Véhicules polluants interdits à Paris: un député craint une « ségrégation spatiale »

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La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé son intention de mettre en place à Paris une "zone à basse émission", qui permettra d'exclure progressivement les véhicules les plus polluants de la capitale © AFP/Archives Kenzo Tribouillard

Melun (AFP) – Le député socialiste de Seine-et-Marne Olivier Faure a dénoncé mardi l’interdiction de l’accès à Paris aux véhicules les plus polluants voulue par la mairie de Paris, estimant qu’elle allait aggraver la « ségrégation spatiale » en Ile-de-France.

« Les mesures d’interdiction d’accès à Paris que tu t’apprêtes à prendre posent de nombreuses questions », écrit Olivier Faure dans un courrier adressé à la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), dont l’AFP a obtenu copie.

« La décision radicale que tu suggères va transitoirement – le temps du renouvellement du parc automobile – créer une véritable ségrégation spatiale », ajoute l’élu, qui propose que les véhicules achetés avant 2010 puissent « continuer de circuler librement », « à condition de s’équiper de filtres à particules ».

« Les parisiens disposent de moyens incomparables pour trouver une alternative à la voiture (…). Ce n’est pas le cas des citoyens de grande couronne qui cumulent les temps de trajets les plus longs et l’offre de transport public la plus dégradée », justifie-t-il.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé mercredi dernier son intention de mettre en place à Paris une « zone à basse émission », qui permettra d’exclure progressivement les véhicules les plus polluants de la capitale.

Le plan prévoit d’interdire les jours ouvrés les véhicules les plus polluants (1 étoile dans la classification du ministère de l’Ecologie) à partir de la mi 2016, puis les deux, trois, quatre étoiles, jusqu’à ce qu’en 2020 ne soient plus autorisés que les 5 étoiles.

La maire a également réaffirmé son souhait d’interdire le diesel à Paris, même s’il n’existe pas actuellement de cadre légal pour le faire, de l’aveu de son adjoint aux Transports Christophe Najdovski (EELV).

Une batterie de mesures incitatives sera approuvée au Conseil de Paris en février, pour un montant de 5 millions d’euros.

Les véhicules 1 étoile sont ceux qui auront plus de 19 ans en 2016. Selon la mairie, ils représentaient au 1er janvier 2014 environ 50.000 véhicules en Ile-de-France (21.000 de Paris, 29.000 de banlieue), sur un total de 438.000 véhicules circulant à Paris les jours ouvrés.

Les véhicules 5 étoiles (immatriculés après le 31 décembre 2010) étaient quant à eux au nombre de 105.000 (46.000 de Paris, 59.000 de banlieue), soit un peu moins du quart du parc circulant à Paris.

© AFP

 

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