New York (AFP) – Un incendie s’est déclaré samedi dans une centrale nucléaire à une cinquantaine de kilomètres de Central Park à New York, déclenchant l’arrêt automatique d’un des deux réacteurs, sans fuite radioactive, selon un porte-parole.
Dans un communiqué, la centrale d’Indian Point a indiqué qu’il n’y avait eu aucune fuite de radioactivité.
Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, s’est toutefois rendu samedi sur place.
« Il s’agissait d’une situation relativement mineure, mais quand il s’agit de centrales nucléaires, aucune situation n’est vraiment mineure », a-t-il dit à des télévisions locales.
Le porte-parole de la centrale, qui se situe sur l’Hudson à Buchanan en amont de New York, a indiqué à l’AFP qu’un transformateur électrique avait dysfonctionné dans un secteur de la centrale distinct de celui où le réacteur est installé.
La nature du problème n’a pas été précisée, mais le transformateur devra être remplacé, selon lui.
« Le transformateur est un équipement électrique, il n’a pas grand chose à voir avec le côté nucléaire de la centrale, cela n’a donc pas d’impact sur la sûreté radiologique », a déclaré le porte-parole, Jerry Nappi. De même source, le réacteur n’a pas été endommagé.
Des arroseurs automatiques et le personnel sur place ont éteint le feu en quelques minutes, selon Jerry Nappi. Personne n’a été blessé.
Une vidéo amateur diffusée par la chaîne locale CBS2 montrait une colonne de fumée noire au-dessus de la centrale.
L’enquête interne, conduite par des ingénieurs de Entergy Corporation, l’opérateur de la centrale, était en cours dimanche pour déterminer les causes de l’incendie.
A cause de l’incident, des fluides du transformateur ou provenant de la mousse d’extinction se sont répandus dans le fleuve Hudson qui sert de source de refroidissement à la centrale, selon le porte-parole. Des équipes de nettoyage ont été déployées samedi.
« Il est improbable que le volume de fluides soit suffisamment important pour affecter l’environnement de façon conséquente, mais nos experts sont sur place, ainsi que des équipes de prestataires pour nettoyer », a expliqué Jerry Nappi.
La centrale d’Indian Point a deux réacteurs et produit 25% de l’électricité de la ville de New York et du comté voisin de Westchester, selon le site d’Entergy. Le réacteur numéro 3, celui qui a été arrêté à cause de l’incendie, opère depuis 1976, l’autre depuis 1974.
Le réacteur avait subi un incident similaire en avril 2007, selon la Commission de régulation nucléaire (NRC). Un incendie s’était déclaré dans un transformateur, déclenchant l’arrêt du réacteur.
Les associations écologistes, notamment le Sierra Club et le Natural Resources Defense Council, réclament depuis des années la fermeture de la centrale en raison des risques sismiques dans la zone et de sa localisation à proximité de la métropole new-yorkaise.
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Oskar Lafontaine
Cet accident-incident près de New-York est banal, si ce qui a été déclaré sur lui par diverses « autorités » est exact, puisque la partie nucléaire ne serait pas affectée.
Ceci écrit c’est l’occasion de faire une comparaison avec l’utilisation du nucléaire en France, utilisation qui, conduite en dépit de tout bon sens, par les « autorités » française, ne peut que mal se terminer, au mieux financièrement seulement, au pire ce sera la catastrophe nucléaire majeure qui affectera en plus une bonne partie de l’Europe.
Les réacteurs américains ne s’usent que très peu en comparaison des réacteurs français et leur combustible nucléaire y dure plus longtemps qu’en France, ce qui est une source d’économies supplémentaire.
C’est que le parc de réacteurs US y est utilisé, contrairement à la France, en permanence à son régime de fonctionnement, de puissance délivrée, optimum. Il s’use donc peu puisque ce sont les changements de régime, plus ou moins de puissance, qui usent le plus un système mécanique quel qu’il soit. De plus, et en nucléaire seulement, le combustible nucléaire n’apprécie pas non plus les changements de régime, et vieillit prématurément d’où des changements plus fréquents et donc là encore, des coûts supplémentaires.
Donc en France et contrairement à ce qui se passe aux USA ou ailleurs aussi, en Allemagne par exemple, les réacteurs français se voient imposer des changements de régime qui entraînent une usure prématurée du matériel lui-même, d’où des pannes plus nombreuses et des rénovations coûteuses périodiquement du matériel.
Pourquoi EDF procède-t-elle de la sorte ? Réponse : parce qu’elle y est obligée.
En effet quand la demande d’électricité n’est pas au rendez-vous avec la production, il faut ralentir quelques réacteurs, voire en arrêter certains. D’où les changements de régimes onéreux et problématiques. Comme le nucléaire aux USA, ou en Allemagne, n’y représente qu’un pourcentage limité du « mix » énergétique, on peut ne pas y faire varier le régime des réacteurs en fonction de la demande effective à un moment donné, la nuit, même faible, alors qu’en France où ce pourcentage atteint et dépasse les 70 %, on est bien obligé de les ralentir quand il y a surproduction invendable, même à pertes.
Et plus le temps passe et plus les éoliennes, toujours plus nombreuses, produisent par exemple la nuit quand la demande est faible, d’où perte de marchés à l’exportation pour EDF, et même de jour et sur le marché français lui-même, où les opérateurs alternatifs, non obligés d’acheter à EDF, achètent aux parcs éoliens, français ou étrangers, dont l’électricité est bien moins onéreuse que celle du nucléaire d’EDF, puisque le « coût marginal de production » terme d’économistes, des renouvelables, qui n’ont pas notamment le combustible à payer, puisque vent et soleil sont gratuits d’emploi, est bien plus faible que celui du nucléaire et est même parfois, avec la loi de l’offre et de la demande, négatif,le vendeur d’électricité payant alors tout ou partie des frais de transport de son client, frais qui sont normalement à la charge de l’acheteur de courant.
Le nucléaire se trouve ainsi progressivement marginalisé et son usure prématurée en France, du fait des changements de régime imposés par nécessité, provoque des pannes et donc augmente mécaniquement, en plus des risques, les coûts de la production nucléaire, et c’est ainsi qu’EDF, pour l’année 2013 avait perdu 2 milliards d’euros entre le matériel à réparer et le combustible à changer plus souvent, et, pire que tout, en 2014, la situation s’étant encore aggravée, a carrément fini dans le rouge de plus de 2 milliards d’euros , l’obligeant à emprunter pour combler ce trou.