La concentration de CO2 dans l’atmosphère à un plus haut historique en mars


Brise-glace Louis-Saint-Laurent dans Resolute Bay, territoire du Nunavut, Canada (74°42’ N – 95°18’ O). © Yann Arthus-Bertrand/Altitude

Washington (AFP) – La concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère a atteint un niveau record au mois de mars, un signe évident du réchauffement climatique, selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

En mars, la concentration mondiale moyenne mensuelle de CO2 dans l’atmosphère a ainsi dépassé pour la première fois le seuil des 400 parties par million (ppm).

« Ce n’était qu’une question de temps », a souligné mercredi Pieter Tans, le principal scientifique chargé de la surveillance des gaz à effets de serre à la NOAA. Il a précisé que les stations de mesure de l’agence avaient déjà indiqué des seuils supérieurs aux 400 ppm dans l’Arctique au printemps 2012, et à Hawaï en 2013.

« Atteindre le seuil des 400 ppm en moyenne dans l’ensemble du monde est significatif », a estimé le scientifique.

Le réchauffement climatique, auquel contribuent les gaz à effet de serre, sera au centre de la prochaine conférence sur le climat de l’ONU à la fin de l’année à Paris. Elle doit déboucher sur un accord engageant plus de 190 pays dans la lutte contre le réchauffement accéléré de la planète pour le limiter à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

Jusqu’à la révolution industrielle du 19e siècle et le recours massif aux énergies fossiles, le taux de CO2 dans l’atmosphère n’avait pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800.000 ans, selon des prélèvements effectués dans les carottes de glace polaire.

« Cela montre que la combustion du charbon et du pétrole a entraîné une augmentation de plus de 120 ppm des concentrations de CO2 depuis l’ère pré-industrielle, dont la moitié depuis 1980 », a insisté Pieter Tans.

L’Agence internationale de l’énergie a annoncé le 13 mars que l’augmentation des émissions mondiales de C02 provenant de la combustion des énergies fossiles s’était arrêtée en 2014 pour se stabiliser au même niveau qu’en 2013.

 

Mais stabiliser le taux des émissions des gaz à effet de serre n’est pas suffisant pour empêcher le changement climatique, a souligné M. Tans.

Selon James Butler, un responsable de la NOAA « il faudrait éliminer environ 80% des émissions de CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles pour réellement arrêter l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère ».

Mais, a expliqué ce scientifique, « les concentrations de dioxyde de carbone ne commenceraient pas à diminuer avant des réductions encore plus drastiques de CO2 et après cela la diminution des concentrations serait encore lente ».

Les données de la NOAA montrent en fait que le taux moyen d’augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère a été de 2,25 ppm par an de 2012 à 2014, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré trois années consécutives.

Signe que la tendance est toujours à la hausse, l’observatoire hawaïen de la NOAA, à Mauna Loa, a continué à mesurer un taux supérieur aux 400 ppm en avril. Cet observatoire qui date de 1958 et est la plus ancienne station de mesure du monde, a constaté un taux de CO2 de 401,3 ppm, alors qu’en 2013, le cap des 400 ppm n’avait été franchi que durant deux jours.

Les concentrations moyennes mensuelles sont calculées à partir de mesures continues. Il existe environ 130 stations de mesure du CO2 réparties sur la planète.

Ces dernières mesures de la NOAA sont basées sur des prélèvements d’air effectués à 40 de ces stations dans des zones isolées comme des navires marchands en haute mer, sur la côte d’îles lointaines et d’autres endroits reculés dans le monde.

« Sur ces sites isolés nous pouvons obtenir une meilleure moyenne mondiale » de la concentration de CO2 qui résulte des activités humaines mais aussi de processus naturels, a expliqué Ed Dlugokencky, un scientifique de la NOAA.

2 commentaires

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    • Oskar Lafontaine

    Je critiquais encore ici même, il y a 48 heures, l’Agence Internationale de l’Energie, pour son inutilité sinon même sa nuisance. Le texte ci-dessus, inspiré de la NOAA, agence gouvernementale américaine, Obama, bien plus clairvoyant que Bush n’étant donc pas loin, nous fournit une illustration supplémentaire de l’erreur où patauge cette AIE, qui, en mars cette année voyait encore blanc là où c’était noir, et venait ainsi confirmer mon point de vue négatif, sur ce « bidule », cette AEI, douloureux, triste relais d’influence, courroie de transmission, du méprisable lobby nucléariste immonde pendant des années, et qui se cherche apparemment depuis peu un nouveau protecteur et bailleur de fonds du côté des cracheurs habituels de CO², le lobby du nucléaire, tout comme Areva étant ruiné et ne pouvant plus lui assurer ses fins de mois.
    On peut tourner la question du réchauffement climatique, évidemment liée aux rejets anthropiques de CO² dans tous les sens, la seule solution raisonnable aujourd’hui, le nucléaire, encore pire, ayant été largement renvoyé dans ses 22, pour, sinon diminuer rapidement le niveau de la concentration exagérée en gaz à effet de serre de l’atmosphère terrestre, du moins limiter et en ralentir la croissance et donc la détérioration, c’est de se tourner résolument vers les renouvelables et le photovoltaïque solaire en particulier.
    L’emploi du charbon, du pétrole et du gaz devront être progressivement bannis dans les décennies qui viennent, remplacés intégralement par l’électricité photovoltaïque, si l’on veut, d’ici cinquante à soixante ans, voir effectivement et significativement baisser, le taux moyen de CO² dans l’atmosphère….et ne pas exploser celui du méthane.

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