Hidalgo veut interdire les « cars et poids lourds les plus polluants » à Paris dès le 1er juillet

camions polluants

Une cycliste tente de se frayer un chemin parmi voitures et camions, le 11 juillet 2007, dans le centre de Paris © AFP/Archives Clemens Bilan

Paris (AFP) – La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) souhaite interdire dès le 1er juillet la circulation à Paris des cars et des poids lourds les plus polluants, affirme-t-elle dans une interview au Monde.fr mercredi.

« Comme l’ont déjà fait près de 200 villes européennes, nous allons mettre en place une +zone à basse émission+ dont nous allons progressivement interdire l’accès aux véhicules polluants, diesel comme essence. Je souhaite dès le 1er juillet 2015 interdire la circulation des cars et des poids lourds les plus polluants », déclare Anne Hidalgo sur le site internet du quotidien.

A partir du 1er juillet 2016, « en s’appuyant sur la loi de transition énergétique, cette interdiction s’appliquera à tous les véhicules les plus polluants », annonce-t-elle.

Si le périmètre concerné fait encore l’objet de discussions avec l’Etat, la maire entend que l’interdiction « soit dans un premier temps applicable à l’ensemble de Paris, à l’exception du périphérique et des bois de Paris ».

« Nous sommes déterminés à agir vite, car la lutte contre la pollution aux particules fines, liée notamment à la diésélisation du parc automobile, est un enjeu de santé publique majeur », explique-t-elle.

Les particules fines sont à l’origine de 42.000 décès prématurés en France chaque année, selon les auteurs d’une étude publiée en novembre par l’association Airparif, chargée de mesurer la qualité de l’air à Paris, qui a révélé que les Parisiens inhalaient environ 200.000 particules fines par litre d’air au cours d’une journée standard.

Selon la mairie, le Code général des collectivités territoriales autorise des mesures d’interdiction de circulation « sur certaines voies, à certaines heures ». « Nous discutons avec l’Etat pour voir si la mesure envisagée (pour 2015) entre bien dans ce cadre. Dans le cas contraire, un amendement pourrait être introduit dans la loi de transition énergétique », a expliqué un porte-parole à l’AFP.

L’édile socialiste, qui se défend de vouloir mettre en place une « mesure couperet » qui empêcherait les professionnels du transport de travailler, confirme la mise en place pour eux d’une « aide financière à l’acquisition d’un véhicule propre, qui viendra s’ajouter à celle de l’Etat ».

« L’aide des pouvoirs publics représenterait ainsi 50% du prix d’achat du véhicule. Et pour les 50% restants, je souhaite favoriser la création d’un crédit à taux préférentiel », détaille Anne Hidalgo, qui va « mettre autour de la table le secteur bancaire parisien et les commerçants pour avancer sur ces prêts ».

La maire PS réitère par ailleurs son souhait d’éradiquer le diesel à Paris d’ici à 2020.

« Oui, c’est l’objectif. Il est vrai qu’entre les véhicules de la fin des années 1990 et les nouveaux diesels d’aujourd’hui, il existe des améliorations technologiques. Mais les particules très fines – et les plus dangereuses pour la santé – ne sont pas captées par les filtres les plus puissants », fait-elle valoir.

Là encore, Anne Hidalgo ne veut pas « être dans des logiques d’affrontement ». Elle souhaite accompagner la conversion des constructeurs en lançant des commandes publiques de concert avec d’autres villes françaises et européennes.

Le Conseil de Paris des 9 et 10 février se penchera par ailleurs sur une série de mesures incitatives, pour les particuliers et les professionnels: « Nous prévoyons ainsi des aides financières à l’achat d’un véhicule moins polluant (vélo ou voiture), mais aussi des abonnements à Autolib’ et le remboursement du forfait Navigo. Un accompagnement financier sera proposé aux copropriétés pour installer des bornes de recharge pour véhicules électriques, ou s’équiper d’abris vélos sécurisés », détaille la maire de Paris.

« Nous allons par ailleurs développer le réseau des bornes de recharge électrique avec des tarifs attractifs, accroître les possibilités d’autopartage avec Autolib’ mais aussi d’autres sociétés travaillant sur des trajets plus longs. Et nous assurons la gratuité du stationnement à toute personne entrant et circulant dans Paris avec un véhicule propre, électrique ou rechargeable, avec la possibilité de le recharger gracieusement la nuit ».

© AFP

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    • Oskar Lafontaine

    Ce qui injecte le plus de particules fines dans l’air des villes c’est encore, après les chauffages au bois, et divers chantiers de construction, les plaquettes de freins, puis l’usure des pneus.
    On freine plus en ville que sur routes dégagées.
    Comme on ne peut évidemment interdire les plaquettes de freinage, ni l’emploi des pneus, qui concernent tous les véhicules, même d’éventuels nouveaux transports par chevaux, les politiques se déchaînent contre les véhicules diesels, qui font pourtant l’essentiel du travail de transport et bien davantage que ceux à essence, pour moins cher, en gaspillant moins de pétrole et en rejetant moins de CO². Que certains écologistes s’y opposent est donc un non-sens total. C’est exactement comme dans la fable des animaux malades de la peste où l’âne, qui travaille pourtant le plus, se trouve accusé d’être la cause du mal dont souffrent tous les animaux.
    Il serait par contre intelligent et surtout bien plus efficace, d’obliger les constructeurs à introduire des systèmes d’aspiration des particules des plaquettes au freinage, on réduirait ainsi de plus de 90% les rejets de poussières fines des plaquettes de freins, le système existe et n’est pas onéreux, bien moins qu’un filtre à particules.Mais rien n’est fait, en ce sens, preuve que la santé n’est utilisée par certains politiques que comme un prétexte.
    Les véhicules électriques diminuent de même le recours aux plaquettes de freins, puisqu’ils peuvent absorber une bonne partie de l’énergie du freinage en inversant le fonctionnement du moteur électrique qui devient ainsi génératrice d’électricité pour recharger les accumulateurs.
    On peut même envisager que par ce moyen, l’usage des plaquettes polluantes, deviendra totalement inutile, par l’emploi de capaciteurs, relais du stockage, alors instantané et total, de l’électricité produite. Pour les particules d’usure des pneus il n’existe encore aucune solution, sauf à supprimer les pneus et recourir à la sustentation et propulsion, magnétiques, qui présentent pourtant d’autres inconvénients médicaux, liés cette fois aux champs électro-magnétiques, bien plus redoutables que les particules fines pourtant.

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