Emissions de CO2: les objectifs de Pékin, Washington et Bruxelles insuffisants

Lima (AFP) – Les réductions de gaz à effet de serre récemment promises par les États-Unis, la Chine et l’Union européenne conduiraient à terme à limiter le réchauffement à environ 3°C, un seuil jugé toujours dangereux, selon un rapport publié lundi à Lima.

« La Chine, les Etats-Unis et l’Union européenne proposent des mesures supplémentaires qui, si elles étaient appliquées, permettraient de réduire le réchauffement projeté à environ 3°C », a indiqué le coauteur du rapport, Bill Hare, directeur exécutif du centre de recherche Climate Analytics.

C’est « mieux que cela aurait pu être, mais toujours nettement supérieur à l’objectif quasi universellement approuvé de maintenir le réchauffement en dessous de 2°C », a-t-il ajouté.

Le rapport, « Climate action tracker » (CAT), a été publié en marge de négociations de la conférence de l’ONU sur le climat qui se déroule à Lima du 1er au 12 décembre.

Le CAT est un outil développé par quatre centres de recherche afin d’évaluer si les promesses et les actions des gouvernements sont suffisantes pour répondre à l’objectif des 2°C que s’est fixé la communauté internationale.

Le mois dernier, dans un accord avec les Etats-Unis, la Chine s’est engagée pour la première fois à limiter ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, promettant aussi que 20% de son énergie proviendrait de sources renouvelables d’ici là.

Les Etats-Unis se sont, eux, engagés à réduire leurs émissions de 26 à 28% d’ici 2025 par rapport à 2005.

En octobre, les 28 membres de l’UE ont accepté de réduire leurs émissions d’au moins 40% d’ici 2030 par rapport à 1990 et ont adopté un objectif global de 27% d’énergies renouvelables.

Ces mesures représentent des « progrès significatifs », selon le CAT, mais restent néanmoins « insuffisantes » pour limiter le changement climatique et ses effets sur la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau, les infrastructures, la santé, etc.

Le rapport souligne l’écart entre les politiques mises en place par les trois plus gros émetteurs et leurs nouveaux objectifs: les politiques actuelles conduiraient à un réchauffement de 3,9°C d’ici 2100, selon le rapport.

Selon le CAT, il revient maintenant à d’autres grands pays émetteurs comme l’Inde d’annoncer des plans ambitieux. Mais, sur les 22 pays analysés, « très peu ont des engagements qui sont cohérents avec une limite du réchauffement en dessous de 2°C ».

« Nous avons seulement une quantité très limitée de carbone qui peut être brûlée d’ici 2050, et nous estimons que les politiques actuelles vont dépasser cet objectif de plus de 60 pour cent d’ici là », estime Bill Hare.

© AFP

 

Ecrire un commentaire