Grâce à des capteurs placés sur des poissons-lune sur la côte ouest américaine, les chercheurs ont découvert que la température moyenne des muscles était « à peu près 5°C supérieure à celle des eaux dans lesquelles il nage, entre 45 et 300 mètres sous la surface », note l’étude publiée dans le journal Science.

La plupart des poissons sont à sang froid et donc découvrir un poisson qui est en mesure de réchauffer son corps comme le font les mammifères ou les oiseaux a représenté une grande surprise pour les scientifiques.

« Avant cette découverte je pensais que c’était un poisson assez lent, comme beaucoup de poissons qui nagent dans des environnements froids », explique le principal auteur de cette recherche, Nicholas Wegner, de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

« Mais grâce au fait qu’il peut réchauffer son corps, c’est un prédateur très actif qui chasse des proies agiles comme des calamars, et qui peut migrer sur de longues distances », ajoute-t-il.

Il vit à des profondeurs où normalement les prédateurs attaquent leurs proies par surprise, mais ne les chassent pas.

D’autres poissons comme les thons ou les requins peuvent réchauffer certaines parties de leur corps et de leurs muscles pour améliorer leurs performances dans les profondeurs froides, mais leurs organes internes restent froids, ce qui les oblige à remonter dans des eaux moins profondes pour se réchauffer.

Avec ses ailerons rouges qui battent en permanence, le poisson-lune reste chaud même quand l’eau refroidit. En outre, il possède des couches de graisse autour des branchies, du coeur et des tissus musculaires pour les maintenir chauds.

« Nous n’avons jamais rien vu de tel sur les branchies d’autres poissons auparavant », reprend M. Wegner. « C’est une innovation intéressante de ces animaux qui leur donne un avantage compétitif ».

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