Fukushima: 2 ouvriers décèdent après des accidents dans les 2 centrales de la région

fukushima

Des employés travaillent sur une citerne contenant de l'eau contaminée à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon, le 12 novembre 2014 © Pool/AFP/Archives Shizuo Kambayashi

Tokyo (AFP) – Deux ouvriers sont morts successivement après deux accidents dans les deux centrales nucléaires de Fukushima, Daiichi (N°1) et Daini (N°2), a annoncé mardi la compagnie exploitante japonaise Tokyo Electric Power (Tepco).

Un premier employé d’une entreprise tierce était tombé lundi matin du haut d’un réservoir de stockage d’eau de pluie contaminée dans la centrale Fukushima Daiichi ravagée par le tsunami du 11 mars 2011. Il devait effectuer une opération de contrôle avec deux autres personnes et s’ingéniait à dégager un couvercle de 51 kilogrammes qui l’a entraîné dans sa chute à l’intérieur de la citerne verticale, vide à ce moment.

« Transporté pour recevoir des soins dans un hôpital de la ville d’Iwaki (à une vingtaine de kilomètres du site), ce travailleur est décédé mardi à 01H22 » (lundi 16H22 GMT), a précisé l’exploitant.

Tepco n’a divulgué ni l’identité du défunt ni ses fonctions exactes, mais a indiqué par téléphone à l’AFP qu’il était quinquagénaire et travaillait pour l’entreprise de BTP Hazama Ando.

Un premier accident mortel lors d’une intervention sur ce même site s’était déjà produit en mars 2014. Un travailleur avait été enseveli sous des sédiments lors de travaux d’excavation près d’une zone destinée à l’entreposage de déchets.

Par ailleurs, un autre ouvrier a été tué mardi matin dans la deuxième centrale de la région, Fukushima Daini, également exploitée par Tepco et stoppée après avoir aussi souffert, mais dans une moindre mesure, du séisme et du tsunami du 11 mars 2011.

« Un ouvrier a perdu connaissance après avoir été coincé dans un équipement au 4e étage d’un bâtiment de traitement de détritus », a expliqué un porte-parole.

« Souffrant de saignement à la tête, il a été transporté à l’hôpital où son décès a ultérieurement été confirmé », a-t-il ajouté.

De façon générale, les accidents signalés par l’opérateur étaient devenus plus rares ces derniers mois dans les installations de Fukushima, mais ceux de lundi et mardi risquent de raviver les critiques sur certaines failles face aux nombreux risques.

Alors qu’à Fukushima Daiichi oeuvrent quotidiennement 3.000 à 6.000 personnes dans un environnement particulièrement hostile, les mesures de sécurité doivent constituer la première priorité, répètent à diverses occasions les autorités.

Or, participent à ces travaux de nombreux salariés de sociétés sous-traitantes, une catégorie de travailleurs sur lesquels Tepco ne peut pas exercer son contrôle de la même façon que sur ses propres équipes.

L’ouvrier tombé au fond du réservoir vide avait certes un harnais, mais qui n’était accroché à aucun élément fixe à même de le retenir, a précisé le porte-parole de Tepco.

« La prise du conscience du danger est insuffisante pour une partie des intervenants », a commenté sur internet un travailleur connu sous le pseudonyme « Happy », auteur d’un ouvrage de témoignage sur le quotidien à Fukushima Daiichi.

© AFP

 

Ecrire un commentaire