Paris (AFP) – Pour assurer la sécurité du nucléaire, « il faut programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées », a indiqué mardi la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal.
« Dans la construction d’une économie décarbonée, le nucléaire est un atout évident » et « il faut penser la demande nucléaire de manière intelligente dans un contexte de mix énergétique », a estimé la ministre dans une interview au magazine spécialisé Usine Nouvelle.
EDF « doit être capable de vendre à la Pologne du nucléaire mais aussi du renouvelable », a ajouté Mme Royal tout en soulignant la nécessité de « sortir du +tout nucléaire+ » et d’accélérer « la montée en puissance des énergies renouvelables ».
Le projet de loi sur la transition énergétique, porté par Mme Royal et en cours d’examen au parlement, prévoit une réduction de la part du nucléaire dans la consommation finale d’électricité de 50% à horizon 2025 contre 75% aujourd’hui.
Pendant la primaire socialiste en 2011, Mme Royal avait exprimé le souhait de ramener le nucléaire « à une énergie d’appoint » et s’était prononcée pour une sortie du nucléaire en France à « échéance de 40 ans maximum ».
Elle avait même promis d’abandonner la construction du futur réacteur EPR à Flamanville et d’en faire un site de recherche sur les techniques de démantèlement et les énergies renouvelables.
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Oskar Lafontaine
Cet apparent revirement de Ségolène sur la question nucléaire ne peut pas correspondre à une réalité financière ou technologique quelconque en faveur de l’énergie atomique, depuis le temps que cette activité, par nature hautement criminelle et anti-économique décline dans le monde, ça se saurait.
Ce revirement confirme simplement les ambitions politiques (la Présidence de la République), qui motivent Ségolène. Et se mettre les derniers partisans du nucléaire de son côté, c’est toujours ça de pris…
EDF par exemple n’a même plus les moyens financiers et humains, par manque cruel d’ingénieurs et techniciens de bon niveau, d’entreprendre les travaux de « rajeunissement » de ses 19 centrales nucléaires, de 58 à 150 milliards d’euros en 10 ou 12 ans selon les dernières estimations des uns et des autres, ni même d’investir en Angleterre une bonne dizaine de milliards d’euros pour y construire deux EPR, sans parler des dépenses liées au réseau électrique et au compteur Linky.
Dans ces conditions comment voulez-vous croire qu’il serait possible de lancer en France la construction de dizaines de nouveaux réacteurs,quand, en 8 années on en a pas pu seulement en terminé un seul (Flamanville). Nucléaire dont tous les financiers et banquiers savent aujourd’hui qu’ils sont, trop chers, trop longs à construire et fournissent une électricité nettement plus onéreuse que celle des renouvelables dont les prix ne cessent de baisser quand ceux du nucléaire au contraire ne cessent de monter. Le nucléaire neuf est même en passe de devenir, dans les années qui viennent, le moyen le plus onéreux jamais imaginé pour produire de l’électricité, et ce n’est pas une nouvelle vraiment neuve puisque la revue de vulgarisation scientifique Sciences & Vie l’avait déjà écrit noir sur banc dans un numéro spécial sur le nucléaire, militaire et civil, sous la plume d’un haut scientifique de l’époque, dès le quatrième trimestre 1945.Il avait plus précisément écrit, ce scientifique de haut niveau, que l’énergie nucléaire ne ferait pas baisser le montant des factures d’électricité, et il précisait pourquoi. Que n’avait-on alors, et par la suite, comme tous les autres pays, suivi cet avis éclairé. Maintenant il va falloir trouver des centaines de milliards d’euros pour gérer l’après nucléaire, démantèlements et déchets, si, en plus, la France ne subit pas une catastrophe nucléaire majeure… Mais tout ça, Ségolène n’en a cure, ce qu’elle vise, c’est sa revanche sur Hollande…pour s’installer dans son actuel fauteuil. Et elle est bien partie pour ça !