Paris (AFP) – Le projet « 16K » du groupe Bolloré, qui prévoit d’installer 16.000 points de charge publics pour véhicules électriques et hybrides en France d’ici à 2019, a été reconnu de « dimension nationale », selon une décision publiée au Journal officiel vendredi.
Bolloré avait demandé la reconnaissance de la « dimension nationale » de son projet afin d’être « exempté de redevance d’occupation du domaine public » pour son projet représentant « un investissement de 150 millions d’euros sur quatre ans », avait indiqué Bercy début décembre.
Le projet « 16K » vise à « déployer jusqu’à 16.000 points de charge (…) sur près de 4.000 communes », réparties dans 94 départements des 22 régions de France métropolitaine, précise la décision de la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal, et de son collègue chargé de l’Economie, Emmanuel Macron.
La moitié au moins de ces points de charge « se présente comme conforme par avance » à la directive européenne sur les carburants alternatifs, en particulier en matière d' »interopérabilité à l’échelon européen », selon le texte.
L’installation se fera en deux phases « d’égale ampleur », la première s’achevant le 31 décembre 2016 et la seconde le 30 juin 2019. « La totalité des départements voire des communes concernées a vocation à être couverte dès la première phase », ajoutent les ministres.
Le groupe industriel breton a affirmé de son côté que « par son ambition, ce réseau permettra de promouvoir la mobilité électrique +pour tous et partout+ en complément des infrastructures déjà installées par le Groupe Bolloré au travers de ses services d’autopartage » à Paris (Autolib), Lyon (Bluely) et Bordeaux (Bluecub).
Bolloré a également révélé que ses futures bornes, « intelligentes et connectées, munies d’écrans tactiles permettant le dialogue avec les utilisateurs », permettraient une charge de type « semi-accélérée » avec une puissance de 7,4 kilowatts.
« Contrairement aux bornes +rapides+, ce choix de charge +semi-accélérée+ s’inscrit dans le respect de la transition énergétique, évitant de déstabiliser le réseau électrique par des appels de puissances trop brutaux et prolongeant la durée de vie des batteries des véhicules », a assuré Bolloré en estimant que « plus de 100 emplois » seraient ainsi créés.
Le maillage du territoire en points de recharge est vu comme l’un des leviers pour inciter les Français à passer à la mobilité électrique, alors que l’autonomie limitée des véhicules freine jusqu’ici leur développement.
La publication au JO intervient deux jours après des annonces gouvernementales portant la prime à l’achat d’un véhicule électrique à 10.000 euros à partir de début avril, sous conditions, notamment de mettre à la casse un véhicule diesel de plus de 13 ans.
Malgré les incitations déjà existantes et des campagnes commerciales agressives de certains constructeurs, le marché des automobiles électriques peine à décoller en France, représentant 0,6% des autos neuves immatriculées en 2014, en hausse toutefois de 20% par rapport à 2013.
Le chiffre d’affaires de Blue Solutions, filiale de Bolloré spécialisée dans le stockage d’énergie, a plus que doublé sur les neuf premiers mois de 2014 par rapport à la même période de 2013, et la société espérait atteindre entre 90 et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’année. Elle dévoilera ce chiffre le 12 février.
Il ne s’agit toutefois encore que d’une activité de niche au sein du groupe diversifié (logistique, médias…) qui a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards d’euros.
© AFP
4 commentaires
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gege
»Dimension nationale…groupe Bolloré.. ». donc bourse… Un groupe qui a fait plus 60% en 2 ans et 300% en 5 ans en bourse…! on serait tenté de dire tant mieux…. je ne veux pas tout démolir, mais réfléchissons un peu. On voit tout de suite l’intérêt des voitures électriques, et c’est pareil pour tout, la finance passe en premier ! Il ne faut donc pas chercher bien loin pour comprendre pourquoi on nous matraque avec tout ce qui touche à l’écologie… et les dérives sont déjà là… notre porte monnaie, pour la subvention de 10 000€ …….. qu’on va ponctionner, y compris chez des gens qui roulent en vélo. Pour moi, c’est tout et n’importe quoi, car pendant ce temps on construit des avions comme jamais. Mais eux ils n’ont pas besoin de pastille verte, et un bon mouton écolo qui se rend à l’autre bout de la planète avec ne pollue peut être pas!
gege
quand on creuse un peu…site de bourse…BOLLORE, c’est aussi entre autres ….
