Fos-sur-Mer (France) (AFP) – Un parc pilote de 13 éoliennes flottantes à axe vertical verra le jour en 2018 au large de Fos-sur-Mer, un projet présenté comme une première en France, ont annoncé vendredi l’industriel en charge de la production et le Grand port maritime de Marseille.
Chacune de ces éoliennes devrait produire 2,6 mégawatts, soit une puissance totale d’environ 30 mégawatts pour cette ferme-pilote, « de quoi alimenter l’équivalent d’une ville de 50.000 habitants », selon Marie Viala, porte-parole de la société française Nénuphar, qui a présenté vendredi un prototype de cette éolienne.
La jeune société fournira EDF Énergies Nouvelles, avec laquelle elle a signé un contrat de partenariat en 2013 pour cette ferme pilote. Il s’agira de « la première ferme pilote en France d’éoliennes flottantes à axe vertical », selon Mme Viala.
Selon ses promoteurs, ce type d’éolienne –dont les pales tournent « à la manière d’un tourniquet pour enfant »– présentent une série d’avantages et offre une meilleure rentabilité que les éoliennes offshore classiques à axe horizontal.
Elles peuvent ainsi être installées dans des mers en eau profonde, comme dans le golfe du Lion, car elles ne nécessitent pas d’être ancrées au fond, et ont donc « un impact paysager limité ».
Les coûts de maintenance seraient également sensiblement réduits, les turbines étant nettement plus accessibles que celles à axe horizontal. Enfin, ces éoliennes verticales profiteraient du vent « quelles que soient ses directions », là où les horizontales ne fonctionneraient que face au vent.
Le premier prototype est actuellement testé à terre, sur une zone partiellement en friche du Grand port de Marseille (GPMM) à Fos-sur-Mer, à proximité du terminal minéralier. Il devrait être installé en mer en 2016.
Pour le GPMM, 2e port de commerce de Méditerranée, la diversification dans l’énergie constitue « un axe de développement majeur », selon son responsable de l’aménagement et de la planification Hervé Moine, et le GPMM espère créer à terme une véritable « filière » de l’éolien offshore, soutenu par le pôle de compétitivité Mer Méditerranée.
Nénuphar souhaite installer son usine d’assemblage à Port-Saint-Louis, mais préfère à ce stade ne pas donner de chiffre sur les créations d’emplois possibles.
Créée en 2006 et employant 35 personnes réparties entre Lille et Aix-en-Provence, Nénuphar a vu Areva entrer à son capital en 2014 à hauteur de 10%. « Nénuphar cherche à industrialiser son éoliene avec l’aide d’industrieles comme le groupe Areva », a précisé Mme Viala.
Interrogé sur son éventuelle participation à un appel à manifestation d’intérêt (AMI) de 150 millions d’euros dans l’éolien flottant, annoncé par le Premier ministre Manuel Valls en décembre 2014 et qui doit être lancé en juin, Nénuphar a répondu qu’elle attendait d’avoir « plus d’informations » avant d’en décider.
© AFP
2 commentaires
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Francis
Je pensai que les éoliennes classiques à axe horizontal tournent elles-même comme des girouettes pour être toujours face au vent !!! ????
Oskar Lafontaine
Deux concepts innovants, des éoliennes flottantes d’abord, ce qui à l’évidence en simplifie la construction puisqu’il n’y a plus d’ancrage en béton dans le sol, et donc diminue aussi le prix, des éoliennes à axe vertical ensuite. Je rappelle que ce concept vertical a déjà été testé pour propulser des navires en lieu et place d’une voilure classique. Par ailleurs déplacer d’un point à un autre ce type d’éoliennes, pour diverses raisons que l’on peut imaginer, devient possible sans coûts exorbitants.
Et le Japon a déjà en service des prototypes d’éoliennes flottantes. Le concept n’est donc pas irréaliste.
L’éolien terrestre est même moins cher, et même nettement moins cher, que le nucléaire neuf pour produire de l’électricité et c’est connu depuis plusieurs années déjà. D’où la stagnation de nouvelles commandes en nucléaire et l’augmentation concomitante, de celles en éolien. Le dernier coût, communiqué grâce à Bruxelles, et pas grâce à EDF ou Areva, de la construction actuelle d’un EPR, soit 16 milliards d’euros, voir Les Echos du 21 janvier, page 18, condamne d’ailleurs définitivement, tout projet de nucléaire neuf, à un enterrement de première classe, puisque, et à un tel tarif, même l’éolien offshore classique à axe horizontale et ancrage sur le fond en devient plus intéressant et, en prime, sans aucun risque apocalyptique, ni déchets, comme avec le nucléaire.
Il est probable que ce concept innovant d’éoliennes offshore, si les obstacles en sont techniquement et financièrement supportables, se révélera même moins onéreux, par mégawatt produit, que le nucléaire ancien, puisqu’il y a davantage de vent en mer, donc de rendement financier à en attendre, et nucléaire ancien, pourtant largement amorti d’EDF, qui voudrait néanmoins en voir porter le tarif dit administrativement, Arenh,( pour Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique), de 42 à 55 euros du mégawattheure livré au réseau, ce qui est irréaliste en raison de la concurrence actuelle, alors même que le prix européen et en Bourse du mégawattheure est tombé, pour livraison en 2016, à 37 euros… voir Les Echos du lundi 19 janvier 2015, page 20, d’autant encore que ce nucléaire ancien d’EDF, nécessite maintenant des travaux importants de rénovation et de sécurisation supplémentaire suite à Fukushima, travaux qui vont nécessairement en faire grimper le prix, ou le condamner à l’arrêt plus ou moins rapide, en raison de pannes surtout, si ces travaux ne sont pas réalisés, comme annoncé depuis trois ans déjà, mais sans aucun début de commencement, sinon sur le papier….ce qui commence à interpeller..et en faire réfléchir certains…comment en effet EDF, dont le CA en France n’est que d’une trentaine de milliards d’euros par an, pourrait financer des travaux estimés au minimum à 58 milliards sur 10 ans et à plutôt le double, voire le triple selon d’autres calculs moins optimistes ?