Sivens: les zadistes vent debout contre les deux alternatives au projet

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Le camp des zadistes occupant le site du barrage de Sivens, le 6 janvier 2015, à Lisle-sur-Tarn © AFP/Archives Pascal Pavani

Lisle-sur-Tarn (France) (AFP) – Les zadistes occupant le site du barrage de Sivens (Tarn) se sont déclarés lundi « satisfaits » de l’abandon du projet initial, mais ont souligné leur « complet désaccord » avec les deux options alternatives proposées par les experts.

« Si nous (…) sommes satisfaits de cette orientation vers un abandon du projet initial, par contre, nous sommes en complet désaccord avec ces deux propositions », a déclaré un zadiste lisant un communiqué lors d’un « point presse » sur la « zone à défendre » (ZAD).

Les occupants réagissaient pour la première fois à la décision de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, vendredi, d’enterrer le projet initial de barrage, dont la vive contestation a été marquée par la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre.

Mme Royal s’est fondée sur un nouveau rapport d’experts qui estime le projet « non adapté » et propose deux nouvelles options: une retenue d’eau réduite de moitié (750.000 m3 contre 1,5 million de m3) 330 m en amont du projet initial mais toujours à Sivens, ou la construction de petites retenues d’eau sur des sites proches.

Une trentaine de zadistes, tous encagoulés ou masqués, ont refusé de répondre aux questions des journalistes, en particulier celle de savoir s’ils étaient prêts à évacuer le site. « On ne lâche rien », ont-ils écrit dans leur communiqué.

Peu avant le « point presse », environ 150 agriculteurs du Tarn et du Tarn-et-Garonne, selon les gendarmes, ont mené une opération escargot avec leurs tracteurs sur la route reliant Montauban (Tarn-et-Garonne) à Gaillac (Tarn), qui longe la forêt de Sivens. Très remontés contre l’abandon du projet initial, ils brandissaient une banderole où on pouvait lire « Zadistes terroristes ».

« Les experts sont les nouveaux bouffons de la République: Royal leur a demandé de dire ce qu’elle ne pouvait pas dire », a déclaré à l’AFP Roland Le Grand, président des Jeunes agriculteurs du Tarn, un des coorganisateurs de la manifestation.

Le syndicaliste réclame la réalisation du projet initial qui, « seul, satisfait les besoins en eau », estime-t-il.

Lors d’une présentation lundi midi du rapport des experts à la préfecture du Tarn à Albi, le président du Conseil général, le socialiste Thierry Carcenac, a annoncé que l’assemblée départementale « ferait le choix entre les deux » options alternatives le 3 mars, appelant une nouvelle fois à « l’évacuation » du site par ses occupants.

M. Carcenac avait vendredi marqué sa préférence pour le premier scénario proposé par les experts, celui d’un Sivens réduit de moitié.

Les écologistes anti-barrage appellent cependant les élus à « ne pas choisir, mais à décider de mener des études plus approfondies ». « Ce n’est que si les études complémentaires concluent de manière objective que l’existant sous‐utilisé et les pratiques économes en eau ne sont pas suffisants qu’il faudra envisager un nouvel ouvrage », estiment-t-ils dans un communiqué commun.

Le président du Conseil général du Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet, a quant à lui affirmé que « (son) département ne financera pas un autre projet que celui pour lequel nous étions tous d’accord ».

« Je conteste totalement la méthode de Ségolène Royal. La ministre lance des experts (…) et, avant d’avoir même recueilli nos avis, elle fait un effet d’annonce pour enterrer le projet », accuse le président du Parti radical de gauche (PRG, membre de la majorité gouvernementale) au quotidien La Dépêche du Midi, qu’il préside.

© AFP

 

3 commentaires

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    • Francis

    Pour que les inondations de Paris en 1910 ne se renouvellent pas,on a construit des barrages en amont sur la Seine et ses affluents qui ne servent pas tous les ans.Peut-on en conclure qu’ils ne servent à rien? Nous allons vers une méditerranisation du climat de la France,gouverner,c’est prévoir:
    il faut retenir l’eau en amont en cas de crue pour atténuer les inondations en aval.La ZAD de Sivens est une zone humide=elle va le rester.De quel droit les écolo-djihadistes peuvent-ils prétendre que l’agriculture paysanne et l’agriculture biologique n’ont pas besoin d’eau lors des sécheresses d’été?

    • chaumien

    il sagit là, tout simplement, pour les gros, de produire plus pour payer toujours plus de matériel.
    les petits travaillent avec ce qu’ils ont et gagnent ce qu’ils récoltent!

      • Francis

      C’est qui les gros? C’est qui les petits?