Lima (AFP) – Après dix jours de discussions, l’heure de vérité approche jeudi à Lima pour les pays qui négocient en vue d’un accord multilatéral permettant d’éviter un emballement de la hausse de la température de la planète.
La 20e conférence de l’Onu sur le climat, organisée cette année dans la capitale péruvienne, est présentée comme une étape clé pour aboutir dans un an à Paris à un pacte engageant l’ensemble des pays, une première en matière de climat.
« La meilleure façon d’obtenir un succès à Paris est d’obtenir un succès à Lima », a confié mercredi Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, à deux jours de la fin de la « COP 20 » (conférence des parties) prévue vendredi soir.
M. Fabius, qui présidera la conférence de 2015 en tant que pays hôte, a fait état « d’échanges intéressants » mercredi, en marge des séances officielles de négociation, avec Prakash Javedekhar, le ministre de l’Environnement indien, et Ali Bin Ibrahim Al-Nouaimi, le ministre du Pétrole d’Arabie saoudite.
Signe que l’enjeu climatique est désormais en haut de l’agenda politique de nombreux pays, plusieurs présidents latino-américains sont venus à Lima (Colombie, Chili, Bolivie, Mexique).
Jeudi, c’est le secrétaire d’Etat américain John Kerry qui fera une visite de quelques heures.
« Le contenu possible des contributions nationales », c’est-à-dire des engagements que prendront courant 2015 les pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, « c’est le point important de Lima », rappelle Laurence Tubiana, la principale négociatrice française. Une décision par consensus doit être adoptée sur ce sujet d’ici vendredi soir.
« L’examen du texte sur les contributions nationales progresse très lentement », a concédé mercredi Todd Stern, le principal négociateur américain. « Cela ne me préoccupe pas plus que ça à ce stade », a-t-il ajouté, en soulignant toutefois qu’il fallait « absolument » qu’une décision soit entérinée.
Ces « contributions » pourront être des réductions absolues – à l’instar des Etats-Unis qui ont déjà annoncé un objectif de moins 26%-28% entre 2005 et 2025 – mais pourront aussi prendre la forme d’une baisse par point de PIB, par habitant, par secteur d’activité, par rapport à un scénario de « laissez faire », etc.
La durée d’engagement – jusqu’en 2025 ou 2030 – est aussi en débat, tout comme la façon dont ces « contributions » seront évaluées. Les pays devront annoncer des objectifs et dire comment ils comptent les atteindre.
Formuler ces contributions va donc demander aux pays de dessiner leur trajectoire énergétique pour les prochaines décennies, et pour certains la manière dont ils gèrent les forêts: d’où l’importance des règles en discussion.
« Nous avons aussi besoin d’un projet de texte » (sur le futur accord) et cela « est quasiment fait », a également déclaré Todd Stern lors d’une conférence de presse.
Ce projet de texte ne doit pas faire l’objet d’une adoption formelle, mais les pays doivent repartir de Lima avec la volonté partagée de continuer à négocier en 2015 sur cette base. A ce stade, le document rédigé dans un langage technique rassemble des points de vue très divergents sur les trajectoires de réductions de gaz à effet de serre, les mesures d’adaptation au changement climatique, les financements, les mécanismes de vérification, etc.
Le futur accord doit donner un cadre pour amorcer une réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui augmentent chaque année et qui, à leur rythme actuel, conduisent la planète vers une hausse de 4 à 5°C d’ici la fin du siècle.
Cette perspective étant synonyme de mise en danger de nombreuses populations (sécurité alimentaire, accès à l’eau, recrudescence d’évènements climatiques extrêmes, maladies, submersion de nombreuses côtes, etc.), la communauté internationale s’est donnée comme objectif de limiter à 2°C la hausse du thermomètre mondial par rapport à l’ère pré-industrielle.
Selon le groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec), cela implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici 2050 comparé à 2010, et donc de se détourner progressivement des énergies fossiles.
© AFP
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burdin
un peu de courage Messieurs les dirigeants de la planète, arrêtez le massacre
Climat: l'heure de vérité approch...
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