-production de films plastiques et de batteries, de terminaux et de systèmes spécialisés (2,1%) : films pour condensateurs (n° 1 mondial), films thermo-rétractables pour emballages (n° 3 mondial), batteries électriques, terminaux de billetterie et de contrôle d’embarquement (n° 1 mondial), équipements de contrôle d’accès des piétons et des véhicules, etc. ;
-autres (17,2%) : notamment exploitation d’une chaîne TV, édition de presse gratuite, exploitation de plantations en Asie et en Afrique (palmiers à huile, hévéas, café et caoutchouc), et activités de prises de participations. La répartition géographique du CA est la suivante : France (44%), Europe (17,8%), Afrique (21,2%), Amériques (9,6%) et Asie-Pacifique (7,4%).
Guillaume Besset
Oui tout à fait, même si les voitures électriques sont non polluantes -lors de la conduite-, la fabrication des batteries n’est pas encore très propre ! (mines de lithium par ex), ni leur charge et maintien en charge ! (nucléaire ultra centralisé + corruption au Niger + prob des déchets + coûts)
Mais bon voyons le positif, c’est déjà moins pire que le pétrole acheté aux terroristes via la Turquie pour nos voitures thermiques à faible rendement.
Vive la marche à pied ! (cf. slow Tour de France)
PS : Et si toutes les subventions aux entreprises ne passaient plus par l’Etat mais par du crowdfunding 100% ? (rêve en passant)
Oskar Lafontaine
Ce système proposé par Bolloré, demeure très insuffisant et critiquable sur plusieurs points. C’est un système « tape à l’oeil », cousu aux exigences d’EDF.
D’abord seule une moitié des véhicules européens et probablement moins encore, pourront utiliser ces bornes, ceci à l’évidence afin de favoriser la solution technique retenue en France, contre celle retenue en Allemagne, comme dans les autres pays européens du nord, et par voie de conséquence, favoriser, les constructeurs automobiles français. Ce qui est contraire aux règles européennes. Il s’agit de deux systèmes, incompatibles, l’un en alternatif, l’autre en courant continu. Or et à priori, le système en alternatif, présente de plus un risque médical accru, cancers et malformations congénitales, troubles neurologiques, pour la santé.
Surtout la puissance de ces bornes, très insuffisante, à cause d’EDF qui exige des tarifs monstrueux, incapable de faire mieux à cause de son calamiteux nucléaire vieillissant, n’autorisera en pratique que des recharges partielles, d’autant que les accumulateurs montent vite en capacité, un tiers de puissance stockée en plus d’ici deux ans, pour le même coût d’accumulateurs, dans le même volume et le même poids. Les bornes Bolloré deviendront vite un sujet supplémentaire de honte pour la France.
Devant les insuffisances de la solution par bornes reliées au réseau électrique en France, (l’Allemagne et l’Europe du Nord font bien mieux, question puissance des bornes) et solution que Bolloré va exploiter, un autre système, fournissant de l’électricité pour moins cher, va nécessairement se développer.
Un système sans raccordement au réseau, utilisant, hors des villes les surfaces, 2000 m² environ, d’anciennes stations service désaffectées et où seront posés des panneaux solaires, voire installée une éolienne, ces systèmes couplés à de gros accumulateurs pour permettre à toute heure, la recharge même de nuit. Le tandem panneaux photovoltaïques+ accumulateurs, et surtout pas relié au réseau, ce qui est hors de prix, permettra de disposer, d’électricité à moins de 10 centimes d’euro du kilowattheure, contre plus de 15 pour l’électricité nucléaire d’EDF distribuée par le réseau et où en primes les coupures, vont se multiplier.