Paris: Anne Hidalgo veut rendre aux piétons les voies sur berge rive droite

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Paris: Anne Hidalgo veut rendre aux piétons les voies sur berge rive droite 17:20 - 05/05/15 © AFP La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) le 21 avril 2015 à Paris © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN
Paris: Anne Hidalgo veut rendre aux piétons les voies sur berge rive droite 17:20 - 05/05/15 © AFP La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) le 21 avril 2015 à Paris © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN

Paris (AFP) – La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a lancé mardi à l’Hôtel de Ville « l’acte II de la reconquête des voies sur berge », assumant sans ambages sa volonté de « diminuer de façon très importante » le trafic automobile dans la capitale.

Après la fermeture à la circulation des voies sur berge de la rive gauche en juin 2013, la Ville de Paris va lancer à l’été une large concertation sur la fermeture de la voie Gorges-Pompidou.

Deux scénarios sont à l’étude: le plus ambitieux prévoit de fermer la voie sur une longueur de 3,3 km, du tunnel des Tuileries au port de l’Arsenal, le second se concentre sur un périmètre plus réduit, de la place du Châtelet au Pont de Sully.

Dans le premier cas, l’aire piétonne constituée mesurerait 4,5 hectares, dont environ 8.000 m2 d’espace couvert entre les deux tunnels; et dans l’autre 2,6 hectares.

La Ville entend aboutir à un projet à l’automne, pour une mise en œuvre à l’été 2016. « Pour Paris Plages 2016, les voies sur berge seront rendues à la population », a déclaré l’édile socialiste lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville.

La réaction de l’association « 40 millions d’automobilistes » ne s’est pas fait attendre: elle a invité tous les opposants au projet à dire « non à la fermeture des voies sur berge » en signant en ligne une pétition.

Anticipant ces critiques, la maire de Paris a exprimé très clairement sa volonté de « diminuer de façon très importante (…) la circulation automobile » à Paris, et d’en faire un « marqueur très fort de (sa) mandature ».

« C’est un enjeu écologique (…) c’est un enjeu de santé publique (…) Tout cela s’inscrit dans une politique globale que j’assume, que nous assumons de façon très délibérée, donc oui il y aura moins de voitures à Paris, clairement. Donc je ne me projette pas, y compris dans la façon dont on peut calculer les effets de report de circulation, dans un monde où il y aurait autant de voitures qu’aujourd’hui. Objectivement ça ne sera plus le cas », a-t-elle martelé.

Outre cette fermeture des voies sur berge, la Ville prévoit de généraliser les « zones 30 », de multiplier les « zones à trafic limité » (fermées à la circulation automobile à certains horaires) et de mettre en place à Paris intra-muros une zone à basse émission (dont seront progressivement exclus les véhicules les plus polluants).

En parallèle, l’offre de transports collectifs va continuer à s’étoffer : la Ville étudie ainsi la mise en place sur le quai haut de la rive droite d’un « transport propre », tramway ou bus à haut niveau de service.

Pour l’ancienne première adjointe de Bertrand Delanoë, la fermeture des voies sur berge rive gauche est une « réussite majeure » qu’il faut désormais prolonger. Elle est d’autant plus encouragée à le faire que les conséquences sur la circulation ont été moindres que ne le prévoyaient les études d’impact.

Ainsi, le parcours du quai d’Ivry au quai d’Issy a été rallongé de deux minutes, au lieu de 6 à 7 minutes attendues, a souligné l’adjoint en charge des Transports Christophe Najdovski (EELV).

Rive droite, la circulation a baissé de 25% depuis la transformation en 2012 de la voie express en « boulevard urbain » (entrecoupé de feux de circulation), a-t-il également souligné. « Traverser une ville par son centre, ça n’est plus la ville du XXIe siècle », a-t-il affirmé.

Le groupe UMP au Conseil de Paris n’a pas remis en cause ce postulat. « La réduction de la place de la voiture dans la ville pour diminuer la pollution est un principe largement partagé », a-t-il observé dans un communiqué.

Pour autant, le groupe présidé par Nathalie Kosciusko-Morizet ne se reconnaît pas dans le projet de la mairie : il propose un autre scénario, celui d’une « piétonisation des quais hauts », qui permettrait d’utiliser « le potentiel culturel et économique des cafés, commerces et bouquinistes des quais de la mégisserie et de l’Hôtel de Ville ».

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