Pékin (AFP) – La capitale de la Chine était frappée jeudi par un redoutable pic de pollution atmosphérique, avec une densité de particules nocives dépassant de plus de 20 fois le plafond fixé par l’OMS.
La visibilité a très nettement chuté, amenant de nombreux conducteurs à allumer leurs phares en plein jour, une situation critique désormais surnommée en Chine « airpocalypse ».
La densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5) a atteint dans l’après-midi le seuil de 568 microgrammes par mètre cube, selon l’ambassade américaine, qui fait autorité pour les relevés.
Ces microparticules sont accusées d’être impliquées dans des centaines de milliers de décès prématurés en Chine.
L’Organisation mondiale de la santé recommande un plafond maximum de 25 μg/m3 pour une exposition de 24 heures, et les autorités chinoises estiment qu’au-dessus de 300 μg/m3 il est « dangereux » de rester dehors.
Un autre relevé à Pékin, effectué par une station chinoise, faisait lui état d’un niveau encore pire, atteignant 631 μg/m3.
La mauvaise qualité de l’air est devenue l’un des principaux sujets de mécontentement des Chinois, lassés de suffoquer et d’assister à l’explosion des cancers du poumon dans les zones urbaines.
Le gouvernement chinois assure s’attaquer aux causes majeures du fléau: croissance effrénée de la circulation automobile, part écrasante du charbon dans l’énergie, usines et chantiers très polluants.
Mais il se heurte aux nombreuses réticences des autorités locales, pour qui combattre la pollution de l’air revient à freiner le développement.
Pékin n’était pas la seule ville chinoise à suffoquer jeudi dans un épais brouillard. Une grande partie du nord du pays était touché, ainsi que d’autres régions parmi lesquelles le Sichuan (sud-ouest).
Dans cette province, un officiel est devenu la risée du pays: Rao Bing, chef-adjoint du bureau de protection de l’environnement de la ville de Dazhou, a en effet affirmé que la pollution atmosphérique était provoquée par les habitants préparant du jambon fumé. Des déclarations si ridicules qu’elles ont été reprises par la très sérieuse agence de presse officielle, Chine nouvelle.
« La pollution de l’air à Pékin est surtout causée par la cuisson des canards laqués », a ironisé un internaute.
© AFP
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